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Botazoom, Botanique et Iconographie

Botazoom, Botanique et Iconographie

Ce blog est destiné aux curieux de botanique. En s’appuyant sur les photos que j’ai pu faire en voyage, et sur de l’iconographie ancienne, il rentre un peu dans les détails qui m’ont permis d’identifier une espèce, mais son contenu doit être considéré comme celui d’une botaniste amateur !

Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Botanique, #voyages, #iconographie

Les Apocynacées sont très proches des Asclépiadacées. Les deux familles sont surtout présentes dans les climats chauds bien qu’en France, la Pervenche (Apocynacée) et le Dompte-venin (Asclépiadacée) en fassent partie. Les Asclépiadacées, sont plus évoluées que les Apocynacées comme la Pervenche ou le Laurier rose.

Ce sont les Asclépiadacées (tribu Asclepiadeae) maintenant intégrées dans les Apocynacées, qui vont nous intéresser ici, car en plus du Dompte-venin (Vincetoxicum hirundinaria Medik.) que je connaissais bien, et de l’Araujia porte-soie (Araujia sericifera Brot.) que j’avais identifié courant à l’état de fruit sur des clôtures catalanes (ci-contre), j’ai découvert deux autres lianes de cette famille au Sénégal, Pergularia daemia et Leptadenia hastata et un arbuste très curieux l’Arbre à soie ou Pomme de Sodome (Calotropis procera).

 

Plantes à latex blanc plus ou moins visible, à feuilles opposées, non composées et sans stipules, les Asclépiadacées sont dotées d’une corolle plus ou moins campanulée et rotacée, (en fait, l’allure ‘en hélice’ de la corolle est plus sensible chez la Pervenche et le Laurier rose…), quatre ou cinq étamines et quatre ou cinq pétales souvent surmontés d’une couronne staminale centrale.

Cette couronne centrale est très visible sur la Pergularia (ci-dessus). Dans la fleur de l’Arbre à soie (Calotropis procera), il y a présence d’un important plateau stigmatique, on le voit bien sur la photo ci-dessous.

Le plateau existe aussi, mais il est caché par les grandes cornes staminales de la couronne centrale chez la Pergularia.

Leptadenia hastata

Sur la Leptadenia hastata (syn. De Leptadenia lanceolata subsp. lanceolata), on peut voir quand même (ci-dessous), cinq lobes charnus et velus au cœur de la fleur.

Le genre Leptadenia appartient aux Apocynacées mais pas à la tribu des Asclepiadeae. D’après la Flore du Sénégal de J. Berhaut, les noms Wolof de Leptadenia hasata sont Tahat, Mbum sehet, et Fu takad en Diola.

Je n’ai pas trouvé d’illustration ancienne pour Leptadenia hastata qui est une plante tropicale seulement africaine alors que Pergularia daemia, d’une distribution plus large était bien répertoriée dans les anciennes colonies anglaises.

En Afrique tropicale, les racines de Leptadenia hastata soignent les maux de ventre, d’estomac et les yeux. D’après la Société française d'Ethnopharmacologie, dans les iles du Siné-Saloum la plante était aussi utilisée en traitement médico-magique de la maladie du sommeil, vous pouvez voir le procédé là: http://www.ethnopharmacologia.org/recherche-dans-prelude/?plant_id=3665

Pergularia daemia

Un dessin détaillé de Pergularia daemia montre la fleur en coupe dans « Icones plantarum Indiae orientalis », de R.Wight (1840-1853), mais l’illustration la plus plaisante reste encore celle du Botanical Magazine de Curtis (Pl 5704, vol 94 de 1868).

Pergularia daemia dans « Icones plantarum Indiae orientalis », puis dans le Botanical Magazine de Curtis
Pergularia daemia dans « Icones plantarum Indiae orientalis », puis dans le Botanical Magazine de Curtis

Pergularia daemia dans « Icones plantarum Indiae orientalis », puis dans le Botanical Magazine de Curtis

Pergularia daemia au Sénégal : les follicules fermés puis ouverts
Pergularia daemia au Sénégal : les follicules fermés puis ouverts

Pergularia daemia au Sénégal : les follicules fermés puis ouverts

Des fruits folliculaires 

Les fruits folliculaires, souvent doubles, libérant des graines à aigrettes (anémochorie), sont très caractéristiques et permettent de reconnaître ces Asclépiadacées même en l’absence de fleurs. Ainsi le Gomphocarpe  (Gomphocarpus fruticosus) qu’on peut trouver naturalisé dans le Sud de la France est immanquable à identifier (ci-dessous).

C’est aussi ce qui m’a guidé pour trouver cette plante introduite qu’est l’Araujia sericifolia et connaissant les fruits du Gomphocarpe, durant mon voyage au Sénégal,  j’ai tout de suite compris que ma Pergularia se situait dans la même famille !

Ci-dessus, Araujia sericifolia sur les clôtures en Catalogne.

Au Sénégal, encore fermés, les énormes follicules de la Pomme de Sodome.

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E
Bien curieuses, ces fleurs ! Bon week-end, Claire !
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C
Oui n'est-ce pas, je les trouve intrigantes et les fruits aussi! Amitiés et à +