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Botazoom, Botanique et Iconographie

Botazoom, Botanique et Iconographie

Ce blog est destiné aux curieux de botanique. En s’appuyant sur les photos que j’ai pu faire en voyage, et sur de l’iconographie ancienne, il rentre un peu dans les détails qui m’ont permis d’identifier une espèce, mais son contenu doit être considéré comme celui d’une botaniste amateur !

arbres

Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Arbres, #Botanique, #iconographie

Le genre Cryptomeria ne compte que cette espèce : Cryptomeria japonica. On le place dans la grande famille des Cupressaceae, une famille dans laquelle il n’est pas toujours facile de se retrouver ; mais le Cryptomeria japonica porte de petits cônes femelles sphériques hérissés de pics, très caractéristiques, ce qui le rend facile à identifier.

Ce Cèdre du Japon, est d’abord inventorié par Carl Peter Thunberg  dans sa Flora Japonica (1784) comme Cupressus japonica. Sa description (il n’y a pas d’illustration), mentionne qu’il est toujours vert, muni de feuilles raides en forme d’aiguilles, que c'est un arbre très haut et droit, avec une tête pyramidale, qui porte des fleurs en mars ; que le bois est très tendre, de sorte qu'il peut être facilement travaillé, et qu’il est très utilisé à diverses fins, en particulier pour l'ébénisterie chez les Japonais. Les japonais le nomment San ou Sugi. Une forme ‘pendula’ est nommée Ito Sugi.

Ensuite on retrouve deux dessins européens : dans le volume 18 (tab 13) des « Transactions of the Linnean Society of London ». Il y figure encore sous le nom Cupressus japonica ; l’auteur signale que les feuilles aciculaires sont comprimées latéralement et que les chatons mâles sont rassemblés en épis à l’extrémité des rameaux, et non solitaires comme sur les autres Cupressacés.

On le voit clairement sur ma photo ci-dessous, prise sur les Hauts de La Réunion où les ‘Sapins créoles’ (Cryptomeria japonica), implantés à la fin du 19ème siècle sont nombreux et parfois imposants.

Puis il apparaît dans « The journal of the Horticultural Society of London, 1846-1855 », titre de l’article : « Some account of the Cryptomeria japonica, or Japan Cedar » by Mr Georges Gordon, v1 (1846) p.57. L’auteur y cite cette phrase de Philipp Franz von Siebold dans sa Flora Japonica (1844) : « Un dixième de la forêt qui couvre les flancs des montagnes entre 500 et 1200 pieds (150 à 360 m) d'altitude est composé de ce Cèdre du Japon ».

Ci-dessus la planche de  la Flora Japonica (1844), de Philipp Franz von Siebold.

Quelques Cryptomeria japonica (photos prises en Sarthe)
Quelques Cryptomeria japonica (photos prises en Sarthe)
Quelques Cryptomeria japonica (photos prises en Sarthe)

Quelques Cryptomeria japonica (photos prises en Sarthe)

Au Japon :

Kan-en Iwasaki   (1786-1842), le fait représenter dans le  Honzo zufu (Livre illustré des plantes médicinales) vol. 76 (1830-1844), ouvrage réédité en 1920. Pour les premiers volumes, ce sont des bois gravés : des estampes ukiyo-e. La spontanéité du trait pour cette planche fait penser à un original qui appartient sans doute aux parutions plus tardives peintes à la main et dont très peu de copies complètes ont survécu.

https://www.guimet.fr/fr/nos-collections/tresors-de-la-bibliotheque/honzo-zufu-flore-japonaise

Au Japon, les Cryptomérias sont protégés et de vieux ensembles figurent dans l’entourage où à l’approche des temples. Sur cette ancienne carte postale, un bel escalier de pèlerinage de 2446 marches en pierre est ainsi bordé de Cèdres du japon trois fois centenaires, il mène sur le Mont Haguro.

Les Cryptomérias de Nara : au 16ème siècle, 10 000 cèdres du Japon ont été plantés dans la forêt primitive de Kasugayama, située à Nara, c’est une forêt classée Monument naturel national spécial en 1955 et classée en 1998 Patrimoine mondial de l'UNESCO.

Voici une gouache d’Albert Brenet, peintre de la marine et peintre voyageur (1903-2005). « Forêt de Nara, allée des trois mille lanternes », la gouache est accompagnée d’un texte témoignage : « Lorsque l’on se rend au temple des trois mille lanternes, on passe sous deux Torii, portes sacrées, d’un temple shintoïste, puis on s’engage dans une allée qui serpente au travers d’une magnifique forêt de cryptomérias. Cette allée est bordée de lanternes de pierre (il y en avait trois-mille), offertes par les fidèles et que l’on allume deux fois par an. »

Pour finir, il faudrait ajouter que le pollen des Cryptomeria est très allergisant quand les populations sont importantes comme au Japon.

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Arbres, #iconographie, #voyages

Le Fromager (Ceiba pentandra) est un arbre majestueux, un géant qui peut dominer la canopée et dont la base est dotée de contreforts imposants. Au Sénégal, j’en ai vu de très beaux, mais difficile de prendre du recul pour faire une belle photo de sa silhouette sans être gênée par la végétation environnante ! 

 

En Casamance, le Fromager (Ceiba pentandra) mais aussi le Baobab (Adansonia digitata) sont les ‘arbres à palabres’, le grand Fromager de Mlomp (ci-dessus) possède des contreforts si hauts et  contournés sur eux-mêmes qu’il a été possible d’y installer un petit musée à ciel ouvert des traditions Diola, qui abritent des vanneries, des outils divers de la vie courante et des fétiches, l’ensemble entouré d’une clôture faite de feuilles de palmiers rôniers. Le bois léger du Fromager peut servir pour tailler dans la masse des pirogues, et ses hauts contreforts sont parfois taillés pour faire des portes, en trois coups de scie, j’ai vu une de ces entailles qui cicatrise avec le temps mais j’étais un peu choquée ! 

On peut trouver dans l’iconographie de belles représentations en pied ; en voici une d'un spécimen en situation isolée. 
Kapok ou Arbre de coton de soie (Ceiba pentandra) poussant près d'un village du Surinam. 

Lithographie couleur par P. Lauters, v. 1839, d'après PJ Benoit. Crédit: Wellcome Collection . Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)

Puis une autre peinture de Louise van Panhuys (1763-1844) qui vécut au Surinam de 1811 à 1816. 
https://sammlungen.ub.uni-frankfurt.de/panhuys/nav/index/all

Et puis, en rappel d’un ancien article du blog sur Elisée Reclus :
http://botazoom.over-blog.com/2020/11/elisee-reclus-les-illustrations.html

Le Fromager développe des branches à l’horizontale qui peuvent former un large houppier en parasol s’il dispose d’un espace suffisant. J’ai eu la chance de voir de très beaux exemplaires en Casamance près de la Pointe Saint-Georges, avec quelques branches fleuries en position basse. 


