Une visite début Septembre du beau jardin ornais "La Petite Rochelle" méritait amplement que j’y consacre un copieux article. C’est un plaisir pour tout photographe de cadrer les compositions, les perspectives voulues par Hélène d’Andlau, qui fut peintre et sculpteur et créa ce jardin en 1976.
Malgré la récente canicule, les hydrangeas avaient encore de l’allure ; un Hydrangea quercifolia dont les couleurs du feuillage sont toujours splendides dès la fin d’été m’a fourni un premier plan pour montrer le bâtiment ancien de l’accueil, devant lequel on remarquait aussi la floraison discrète et très légère d’un pigamon mauve, très probablement Thalictrum delavayi Franch.
Quelques boules de neige d’une variété de Viburnum plicatum étaient encore présentes et d’un bel effet sur un feuillage déjà bien cuivré.
Hydrangea involucrata
Voici une gravure ancienne extraite des « Annales de la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand : journal d'horticulture et des sciences accessoires », par Charles Morren, (1807-1858).
https://www.biodiversitylibrary.org/item/181421#page/608/mode/1up
Dans le texte descriptif qui suit, l’auteur traduit un texte de Philipp Franz Van Siebold figurant dans sa célèbre Flora Japonica, parue en 1835 et 1870.
Ce recueil possède deux gravures pour H. involucrata ; la tab 64 (ci-dessous), plus dépouillée est très proche et a manifestement inspiré celle que je montre ci-contre.
Siebold dit « Dans les jardins (du Japon), nous en avons observé 3 variétés, savoir : une à fleurs simples couleur lilas, Ginbaisô, c’est-à-dire Baisô argentée, une seconde à fleurs simples d’un rose pâle et quelquefois jaunâtre, et une troisième à fleurs doubles d’une belle couleur rose. » et plus loin : « La variété à fleurs doubles est très recherchée par les amateurs d’horticulture à cause de sa rareté. » Je pense que le cultivar ‘Hortensis’ qui figure au jardin de la Petite Rochelle est issu de cette troisième variété, bien plus opulent certes, mais on peut remarquer, surtout sur la périphérie des inflorescences, que les fleurs pendantes sont très entourées de bractées bien identifiables (et moins colorées): c’est le fameux involucre qui donne son nom à l’espèce et qui fait qu’un peu abusivement on parle de fleurs ’double’.
Hydrangea paniculata
La silhouette de l’inflorescence de l’Hydrangea paniculata est caractéristique, c’est une panicule plus haute que large qui porte deux types de fleurs. Au bout des rayons, on trouve les fleurs stériles voyantes qui vont attirer les pollinisateurs de loin mais ceux-ci ne tarderont pas à s’enfoncer dans la masse pour atteindre les petites fleurs fertiles. En fin de saison sur certaines variétés notamment ‘Ruby’, les fleurs stériles rougissent beaucoup, tandis qu’au cœur les fleurs fertiles évoluent vers des fruits verdâtres. Sur la gravure issue de la Flora Japonica, là encore, l’effet est beaucoup plus aérien que sur les cultivars de nos jardins. On peut noter aussi qu’assez souvent les feuilles sont étagées groupées par trois (ou deux, en opposées-décussées).
Et comme c’est presque l’automne avant l’heure j’ai vu quelques fruits décoratifs sur d’autres arbustes comme le Cornus Kousa (Cornouiller du Japon), le Magnolia sinensis, avec ses fruits roses encore fermés puis ouverts ou encore le Magnolia laevifolia "Summer snowflakes" aux fruits inattendus pour un magnolia.
Cornus Kousa, Magnolia sinensis (fruit fermé puis ouvert) et Magnolia laevifolia "Summer snowflakes".
Pour finir quelques perspectives du jardin et des détails : gomme de cerisier, épi de faitage très félin, etc…
https://www.parcsetjardins.fr/jardins/965-jardin-de-la-petite-rochelle