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Botazoom, Botanique et Iconographie

Botazoom, Botanique et Iconographie

Ce blog est destiné aux curieux de botanique. En s’appuyant sur les photos que j’ai pu faire en voyage, et sur de l’iconographie ancienne, il rentre un peu dans les détails qui m’ont permis d’identifier une espèce, mais son contenu doit être considéré comme celui d’une botaniste amateur !

Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Botanique, #iconographie

Voici quelques composées jaunes du pourtour méditerranéen, dont je vous invite à détailler les Akènes et les Pappus.  Ce ne sont ni des Pissenlits (Taraxacum) ni des Epervières (Hieracium), deux genres pour lesquels je donne ma langue au chat !

Je les ai découvertes ce printemps en Catalogne, mais elles existent aussi au sud de l’hexagone. C’est assez fascinant de voir comme d’une allure générale assez similaire, on finit par détecter de très nombreuses variantes. Tout un ensemble de critères sont à considérer mais si vous prenez simplement le temps de détailler les fruits, avant de souffler dessus pour le plaisir, vous aurez quelques chances de vous approcher d’une bonne détermination.

Observez alors les graines qui sont des akènes : certaines sont lisses, d’autres rayées ou très bosselées. Elles sont surmontées du pappus, ce petit parachute qui contribue à les disperser par le vent ; est-il composé de soies dentées ou plumeuses ou encore de petites écailles ?

La Porcelle des sables ou Porcelle glabre (Hypochaeris glabra L.) en fleur, ne paie pas de mine. Elle est surtout remarquable au moment de la fructification.

Son involucre fuselé a d’abord pris de l’importance en hauteur avant de s’ouvrir en déployant deux types de pappus sur son réceptacle. Seuls les akènes centraux sont munis d’un long bec et leurs longues soies sont plumeuses ; les akènes de la  périphérie n’ont pas de becs et les pappus sont plus courts et presque duveteux.

A noter aussi les paillettes intercalées sur le réceptacle (ce sont les languettes blanches), qui nous amènent sur le genre des Porcelles, dont l’espèce la plus commune est la Porcelle enracinée (Hypochaeris radicata).

La Cousteline (Reichardia picroides (L.) Roth) possède un involucre très décoratif : de belles bractées  au liseré opalescent, en forme de fer de lance. 

Les soies du pappus seraient très finement denticulées (il faut une loupe binoculaire pour le percevoir !), mais ce sont les akènes périphériques, très fortement ridés transversalement, qui sont remarquables.

 

L’ Hédipnoïs polymorphe (Hedypnois rhagadioloides (L.) F.W.Schmidt) est vraiment très polymorphe ; je ne croyais pas avoir affaire à la même plante au début ; mais le fruit est très particulier avec son akène surmonté d’un pappus grossier inégalement écailleux, certaines écailles centrales étant longues et même en zigzag.

 

L’Urosperme fausse picride (Urospermum picroides (L.) Scop. ex F.W.Schmidt). Celui-ci, en rosette dans un pierrier est idéal pour la photo mais pas représentatif car en principe ils sont plus haut sur tige ! Remarquez, ci-dessous, comme les poils surtout sur l’involucre et le haut de la tige, sont coniques. 

Les belles soies plumeuses du pappus surmontent des akènes formés de deux parties comme on peut le voir sur la coupe. Or en fait, c’est le pied du pappus qui est gonflé en outre et l’akène lui-même contenant la graine est la partie basale. 

On retrouve cette disposition chez l’Urosperme de Daléchamps, (ci-dessous) très commun dans le Midi et plus facile à reconnaître grâce à la couleur jaune soufre de ses fleurs, peu commune chez les composées jaunes.

 

Un peu d’iconographie :

Dans la Flora graeca de John Sibthorp et Smith, illustré par le talentueux Ferdinand Bauer, qui participa au voyage sur le pourtour méditerranéen, j’ai extrait trois études originales à l’aquarelle. La première représente la Porcelle glabre (Hypochaeris glabra L.), bien identifiée de longue date, bien que cette planche soit légendée Hypochaeris minima (actuellement un synonyme). Mon recadrage élimine les légendes au crayon, et je précise que ces aquarelles ne sont pas signées par Bauer qui les considérait comme des études préliminaires.

La Porcelle glabre (Hypochaeris glabra L.), légendée Hypochaeris minima, par Ferdinand Bauer pour la Flora graeca

La Porcelle glabre (Hypochaeris glabra L.), légendée Hypochaeris minima, par Ferdinand Bauer pour la Flora graeca

Les auteurs, par contre, donnent deux planches pour l’Hedypnoïs. La seconde, qu’ils ont identifiée comme une espèce crétoise (Hedypnois cretica) est maintenant reconnue comme incluse dans la variabilité naturelle de l’Hedypnoïs polymorphe (Hedypnois rhagadioloides).

Hedypnoïs polymorphe (Hedypnois rhagadioloides), puis (Hedypnois cretica), par Ferdinand Bauer pour la Flora graeca
Hedypnoïs polymorphe (Hedypnois rhagadioloides), puis (Hedypnois cretica), par Ferdinand Bauer pour la Flora graeca

Hedypnoïs polymorphe (Hedypnois rhagadioloides), puis (Hedypnois cretica), par Ferdinand Bauer pour la Flora graeca

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E
Je ne pensais pas qu'il fallait rentrer dans des détails si petits pour différencier ces composées à fleurs jaunes. Je ne connaissais pas, non plus, le terme de pappus. Merci de nous apprendre toujours quelque chose. ET tu fais de bien jolies photos en macro. Bon week-end de l'Ascension !
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