Par contre, sur celui-ci, je n’ai pu observer le feuillage ni le fruit qui est une capsule oblongue à cinq valves, ni le kapok s’en échappant à maturité : une fibre très légère, imperméable et imputrescible (mais malheureusement inflammable). 
Les fleurs sont pollinisées par des chauves-souris. Un autre grand fromager de Casamance était feuillu (et sans fleurs, de ce fait) ; sa silhouette, presque triangulaire du fait des contreforts, était spectaculaire. En principe, le tronc lisse devrait montrer de grosses épines à base larges, mais je n’ai pas vu beaucoup de ces épines sauf sur des certaines zones des contreforts, sur des branches et des rameaux.

 

Le Fromager est plutôt originaire d’Amérique centrale et du Sud, et des Antilles, mais il est devenu une espèce pantropicale, très présente en Afrique de l’Ouest et cultivé surtout en Asie du Sud-Est. Son introduction en Afrique de l'Ouest pourrait peut-être être naturelle et très ancienne (précolombienne), des graines portées par de forts vents auraient ainsi traversé l'Atlantique, ou encore des capsules qui flottent très bien auraient fait de même, portées par des courants!

A Mlomp, c'est un arbre sacré protégé au cœur du village, on y dépose des offrandes. Pour tailler des pirogues on s'éloigne des villages afin d'épargner les beaux individus souvent plantés là volontairement par de lointains ancêtres. 

Il faut noter que la production du Kapok est abondante sur les grands fromagers de l’Afrique de l’Ouest mais ne donne pas le meilleur kapok, car les Ceiba ont depuis longtemps été améliorés en Indo-Malaisie. L’appellation suivante : Ceiba pentandra var indicum DC. Bakh. ne semble pas vraiment reconnue, seul est officiel le nom de Ceiba pentandra (L.) Gaertn.


William Roxburgh, dirigea le Jardin botanique de Calcutta à la fin du 18ème siècle. Il publia les descriptions botaniques de toutes les plantes locales qu’il pouvait observer.

Sa riche collection d’aquarelles consacrée à la flore de l’Inde, peintes d’après nature par des artistes locaux, est conservée à la bibliothèque du Royal Botanic Garden de Kew. J’ai trouvé (sur le site web) les aquarelles de deux espèces cousines : Bombax pentandrum, un ancien synonyme de Ceiba pentandra, notre Fromager , le voici: 

et Bombax heptaphyllum qui est devenu Bombax ceiba L. soit le Fromager rouge ou Kapokier rouge, dont on récolte aussi le kapok qui serait d’une qualité un peu moindre que celui du Fromager. Cet arbre est d’origine plus asiatique.

Roxburgh, W., Icones Roxburgianae (Roxburgh Flora Indica drawings at Kew)
https://archive.bsi.gov.in/b-illustrations/en?list=Bombax&column=szGenus&secCat=1

Pour Bombax ceiba, le Red silk cotton tree des anglais, voici une autre représentation d’Elizabeth Twining, (1805-1889), une illustratrice botanique britannique.

Je ne peux vous montrer des photos du Bombax ceiba L.; mais j’ai vu au Sénégal une espèce très proche avec aussi de belles fleurs rouges : c’est le Bombax costatum Pellegr. & Vuillet , un autre Kapokier rouge qui lui ressemble beaucoup ! on le trouve du Sénégal au Cameroun et le kapok est utilisé aussi pour des coussins, des matelas et des selles. 

 

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Botanistes, #Arbres, #iconographie

Parmi les « Pères » célèbres de la Botanique, le père Charles Plumier tient une place éminente. Il a défriché le terrain pour une grande partie de la flore tropicale américaine, même si avant lui quelques personnages sont connus, surtout des spécialistes de la botanique de ce continent, ce sont Margraf, Piso et Sloane. Le père Plumier nous a laissé un nombre considérable de dessins précis de sa main accompagnés de descriptions très pointues qui ont permis ensuite à Carl Linné d’établir une nomenclature fiable concernant ces plantes que lui-même n’avait pas vues in-situ.

Je vous propose d’aller un peu plus loin dans le détail en prenant comme exemple les Frangipaniers. Ce sont des Plumeriaparfois orthographié Plumieria, mais Linné a fait sauter un i pour plus de lisibilité sans doute…

Ci-dessus un Plumeria dans la Grande serre du MNHN.

Dans le Species Plantarum de 1753, Carl Linné cite trois frangipaniers : Plumeria alba, Plumeria rubra et Plumeria obtusa.

Reprenons les anciennes descriptions latines qui servaient de légendes avant Linné. On les retrouve en légende avec les illustrations originales de deux espèces, les actuels P. rubra et P. alba (planches 231 et 232) dans le Plantarum americanarum (1755-1760), remanié par C.Burmann après le décès de Charles Plumier en 1704. Ce sont bien les dessins de Charles Plumier.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/15475#page/213/mode/1up

 Plumeria rubra et Plumeria alba (pl. 231 et 232) dans le Plantarum americanarum
 Plumeria rubra et Plumeria alba (pl. 231 et 232) dans le Plantarum americanarum

Plumeria rubra et Plumeria alba (pl. 231 et 232) dans le Plantarum americanarum

Plumeria rubra

Pour Plumeria rubra : « PLUMIERIA foliis ovato-oblongis », c’est exactement la première référence latine de Linné. Je vous rappelle que dans le Species Plantarum , le nom d’espèce rubra figure assez discrètement en italique dans la marge, ici à droite pour le bas de la p 209.

On retrouve aussi ce Frangipanier dans le « Plantae selectae » de C.J.Trew, c’est une gravure de Georg Dyonisius Ehret avec une mention en référence de Tournefort « Flore roseo odoratissimo » (c’est la deuxième mention qui figure dans le Species Plantarum, en haut de la p 210).

Plumeria alba

Pour Plumeria alba, voici la légende du père Plumier : « PLUMIERIA foliis lanceolatis revolutis ». On retrouve là le Plumeria alba de Linné (marge gauche), et la description latine donne clairement la caractéristique qui le différencie du premier hormis la couleur : les bords révolutés de ses longues feuilles. Linné le donne comme originaire de la Jamaïque, je l’ai photographié aux Antilles sur Terre de bas (Les Saintes) ; mais il était en fruits.

 

Plumeria alba sur Les Saintes, à Terre de Bas.
Plumeria alba sur Les Saintes, à Terre de Bas.

Plumeria alba sur Les Saintes, à Terre de Bas.

On le retrouve sans surprise dans la Flore médicale des Antilles  de Descoutilz, avec l’orthographe Franchipanier. Pour voir le texte associé : https://www.biodiversitylibrary.org/item/21847#page/155/mode/1up

 

Plumeria obtusa

Plumeria obtusa, figure en troisième place dans le Species Plantarum, mais on ne trouve pas pour lui de planche originale de Plumier. Linné fait référence à une planche de Catesby; la voici ci-dessous (en compagnie d'une passiflore), ce spécimen aurait été vu aux Bahamas…

« L'histoire naturelle de la Caroline, de la Floride et des îles Bahama », par Mark Catesby, est publiée de 1729 à 1747.

