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Botazoom, Botanique et Iconographie

Botazoom, Botanique et Iconographie

Ce blog est destiné aux curieux de botanique. En s’appuyant sur les photos que j’ai pu faire en voyage, et sur de l’iconographie ancienne, il rentre un peu dans les détails qui m’ont permis d’identifier une espèce, mais son contenu doit être considéré comme celui d’une botaniste amateur !

botanistes

Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Botanique, #iconographie, #Botanistes

Médecin et botaniste allemand, de Nuremberg (1695-1769), Christoph Jakob Trew nait 12 ans avant Carl von Linné. Comme médecin, il participe à la vulgarisation des nouvelles connaissances  médicales du siècle des lumières. Son nom reste surtout associé à un très talentueux illustrateur botanique, Georg Dionysius Ehret, car il fut son mécène et leur association permit la parution de trois ouvrages successifs de botanique.

Les planches de ces recueils sont peut-être les premières à être si bien documentées avec en marge, des coupes sur les différents organes, des éclatés sur les corolles, les calices, montrant en détail la structure florale, le nombre et la position des étamines : la théorie sexuelle des plantes devient à l’époque la base pour classifier les différentes familles.

Cette théorie, largement et fidèlement adoptée pendant une centaine d’année sera bien établie par Carl von Linné, qui ne pouvait qu’apprécier les planches dessinées par Ehret.

Dans son « Species Plantarum », Linné, après le nom de genre figurant en capitales, ajoute quelques traditionnelles phrases descriptives en les associant à l’ouvrage de référence et l’auteur qui les a données. La révolution linnéenne c’est le petit « nom trivial » simple qu’il ajoute dans la marge en italique, bien différent pour chaque espèce (voir plus loin pour la banane). L’association de ses références d’auteur avec le nom trivial qui devient en fait le nom d’espèce, permet maintenant de confirmer l’équivalence des taxons.

Arachis hypogaea, gravure dans le Plantae rariores, (tome 1), puis une aquarelle de Georg Dionysius Ehret
Arachis hypogaea, gravure dans le Plantae rariores, (tome 1), puis une aquarelle de Georg Dionysius Ehret

Arachis hypogaea, gravure dans le Plantae rariores, (tome 1), puis une aquarelle de Georg Dionysius Ehret

Carl von Linné admirait surement Christoph Jakob Trew; il avait affiché sur ses murs des gravures extraites du "Plantae rariores", qu’on peut consulter ici .

Il s’agit d’un ouvrage à la parution plus tardive (1764) de Trew, qui porte cette fois en légende les simples appellations binominales linnéennes. Voici par exemple l’Arachide sur un dessin de M. M. Payerlein, (actuellement c’est Arachis hypogaea), dans le Plantae rariores, (tome 1), qu’on pourra comparer avec une aquarelle originale d’Ehret sur le même sujet. Cette aquarelle fait partie d’un ensemble d’originaux consultables sur le site de la  Bibliothèque universitaire d'Erlangen-Nürnberg qui conserve la Bibliothèque de Trew, riche de 34000 volumes.

Voir là : https://ub.fau.de/en/history/trew-library/

Des descriptions prélinnéennes figurent encore sur quelques beaux ouvrages comme le « Plantae selectae » de Christoph Jakob Trew, en marge des estampes gravées par Johann Jacob Haid et Johann Elias Haid basées sur des dessins de Georg Dyonisius Ehret. L’ensemble des planches est visible  .

La Banane fait l’objet de six planches, trois pour la variété à fruits longs et trois pour celle à fruits courts, dont je montre ici la popote et quelques fruits en formation. D’après le Species plantarum de Linné, cette planche (n°22 chez Trew) représente Musa sapientum qu’on nommait en Amérique du Sud Figue-banane ou Bacobe. En fait il s’agit de l’une des deux variétés anciennes d’un même hybride qui rassemble toutes les bananes cultivées : Musa x Paradisiaca L.  On sait maintenant qu’à l’origine existe un croisement entre Musa acuminata et Musa balbisiana, deux espèces asiatiques dont Linné n’avait sans doute pas connaissance.

La Figue-banane (Musa sapientum) dans le « Plantae selectae », puis son identification par Linné dans le "Species plantarum"
La Figue-banane (Musa sapientum) dans le « Plantae selectae », puis son identification par Linné dans le "Species plantarum"

La Figue-banane (Musa sapientum) dans le « Plantae selectae », puis son identification par Linné dans le "Species plantarum"

Les planches dessinées là pour Trew sont souvent enrichies de nombreux détails autour du sujet principal parfois décliné en « variétés » différentes, comme on peut le voir sur les gravures très détaillées représentant le Grenadier, puis la grenade.

Le Grenadier, puis la grenade, dans le « Plantae selectae » de Christoph Jakob Trew
Le Grenadier, puis la grenade, dans le « Plantae selectae » de Christoph Jakob Trew

Le Grenadier, puis la grenade, dans le « Plantae selectae » de Christoph Jakob Trew

Juste après le grenadier figure le Figuier puis les figues, faisant l’objet de longues légendes manuscrites en latin.