Il est décrit comme porteur de feuilles dont l’extrémité est très arrondie voire tronquée, voir des échantillons d’herbier là :

https://florida.plantatlas.usf.edu/SpecimenDetails.aspx?PlantID=1313

Il faut ajouter pourtant que des travaux récents reconnaissent environ 28 espèces de Plumeria originaires des Antilles ! On peut supposer que ce Plumeria obtusa, moins typique que les deux autres, a rassemblé plusieurs de ces espèces…

Plumeria obtusa dans « L'histoire naturelle de la Caroline, de la Floride et des îles Bahama », par Mark Catesby

Plumeria obtusa dans « L'histoire naturelle de la Caroline, de la Floride et des îles Bahama », par Mark Catesby

Deux études d’Atanasio Echeverria :

Mon avis est que l’espèce légendée Plumieria muricata, qu’on retrouve bien exprimée dans l’aquarelle d’Atanasio Echeveria (Drawings from the Spanish Royal Expedition to New Spain) représente plus probablement un Plumeria alba Pour Plumeria muricata, on ne trouve pas d’équivalence dans la nomenclature.

Echeveria a peint un autre frangipanier qu’il nomme Plumieria multiflora, pour celui-ci on connait sa synonymie et ce serait un Plumeria obtusa bien que les feuilles me semblent assez pointues ! La superbe chenille qui dévore ses feuilles et celle d'un papillon nocturne: le Sphinx du frangipanier (Pseudosphinx tetrio).

Dans son « Prodromus systematis naturalis… », Augustin Pyramus de Candolle citait pas moins de 30 espèces de Plumeria (t 8, p 389 à 395) ; mais de nos jours on en reconnait généralement huit.

La plupart sont naturalisées en Asie ; d’ailleurs Plumeria obtusa est en anglais « Singapore graveyard flower ». (Les frangipaniers laissent tomber de nombreuses corolles entières au sol le matin et ce serait une offrande aux morts).

J’ai pris en photo celui-ci, au Sénégal, mais je ne me risquerai pas à lui donner une identité précise…

Plumeria sp. au Sénégal
Plumeria sp. au Sénégal

Plumeria sp. au Sénégal

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Arbres, #iconographie, #voyages

En Casamance, quelques arbres fréquemment rencontrés m’ont inspirée pour faire des recherches à leur sujet.

Le Pommier de Cayor (Neocarya macrophylla, et auparavant Parinari macrophylla), était omniprésent dans les alentours d’Abene ; pour les Diolas de Casamance, il est ‘Ba’. Beaucoup d’utilisations médicinales sont notées par la Société Française d’Ethnopharmacologie (voir sur leur site, ). Le peuple Diola semble l’utiliser surtout traditionnellement pour divers maux de dents par des macérations ou décoctions d’écorces et inhalation des vapeurs. Les jeunes feuilles sont recouvertes d’un duvet roux magnifique, très photogénique !

J’ai trouvé des illustrations anciennes sur « Florae Senegambiae tentamen », par JA Guillemin, GS Perrottet et A Richard, parution en 1830-1833.

Le Pommier de Cayor ne semble pas trop impacté par les feux de brousse. Nous avons pu rester assez proches d’un de ces feux car nous étions sur la plage un peu en contrebas. Les moutons ne semblaient pas très affolés et c’était buffet à volonté pour les oiseaux qui chassaient les insectes au-dessus des flammes, insectes qui se réfugiaient près de nous sur le sable comme par exemple ce criquet étonnant qui se nomme Truxalis !

Le Ditax:

Pour Detarium senegalense, il existe dans tout le Sénégal, de nombreuses utilisations du Ditax (en wolof : ditaq) : des fruits murs contre la toux, bronchite et diverses affections pulmonaires, et aussi de l’écorce, des racines, et du bois en macération ou en infusion comme fortifiant.

Le Ditax est donné comme antiscorbutique et soignerait bien d’autres affections et même la Lèpre. voir

Le Ditax pousse  naturellement dans le Siné-Saloum et la Casamance et le fruit très riche en vitamines C, y est consommé frais ou sous forme de boisson, j’ai testé cette boisson un soir et c’était très bon !

Mais il existe des Detarium senegalense qui produisent des fruits toxiques sans qu’on puisse comprendre vraiment pourquoi et c’est un frein pour en produire plus généralement en culture… Dans l’état où j’ai pu photographier les fruits, c’est-à-dire en fin de saison quand la pulpe a disparu et qu’il ne reste qu’un réseau très serré de fibres durcies enserrant un gros noyau, on a du mal à imaginer sa consommation comme un plaisir ! Le fruit est mûr vers septembre-octobre, ceux qui restent au sol ont quelques chances d’être toxiques car les animaux les ont boudés !

C’est ainsi que les sénégalais peuvent sélectionner autour de chez eux les arbres qui produisent des fruits sains (une technique pas très scientifique mais efficace !).

Le Doussié ou Lingué (Afzelia africana), est un grand arbre que j’ai pu reconnaître grâce à ses fruits très spéciaux, à voir plus en détail sur PlantUse, car je n’ai pas en photo l’intérieur de cette très grosse et très dure gousse, qui d’ailleurs peut servir pour faire de la musique (une sorte des castagnette).

https://uses.plantnet-project.org/fr/Afzelia_africana

A l’intérieur de cette gousse, cinq ou six loges abritent de grosses graines entourées d’une sorte d’arille orangée (un élaïosome) qui attire les fourmis et contribue ainsi à la dissémination et la germination de jeunes Afzelia (Myrmécochorie). Le fait est qu’il ne restait aucune de ces graines au sol sous les arbres ! Ce grand arbre est principalement menacé par son exploitation comme bois d’œuvre.

Pour finir sur une note moins purement botanique, voici un aperçu d’une soirée à la pointe Saint-Georges avec la plage au bord du fleuve Casamance et ma pirogue préférée toute simple et creusée dans un beau tronc mais je n’ai pas bien compris de quel bois…

Son propriétaire m’a dit quelque chose comme « Santin » me signalant que c’était du Mandingue, et j’en suis restée sur ma faim… si quelqu’un a une idée ?

 

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Arbres, #voyages

Au cours de notre récent voyage au Sénégal, l’ile de Mar Lodj dans le Siné Saloum nous a accueillis durant deux jours. En arrière de nos logements assez paradisiaques donnant sur le petit débarcadère où nous avons accosté, c’est le village puis une savane arborée que nous avons parcouru avec des charrettes en faisant des arrêts pour observer les oiseaux (but réel de ce voyage).  Un peu en marge du groupe, j’ai fait beaucoup de photos de botanique qui reste mon intérêt principal. Je vais parler ici de trois arbres emblématiques du Sénégal.

Les Boababs (Adansonia digitata), toujours impressionnants, sont parfois feuillés et parfois nus ; la base du tronc porte souvent la trace de longues cicatrices dues à un écorçage à des fins utilitaires.

 Les textes repris ci-dessous sont issus d’une étude de P. L. GIFFARD conservateur des eaux et forêts : « L’ARBRE DANS LE PAYSAGE SÉNÉGALAIS » parue en 1974. On peut consulter ce copieux Pdf là :

https://agritrop.cirad.fr/336905/1/ID336905.pdf

« En pratiquant des incisions parallèles horizontales autour du tronc et des incisions verticales, on arrache aisément de larges bandes au moment de la montée de la sève. Les paysans en extraient des fibres pour confectionner des cordes et des cordages; jadis ils s’en servaient pour fabriquer des vêtements. L’écorce se reconstitue lentement mais les bourrelets cicatriciels blanchâtres demeurent visibles à la base des arbres »

Et pour l’alimentation humaine :

« Récoltées en juin, quelques semaines après leur épanouissement, les feuilles sont bouillies et servies comme des épinards ou séchées au soleil, pulvérisées et conservées pour être incorporées aux céréales sous forme de sauce. Les analyses révèlent une extraordinaire richesse de ce produit en calcium et en fer. »

« Le fruit communément désigné sous le nom de Pain de singe est une grosse masse ovoïde pouvant atteindre 35 cm de longueur et 17 cm de diamètre, suspendue à l’extrémité d’un pédoncule de 25 à 30 cm, semblable à une corde. L’enveloppe, dure et coriace, extérieurement gris-jaunâtre, veloutée, pelucheuse, contient une pulpe blanche farineuse compartimentée en petits blocs qui englobent des graines réniformes protégées par un tégument ligneux noir. La pulpe, spongieuse quand elle est fraîche, aussi dure que de la craie après avoir séché, renferme 80 % de glucides et des teneurs importantes en calcium, en phosphore, en vitamines B et C. On l’utilise encore dans les campagnes sénégalaises mélangée avec du lait ou de la bouillie de mil. » J’ai gouté à cette pulpe blanche, elle a un peu la consistance de la meringue.

Un autre arbre important pour tout le Sénégal est le Faidherbia albida, le Kad, bien qu’hérissé de longues et dangereuses épines, il est une source importante de fourrage et à son propos, il est écrit :

« Ce sont toutefois les gousses qui jouent un rôle de premier ordre dans l’économie rurale. La fructification ayant lieu entre février et mai, période critique pour l’alimentation du bétail, les fruits sont pâturés au fur et à mesure qu’ils tombent mais, de plus en plus fréquemment, les paysans les ramassent au lever du jour pour nourrir les animaux maintenus dans les enclos ou pour les vendre aux citadins qui possèdent des moutons. »

J'ai pu photographier le Rollier d'Abyssinie sur une branche de ce Kad!

A propos des Rôniers, deux espèces sont très proches: (Borassus aethiopum, ou Borassus akeassii). Ils furent pour la première fois signalés, sans distinction des deux taxons, par Adanson (qui a donné son nom latin au Baobab) :

« Il les observa vers 1750 au Sénégal et les baptisa ‘Ron’ comme les Ouolofs, mot qui, ultérieurement, fut transformé en Rônier. »

« Le limbe sert à couvrir les cases installées dans les champs pendant la saison des pluies. Avec les fibres allongées et peu lignifiées, avec les nervures souples et coriaces, on tisse ou on tresse des couffins pour l’emballage des fruits et des légumes, des corbeilles à pain et à papier, des sacs à main, des coupes, des chapeaux, des éventails, etc... Le pétiole dont les faisceaux vasculaires, isolés les uns des autres, sont entourés de fibres lignifiées, procure un matériau léger, flexible et résistant. En le fendant, on obtient des lamelles qui permettent de confectionner des tables, des chaises, des pliants, des fauteuils, des lits, des berceaux, des cages à oiseaux, des lampes, des valises, etc... »

On peut ajouter que ce Rônier, sujets mâles comme sujets femelles, peut donner aux Diolas de Casamance qui ne sont pas musulmans le Vin de palme, mais l’extraction, mal pratiquée risque fort de  tuer le Rônier. Ce breuvage est aussi produit, avec moins de risque pour le palmier, par Elaeis guineensis, le Palmier à huile, très présent en Casamance. La récolte du vin de palme sur les palmiers à huile représente l’activité principale des Diolas pendant la saison sèche. (ci-dessous, photo de Christian Kerihuel)

Sur cette photo d’un groupe de Rôniers à différents âges on voit tout à fait à gauche un sujet qui commence à se dénuder sur le tronc ; en fait le stipe vers l’âge de 25 ans environ grossit et cause alors le déchirement et la chute, du haut vers le bas, des gaines de ces feuilles fanées qui l’encombrent. Ensuite le tronc plus lisse comme sur les sujets à droite permet d’y grimper pour récolter les fruits, mais ce n’est pas sans danger ! Le sujet de droite, femelle, au stipe plus épais, porte ces régimes de fruits qu’il convient de récolter avant qu’ils tombent si on veut consommer l’albumen de la noix en cours de formation.

« Il a la consistance d’une gelée incolore qui possèderait des propriétés aphrodisiaques. On le mange frais ou grillé. »  

Ci-dessus un Rônier mâle avec ses épis floraux (un peu fanés). Pour les photos précédentes, il pourrait s'agir plutôt de Borassus akeassii, car les rachis des feuilles ne sont que très peu dentés.

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Botanistes, #Arbres, #iconographie

Dans les parcs et jardins, il n’est pas toujours facile au néophyte de distinguer les conifères du type « Sapin ». Ecartons d’emblée ceux qui perdent des cônes entiers qu’on retrouve à leur pied car ce ne sont pas des sapins mais soit des Douglas, soit des Epicéas. Les sapins conservent, dressés souvent très en hauteur, les axes de leurs cônes qui se débobinent et dont on peut trouver les écailles et les graines au sol. C’est le cas pour le Sapin d’Andalousie, Abies pinsapo Boiss. Les photos qui suivront ont été prises au Mans dans un espace urbain.

C’est pour moi l’occasion d’évoquer un botaniste genevois du 19ème siècle : Edmond Boissier. Issu d’une riche famille genevoise, il s’initie tôt à la botanique grâce à son grand-père puis suit les cours d’Augustin-Pyramus de Candolle à l’Académie de Genève.

Ci-contre un portrait d'Edmond Boissier (1810-1885) par Rodolphe Piguet.

Lorsqu’il arrive en 1837 à Malaga pour herboriser en Andalousie, Edmond Boissier s’est sérieusement préparé : doué pour les langues, il a appris l’espagnol et un peu d’andalou et il dispose d’une base formidable qu’il a étudiée à fond : l’herbier très fourni d’un botaniste anglais, Philip Webb. Ce dernier a exploré le Royaume de Grenade durant des années et lui a confié toutes ses collectes. La description d’Abies pinsapo  par Edmond Boissier, une espèce européenne qui était encore inconnue, l’a grandement fait connaître mais il faut ajouter qu’il a décrit 5990 espèces botaniques nouvelles en accomplissant d’autres voyages ; il publiera plus tard une Flora orientalis en 5 tomes (1867-1884).

Pour Le sapin d’Andalousie, j’ai trouvé les trois belles planches illustrant son ouvrage : « Voyage botanique dans le midi de l'Espagne pendant l'année 1837 » (par Edmond Boissier, membre de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève).

Abies pinsapo dans  « Voyage botanique dans le midi de l'Espagne pendant l'année 1837 »
Abies pinsapo dans  « Voyage botanique dans le midi de l'Espagne pendant l'année 1837 »
Abies pinsapo dans  « Voyage botanique dans le midi de l'Espagne pendant l'année 1837 »

Abies pinsapo dans « Voyage botanique dans le midi de l'Espagne pendant l'année 1837 »

Les passages de son texte à propos de ce sapin nommé d’abord simplement Pinsapo comme s’il pouvait s’agir d’un pin, sont intéressants ; en voici quelques extraits (p 158) :

Pour souligner son propos, voici la photo prise des écailles de mon pinsapo : à gauche l’intérieur portant encore ses deux graines ailées, et à droite le dos de l’écaille montrant la très petite bractée qui sur d’autres espèces d’Abies peut aller jusqu’à déborder du contour de l’écaille, puis (photo2) les graines recto-verso.

En p 159, il retrouve une belle population et cette fois, peut récolter des graines !

Il s’est avéré que ces graines ont fourni de beaux spécimens dans les jardins d’Europe, puisqu’on trouve un article plus tardif rédigé par Boissier lui-même en 1861 dans le tome 14 de la « Flore des serres et des jardin de l’Europe » de Louis Van Houtte. Il y déclare : «  Les premières graines que je rapportai d’Espagne en 1837 ont donné naissance à des arbres  qui ont aujourd’hui de 7 à 9 mètres de hauteur ». La planche montrant un jeune sapin est issue de cet article.

Un jeune Abies pinsapo dans la "Flore des serres et des jardin de l’Europe" de Louis Van Houtte

Un jeune Abies pinsapo dans la "Flore des serres et des jardin de l’Europe" de Louis Van Houtte

En ce qui concerne la silhouette de mon sapin du Mans je n’ai pas pu constater qu’elle devient cylindrique avec l’âge car il a malheureusement été amputé de beaucoup de branches basses…

 

Ceux qui voudraient en savoir plus sur Edmond Boissier qui par ailleurs ne partageait pas les nouvelles thèses de Darwin, pourront consulter cet article d’une revue de l’Université de Genève, là:

https://www.unige.ch/campus/numeros/120/tetechercheuse/

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #voyages, #iconographie, #Arbres, #Paysages

J’ai découvert ces magnifiques lithographies sur les Temples mayas du Yucatan en me promenant sur le catalogue d’images en ligne de la Yale University Library et me suis interrogée sur le plaisir que j’ai à les admirer alors que tout archéologue digne de ce nom doit frémir en voyant à quel point la végétation échappée de la jungle environnante les endommageait gravement à l’époque. Ces mêmes sites archéologiques débroussaillés, restaurés et entourés de grandes pelouses bien entretenues, reçoivent des milliers de touristes maintenant, mais l’émotion qu’ils suscitent n’est sans doute plus du même ordre…

Cliquez sur les images pour les voir en grand!

Planche 8 : Vue générale de Las Monjas à Uxmal (Yucatan, Mexique), litho John C.Bourne

Planche 8 : Vue générale de Las Monjas à Uxmal (Yucatan, Mexique), litho John C.Bourne

Les expéditions de l’américain John Lloyd Stephens accompagné de l’anglais Frederick Catherwood dans la région du Yucatan en 1839 et 1840, puis de nouveau en 1841, firent connaître en Europe la civilisation maya par le biais de deux ouvrages qui furent des succès de librairie, «Incidents of Travel in Central America, Chiapas and Yucatan» et «Incidents of Travel in Yucatan» illustré de 120 gravures.

Les lithographies visibles ici d’après les dessins de Catherwood sont par ailleurs rassemblées dans « Views of ancient monuments in Central America Chiapas and Yucatan », ouvrage publié en 1844, avec la précision suivante : Chromolithographie de Owen Jones (pour le frontispice), lithographies en deux couleurs et typographie sur papier vélin ivoire. La qualité des 24 estampes de ce recueil des sujets les plus marquants est incomparablement meilleure. Les auteurs anglais des lithographies de ce recueil sont : Andrew Picken (1815-1845), Henry Warren (1794-1879), William Parrott (1813-1869), John C.Bourne (1814-1896), Thomas Shotter Boys (1803-1874) et George Belton Moore (1806-1875).

Ci-dessous trois lithographies d'Andrew Picken:

Planche 22 : Teocallis à Chichen Itza (Yucatan, Mexique), Planche 10 : Casa del Gobernador, Uxmal. (Yucatan), et Planche 14 : Partie d'un bâtiment appelé Las Monjas à Uxmal (Yucatan)

Planche 22 : Teocallis à Chichen Itza (Yucatan, Mexique), litho Andrew Picken

Planche 22 : Teocallis à Chichen Itza (Yucatan, Mexique), litho Andrew Picken

Planche 10 : Casa del Gobernador, Uxmal. (Yucatan), litho Andrew Picken

Planche 10 : Casa del Gobernador, Uxmal. (Yucatan), litho Andrew Picken

Planche 14 : Partie d'un bâtiment appelé Las Monjas à Uxmal (Yucatan) , litho Andrew Picken

Planche 14 : Partie d'un bâtiment appelé Las Monjas à Uxmal (Yucatan) , litho Andrew Picken

En tant qu’artiste européen du 19ème siècle associé à l’expédition, on sent bien que Catherwood, dont les dessins sont un apport précieux pour l’archéologie par leur grande précision, (il utilise pour cela une chambre claire) n’est pas insensible à l’effet pittoresque donné par l’invasion du végétal dans les ruines des temples mayas, mais étant également architecte, il se désole néanmoins des détériorations qu’il constate.

L’élément végétal pourtant n’a pas seulement causé des dégâts aux monuments mayas. Par exemple, un arbre emblématique de cette région, le Sapotillier (Manilkara zapota ou Achras sapota), en plus de produire aux indiens le chiclé pour fabriquer une gomme à mâcher ou encore des balles de jeux, fournissait un bois très solide et imputrescible dont Catherwood a retrouvé la trace : des  linteaux à Chichen Itza :

«Les portes simples sont orientées vers l'est, le sud et l'ouest, avec des linteaux massifs en bois de sapotillier recouverts de sculptures élaborées, et les montants en pierre sont ornés de figures ».

Vers 2013, un linteau en bois de sapotillier, qui porte une série de dates indiquant quand il a été taillé, sculpté et consacré a été daté au carbone 14 par une équipe canadienne et l’époque correspondrait au 7ème siècle de notre ère.

Déjà, dans son texte préliminaire, F. Catherwood nous parle à plusieurs reprises de l’impact du végétal sur les monuments qu’ils ont découvert, mais aussi des déductions qu’il est possible ou non d’en tirer quant à l’âge de ces constructions :

« L'accumulation de moisissure végétale jusqu'à une profondeur de neuf pieds, est une autre preuve qui a été avancée en faveur de la haute antiquité des bâtiments où elle se produit; et sans doute, dans un climat septentrional, cela indiquerait un âge éloigné, mais pas sous les tropiques; la végétation y est si dense et si rapide que moins de douze mois après notre première visite à Uxmal, nous avons trouvé tout l'endroit si envahi d'arbustes et de petits arbres, que rien d'autre que le haut teocalli et le contour des autres monuments n'étaient visibles, et un épais dépôt de moisissure végétale recouvrait les endroits que nous avions déblayés si peu de temps auparavant. »

« Les racines des arbres et les pluies tropicales sont les principaux éléments de destruction, et le travail se poursuit chaque jour et chaque heure. Un siècle à peine s'écoulera avant que l'ensemble de ces monuments intéressants ne soit devenu un amas de ruines indiscernable. »

Planche 4 : Idole brisée à Copan (à l’Ouest du Honduras) litho Henry Warren

Planche 4 : Idole brisée à Copan (à l’Ouest du Honduras) litho Henry Warren

« Cette idole, dans son état de ruine, est l'une des plus belles de Copan, et son exécution est égale aux meilleurs vestiges de l'art égyptien. Son état actuel peut donner une idée de la scène de désolation et de ruine présentée à Copan. Toute la région n'est qu'une forêt envahie par la végétation et, au milieu de la désolation et des ruines des bâtiments et des terrasses, on voit une "Idole" déplacée de son piédestal par des racines monstrueuses, une autre enfermée dans l'étreinte de branches d'arbres et presque soulevée de la terre, et une autre projetée sur le sol et attachée par de grandes vignes et lianes ; de ce fait, la partie tombée est complètement liée à la terre, et, avant de pouvoir la tirer, il est nécessaire de les délier, et d'arracher les fibres des crevasses. »

Planche 19 : Porte à Labnah (Yucatan, Mexique), litho John C.Bourne

Planche 19 : Porte à Labnah (Yucatan, Mexique), litho John C.Bourne

Planche 23 : Château à Tulum, (Yucatan, Mexique), litho Andrew Picken

Planche 23 : Château à Tulum, (Yucatan, Mexique), litho Andrew Picken

Selon Paul C. Standley (Flora of Yucatan, 1930) : « Les figuiers étrangleurs sont peut-être les principales plantes responsables de la destruction des anciens bâtiments mayas ». Le figuier étrangleur qu’on peut voir à droite de l’estampe presque recouvrir ce petit bâtiment de Tulum, serait très probablement un Ficus cotinifolia. 

https://www2.palomar.edu/users/warmstrong/ploct99.htm

J’ai pu admirer un ficus impressionnant en Guadeloupe dont les racines aériennes retombaient en rideaux, un « Figuier maudit » dont je n’ai pas su déterminer l’espèce exacte.

Figuier maudit (Ficus sp.), sur Basse-Terre
Figuier maudit (Ficus sp.), sur Basse-Terre

Figuier maudit (Ficus sp.), sur Basse-Terre

Planche 24 : Temple à Tulum, litho William Parrott

Planche 24 : Temple à Tulum, litho William Parrott

On peut voir sur l’image ci-dessus nos deux explorateurs Frederick Catherwood et John Lloyd Stephens mesurant le temple. A l’époque : « Deux solides piliers, soutenant des poutres en bois, sont encore debout dans la porte principale et, au centre, les restes d'une tête, entourée d'une profusion de plumes ».

Planche 25 : Tête colossale à Izamal, (Yucatan, Mexique), litho Henry Warren

Planche 25 : Tête colossale à Izamal, (Yucatan, Mexique), litho Henry Warren

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #iconographie, #Botanique, #Arbres

Le terme de Sang-dragon correspond avant tout à une substance colorante et médicinale, une sorte de résine d’origine végétale dont l’usage a couru à travers le monde sur plus d’un millénaire. Plusieurs espèces botaniques produisirent une substance de ce nom comme  Calamus rotang ou Pterocarpus officinalis mais c’est avant tout le Dragonnier des Canaries (Dracaena draco) et le Dragonnier de Socotra (Dracaena cinnabari),  qui fournissent ce remède et cette teinture : en incisant leur tronc âgé, la résine s’en écoule.

Le Dragonnier des Canaries est une espèce macaronésienne (archipels des Açores et de Madère, des îles Canaries, des îles du Cap-Vert) et africaine (Sud-Ouest du Maroc).

« Dragonniers à différents âges », de la Casa de Franchy dans la ville de La Orotava en 1838

« Dragonniers à différents âges », de la Casa de Franchy dans la ville de La Orotava en 1838

J’ai retrouvé cette gravure montrant des « Dragonniers à différents âges », ceux de la Casa de Franchy dans la ville de La Orotava, à Ténériffe, sur une publication de 1838 (Phillip Barker Webb, et Sabin Berthelot, Histoire naturelle des Iles Canaries.), on peut consulter les autres illustrations de l’Atlas en cliquant là: Histoire naturelle des Iles Canaries, Atlas  

Le fameux dragonnier de La Oratava, tombé en 1867, était réputé plusieurs fois millénaire… Le témoignage écrit d’un navigateur vénitien du 15ème siècle, Alvise Cadamosto,  certifie au moins que l’arbre d’Orotava vers 1455 semblait déjà sur son déclin. André Pierre Ledru, prêtre et botaniste français, participant à l'expédition du capitaine Nicolas Baudin aux îles Canaries affirme avoir vu ce dragonnier du jardin de Juan Domingo de Franchy en 1796 et donne comme mensurations 20 mètres de hauteur, 13 mètres de circonférence à mi-hauteur et 24 mètres à la base. Selon ce rapport de Ledru, le tronc de 6 mètres se divisait en 12 branches entre lesquelles on avait dressé une table pouvant recevoir 14 convives !

Sur cette autre gravure de la même époque, apparaît à la base du tronc creux une porte car il abritait une chapelle et on retrouve aussi la même étrange coupure avec entablement qui défigure le houppier. Elle résulte de l’arrachement d’une branche maitresse par une tempête en 1819, le tronc creux a été protégé ainsi des infiltrations.

La légende de la Wellcome Library nous dit: « Un vieux dragon (Dracaena draco) avec une entaille dans sa tige libérant sa résine "sang de dragon" et une porte dans son tronc. Aquatinte avec gravure par RG Reeve d'après JJ Williams, c.1819. »

 https://wellcomecollection.org/works/ram2m2y4

Le plus ancien Dragonnier des Canaries vivant est maintenant celui d’Icod, sur l’ile de Ténériffe (14 mètres de haut) que montre cette vieille photographie. Il est toujours visible au Parque del Drago, un jardin botanique à  Icod de los Vinos au Nord-Ouest de l’ile de Ténériffe.

Le Dragonnier des Canaries est maintenant fort menacé de s’éteindre à l’état sauvage : trop de pillage de jeunes plants pour les jardins méditerranéens. Une zone réputée pour voir une population ‘in situ’ sur Ténériffe, le «Barranco del Infierno» paraît bien protégée car les arbres y sont vraiment hors d’atteinte.

Mes photos d’un jeune Dracaena draco ne sont pas prises là, à mon grand regret, mais sur la côte catalane dans le beau Jardin botanique du Cap Roig

Dracaena draco dans le Jardin botanique du Cap Roig, en Catalogne
Dracaena draco dans le Jardin botanique du Cap Roig, en Catalogne

Dracaena draco dans le Jardin botanique du Cap Roig, en Catalogne

Je vous invite à enrichir cet aperçu de l’iconographie du Dragonnier avec ce bel article d’Arnoldo Santos Guerra, biologiste de l'Institut canarien de recherche agricole, il a cherché et trouvé des Dragonniers figurés en décor d’ambiance dans des gravures anciennes et même des enluminures:

https://www.rinconesdelatlantico.es/num6/lector.php?id=166

L’auteur fait aussi référence (en espagnol) à une autre espèce du Yémen: le Dragonnier de Socotra (Dracaena cinnabari), dont la sève serait la première pourvoyeuse pour le monde antique de la substance Sang-dragon et peut-être dont l’image serait aussi la première parvenue dans l’iconographie européenne. Il faut dire qu’on reconnait de nos jours une bonne vingtaine d’espèces dans le genre Dracaena.

La gravure sur bois figurant dans l’ouvrage de Charles de l’Ecluse : « Rariorum aliquot stirpium per Hispanias observatarum historia » (1576) est inspirée d’un exemplaire acclimaté dans un couvent de Lisbonne, observé en 1564 et dessiné par Van der Borcht.

Ce Draco arbor de Charles de l’Ecluse, qui apparemment pouvait fructifier, était donc bien visible au Portugal, acclimaté très probablement depuis  l’archipel de Madère (découvert par les Portugais en 1418), où les dragonniers (Dracaena draco) abondaient.

 

Dans « An Encyclopaedia of Gardening », London (1835), on apprend que la résine n’est pas le seul bienfait apporté par cet arbre :

« Les îles Canaries sont célébrées pour leur miel plus particulièrement celui produit par les abeilles sur le pic de Ténériffe. Les habitants de chaque village aux alentours du pic portent leurs ruches d'abeilles qui sont formées des troncs creux du Dragonnier au mois de mai et les placent dans des crevasses de rochers. Des millions d'abeilles grouillent alors autour des grands buissons parfumés du Retama blanc (Retama monosperma) ou du Spartium nubigenum Aiton et remplissent très vite les ruches. Le miel qui leur est prélevé deux fois chaque été est toujours en grande abondance et ni Hymettus ni Chamouni n'ont jamais produit quelque chose d'égal à lui, il est si pur et transparent et son goût est si aromatique et délicieux ». Le miel de thym du massif de l’Hymette en Grèce était connu depuis l’Antiquité, celui de Chamouni (il s’agit là de la vallée de Chamonix) est un miel très blanc réputé peut-être dû à la forte présence des mélèzes.

Un dernier article très complet sur le Dragonnier est consultable sur le site du « Cactus francophone » :

https://www.cactuspro.com/articles/dracaena_draco_une_part_de_l_histoire_des_iles_canaries

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Arbres, #iconographie, #Botanique

Le Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum), figure dans la Flora Gallica mais il y est classé comme espèce plantée et échappée, tendant à se naturaliser, car il s’agit d’une introduction ancienne (1615, à Paris, par Bachelier). L’espèce, originaire des Balkans, s’est intégrée peu à peu dans notre environnement campagnard. La gravure ci-dessous décrit donc pour son auteur une espèce arrivée récemment ; elle est d’Abraham Bosse (1602-1676), un maître de l’eau forte au 17ème siècle ; il travaille ici pour le « Recueil des plantes dessinées et gravées par ordre du roi Louis XIV » de Denis Dodart (Pl.96).

Si vous avez observé les Marronniers plantés en ville, vous avez sûrement remarqué des individus aux belles grappes de fleurs d’un rose parfois vif : il s’agit du Marronnier à fleurs rouges (Aesculus x carnea) un hybride résultant du croisement de notre Marronnier d’Inde avec le Pavier rouge ou Marronnier de Virginie (Aesculus pavia), une espèce plus petite venue de l’Est des Etats-Unis. Le Pavier rouge ne porte aucune épine sur ses bogues, les feuilles sont composées de cinq folioles seulement. Sur l’hybride, les bogues, quand on en trouve, sont très peu épineuses ; les feuilles comptent en général cinq folioles. Aesculus carnea  ‘Briotii’  est  une variété de cet hybride obtenue aux pépinières du Trianon (Versailles) en 1858 ; théoriquement, vous ne lui trouverez pas de fruits car l’espèce est dite stérile.

Dans la Flora Gallica, ce marronnier a maintenant droit de cité au titre de véritable espèce : Aesculus carnea Hayne, 1822, dit le Marronnier rouge mais une mention précise : Allotétraploïde dérivé de A. hippocastaneum et de A. pavia.

Le Pavier rouge (Aesculus pavia), dont les fleurs restent assez tubulaires apporte la couleur rose vif à l’hybride mais la belle corolle déployée et frisottée de ‘Briotii’ vient sans doute de sa parenté avec le Marronnier d’Inde. Pour les plantations d’alignement urbaines, outre la plus séduisante couleur de ce Marronnier à fleurs rouges (Aesculus x carnea), il est apprécié aussi pour sa taille plus modérée, sa résistance meilleure aux maladies et au dessèchement précoce du feuillage en été, et enfin sa fertilité moindre voire nulle (moins ou pas de marrons au sol). De fait, cet arbre est maintenant souvent  planté en ville.

Un très beau Marronnier à fleurs rouges était visible en Mai 2013 au Parc Montsouris, mais également plusieurs sujets de Pavier jaune (Aesculus flava), je n’y suis pas retournée depuis ! Nous avons pu voir  très nettement le point de greffe sur les troncs car ils sont souvent greffés sur le Marronnier d’Inde. Ce Pavier jaune, très décoratif mais moins planté en Europe est originaire de l’Est des Etats-Unis. Son feuillage se pare de belles couleurs orangées à l’automne ; les fruits sont toxiques. Les corolles florales comme chez le Pavier rouge, restant plus fermées que chez les Marronniers, l’épi floral est peut-être un peu moins séduisant.

Aesculus flava au parc Montsouris
Aesculus flava au parc Montsouris

Aesculus flava au parc Montsouris

Un autre Aesculus originaire encore du sud-est des Etats-Unis est parfois visible dans nos jardins mais il convient de bien contrôler l’espace qu’on lui accorde. En effet, il ne forme pas vraiment de tronc, il se présente plutôt comme un grand buisson en nappe dont les branches sortent directement du sol: il s’agit du Pavier blanc (Aesculus parviflora). Les inflorescences ne manquent pas  de charme avec de longues étamines qui donnent à l’épi floral un aspect de goupillon flou.

Aesculus parviflora dans un jardin sarthois
Aesculus parviflora dans un jardin sarthois

Aesculus parviflora dans un jardin sarthois

Deux botanistes et explorateurs, André Michaux puis son fils François-André Michaux (1770-1855), ont grandement contribué à la connaissance des Paviers américains. C’est le père qui introduit le Pavier blanc (Aesculus parviflora) en France et le fils qui envoie des graines du Marronnier à fleurs rouges au jardin des Plantes à Paris ; l’arbre y fleurit pour la première fois en 1815.

Presque tous les arbres d’Amérique du Nord, sont inventoriés par le fils dans son ouvrage « Histoire des arbres forestiers de l’Amérique septentrionale », j’y ai trouvé Aesculus flava (mon Pavier jaune du parc Montsouris) sous le nom de Pavia lutea, dont la synonymie n’est pas très claire.

En effet, Michaux dans le texte traite aussi d’Aesculus glabra, disant que les deux espèces surnommées toutes deux « Buckeye » sont bien des espèces différentes qui peuvent prêter à confusion. Il décide de nommer Aesculus glabra plus précisément ‘Ohio buckeye’ et aussi ‘American horse chesnut’ pour bien le différencier à la fois du Marronnier d’inde (Aesculus hippocastanum) auquel il ressemble assez et du Pavier jaune (Aesculus flava). Je ne connais pas de visu cet Aesculus glabra et il n’est pas illustré dans le livre de Michaux mais je l’ai trouvé dans « Plantes rares du Jardin de Genève » (1825-1827), d’Augustin Pyramus de Candolle avec une allure assez conforme aux photos qu’on peut en trouver maintenant.

Aesculus rubicunda est un synonyme d'Aesculus glabra Willd. (http://www.theplantlist.org/)

 

Voici des illustrations de deux des espèces américaines dans un ouvrage inachevé un peu plus tardif : « Plates prepared between the years 1849 and 1859, to accompany a report on the forest trees of North America » par Asa Gray, 1810-1888

Asa Gray fut un professeur d’Harvard, botaniste américain spécialiste des plantes nord-américaines, connu également pour sa correspondance avec Charles Darwin et son enthousiasme pour les thèses de ce dernier sur l’Origine des espèces.

Isaac Sprague (1811-1895), après avoir assisté John James Audubon qui a même baptisé un passereau en son honneur : le pipit de Sprague (Anthus spragueii), a illustré de nombreuses publications de botanique d’Asa Gray.

Les deux planches dessinées par Isaac Sprague: Aesculus parviflora et Aesculus pavia
Les deux planches dessinées par Isaac Sprague: Aesculus parviflora et Aesculus pavia

Les deux planches dessinées par Isaac Sprague: Aesculus parviflora et Aesculus pavia

Aesculus discolor est un synonyme d'Aesculus pavia L. (http://www.theplantlist.org/)

Ce rapport sur les arbres forestiers d'Amérique du Nord n’a jamais connu de parution intégrale, ces planches font partie du fragment de l'œuvre projetée par le Dr Gray, les planches portent les numéros destinés à l'œuvre originale. Il devait figurer aussi des dessins détaillés de coupes au microscope, l’ampleur du projet le fait d’abord se répartir sur plusieurs années puis finalement abandonner du fait du coût bien supérieur aux prévisions initiales. Les planches sont léguées à la Smithsonian Institution au décès d’Asa Gray et paraîtront ainsi sans aucun support de texte. Il aurait été bien dommage qu’elles restent dans des cartons car je trouve que ces planches de Sprague sont joliment composées, simples et claires à la fois.

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Publié le par Claire Felloni
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Elisée Reclus ne fut pas seulement une célèbre figure du mouvement anarchiste au siècle dernier mais aussi un grand géographe qui a produit une somme considérable avec sa Nouvelle Géographie universelle en vingt volumes publiée entre 1876 et 1894. C’est également un apport certain pour l’ethnographie, mais je vais surtout piocher dans ce gisement énorme quelques éléments de végétation, bien sûr.

Je ne pouvais manquer de m’intéresser à toutes les belles illustrations de paysages et de personnages qui sont réalisées en gravure sur bois de bout, ce qui permet beaucoup de finesse et apporte une dimension artistique supplémentaire bien que ces gravures soient composées d’après des photographies.

 

Le Baobab au Sénégal

Le Baobab au Sénégal

 Texte d’Elisée Reclus : « C'est au Sénégal que le baobab (Adansonia digitata) fut étudié par Adanson, dont le nom appartient désormais à ce géant du monde végétal; mais dès le commencement du seizième siècle Cadamosto parlait avec étonnement de ces arbres de merveilleuse grosseur, qui ‘ceignaient dix- sept brasses autour du tronc‘. L'Adansonia fournit, on le sait, le ‘pain de singe’, qui est aussi le pain de l'homme; ses feuilles servent à la préparation des mets et sont employées en salade. »

Il s’agit donc pour ces illustrations d’une taille d’épargne, pratiquée pour illustrer les livres depuis la Renaissance, c’est-à-dire que les blancs sont creusés sur la plaque de bois. Lors de l’impression les traits préservés en hauteur se retrouvent au même niveau que les caractères typographiques du texte.

Pour les volumes sur l’Afrique, par exemple, on peut détecter parfois dans le graphisme les effets caractéristiques que donne une taille d’épargne, mais en beaucoup plus fin qu’auparavant avec la gravure en bois de fil. On retrouve la même finesse que sur les illustrations de Gustave Doré.

Certaines de ces images trouvées sur le tome 10 consacré à l’Afrique de l’Ouest sont inspirées de dessins d’explorateurs comme celle sur la faune au bord du lac Tchad, mais ce sont toujours des graveurs spécialisés qui gravent les planches. La gravure sur bois de bout (un bois très dense comme le buis par exemple) permet au graveur de rendre un aplat gris par des traits parallèles très fins et serrés comme on le voit ici sur les ciels par exemples. (cliquez pour agrandir l'image!)

On se situe là dans une période charnière où de nombreuses photographies étaient prises par des géographes, ethnologues et naturalistes voyageurs, mais où la reproduction en grand nombre de ces images n’était pas encore bien maîtrisée.

Deux illustrations du tome 10 consacré à l'Afrique de l'Ouest.
Deux illustrations du tome 10 consacré à l'Afrique de l'Ouest.

Deux illustrations du tome 10 consacré à l'Afrique de l'Ouest.

Pour l'illustration au bord du lac Tchad: Dessin de Th. Weber d’après un croquis de Nachtigal. Gustav Nachtigal fut un explorateur allemand (1834-1885): https://fr.wikipedia.org/wiki/Gustav_Nachtigal

Le procédé Gillot de photogravure qui voit le jour vers cette époque, semble avoir été utilisé pour les tomes plus tardifs de la Nouvelle Géographie universelle, il était sans doute bien plus économique de faire travailler l’acide sur une plaque de zinc. Un dessin exécuté avec une encre grasse protège la plaque de la morsure qui va donc creuser légèrement les blancs comme lors d’une taille d’épargne, créant un cliché qui s’intégrera facilement à l’impression typographique. En fait, concernant la Nouvelle Géographie universelle d’Elisée Reclus, je ne sais qu’en penser car pourtant toutes les pages de titres des vingt tomes annoncent des « vues et types gravés sur bois ».

 

 

Texte sur la zone médiane du Nicaragua, (Tome 17 sur les Indes occidentales) à propos du Ceiba, probablement Ceiba pentandra, le Kapokier ou Fromager

« Du haut des croupes herbeuses, où se montre çà et là le ceiba dominateur, sous lequel se réfugient les troupeaux, on aperçoit à ses pieds la lisière noire (des forêts) qui serpente en courbes irrégulières dans les vallées et sur le penchant des monts ». 

 

Dans le tome 18, sur l’Amérique du Sud apparaît une autre illustration (ci-dessous) de Ceiba au Vénézuela (dessin de Boudier d’après photo)

 

« Les arbres les plus majestueux, tel le ceiba ou «fromager», sont presque toujours solitaires. »

Toutes les techniques de gravures et d'impression sont expliquées là dans un glossaire, sur ce site très intéressant :

http://www.gelonchviladegut.com/fr/glosario-del-grabado/

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