Ce début de paragraphe du « Plantae selectae » pour déterminer le nom latin précis du figuier donne une idée de la quantité de périphrases descriptives faites par des auteurs précédents et qu’il était nécessaire, dans l’incertitude, de mentionner.

Le Figuier puis les figues, dans le « Plantae selectae » de Christoph Jakob Trew
Le Figuier puis les figues, dans le « Plantae selectae » de Christoph Jakob Trew

Le Figuier puis les figues, dans le « Plantae selectae » de Christoph Jakob Trew

La figue est dotée d’une structure très spéciale refermée sur elle-même, qui a fait couler beaucoup d’encre par les botanistes depuis l’Antiquité !

voir là : http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/Fruits/figue.htm

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Botanique, #iconographie, #voyages, #Botanistes

Un portrait de Carolus Linnaeus (1707-1778) en robe lapone est réalisé dès 1737, c’est au départ, une peinture à l'huile de Martin Hoffmann qui sera reprise par différents peintres et graveurs.

Version gravée par Dunkarton, figurant dans l’ouvrage de Robert John Thornton (1837) « Nouvelle illustration du système sexuel de Carolus von Linnaeus : et le temple de Flore, ou jardin de la nature ».

Version gravée par Dunkarton, figurant dans l’ouvrage de Robert John Thornton (1837) « Nouvelle illustration du système sexuel de Carolus von Linnaeus : et le temple de Flore, ou jardin de la nature ».

Je vous rappelle que le « Species Plantarum » de Carl Linné (1707-1778) parait en 1753. Cet ouvrage établit la nouvelle nomenclature binominale qui va rendre obsolètes tous les systèmes précédemment conçus pour nommer une plante, systèmes devenus trop complexes et confus, nécessitant de longues périphrases latines. 

Cependant, quand Linné âgé de 25 ans accomplit son voyage en Laponie, en 1732 puis quand paraît la publication qui lui est consacrée en 1737 : la « Flora Lapponica », il n’a pas encore écrit son Species Plantarum. Sur les gravures qui vont suivre de la première édition de 1737, les légendes (pas visibles là, car elles sont en page précédente)  sont encore assez longues et descriptives, mais j’ai trouvé le texte d’une édition postérieure de 1792 ( ) où Linné a ajouté le nom donné dans le Species Plantarum, ce qui m’a permis de m’assurer de la détermination exacte des plantes figurant sur les planches.

 

https://bibdigital.rjb.csic.es/records/item/11540-flora-lapponica

 

Le voyage en Laponie de Carl Linné :

Son journal de ce séjour écrit en suédois à son seul usage, a été traduit en anglais, et édité en 1811, on peut le consulter en ligne :

Lachesis Lapponica, or a tour in Lapland, now first published from the original manuscript journal of the celebrated Linnaeus; / by James Edward Smith, M.D. F.R.S. etc. President of the Linnaean Society. In two volumes. Vol. I https://bibdigital.rjb.csic.es/records/item/13059-lachesis-lapponica-vol-i

J’ai trouvé ( ) une version actualisée de cette première traduction du Lachesis Lapponica, datant de 2010, c’est un Ebook en accès libre plus simple à traduire et j’ai pu ainsi sélectionner quelques passages en relation avec les planches de la Flora lapponica ; on peut y voir le texte intégral, mais mes traductions sont surement perfectibles ! 

 

Dans son journal, le 5 Juin :

« Sur le terrain montagneux jouxtant la rivière, j'ai rencontré une plante herbacée jamais observée auparavant en Suède. Les fleurs n'étaient pas encore écloses, mais elles n’étaient qu’à quelques jours de leur pic de floraison. J'en ai ouvert quelques-unes, et les ai trouvées d'une structure papilionacée. L'extrémité de l'étendard, ainsi que la carène, qui était fendue, avaient une teinte violacée. L’ensemble de la plante montrait qu'il s'agissait d'un astragale, ce qui fut confirmé par les gousses de l'année précédente, restées sur leurs tiges. Je l'ai appelé pour l’instant Liquiritia minor (Petite Réglisse). »

Sur la planche 9 de la Flora lapponica, figure à gauche cette fabacée que Linné  en 1792 nomme Astragalus alpinus (Sp.Pl. 1070), et qui a conservé son nom Astragalus alpinus subsp. alpinus. Comme c’est une boréo-alpine, voici un peu de couleur : j’ai pu la photographier dans le Mercantour, au Pont de la cascade le 17/06/2019.

Astragalus alpinus subsp. alpinus, au Pont de la cascade dans le Mercantour.
Astragalus alpinus subsp. alpinus, au Pont de la cascade dans le Mercantour.

Astragalus alpinus subsp. alpinus, au Pont de la cascade dans le Mercantour.

Sur la planche 10 sont représentés deux autres boréo-alpines dont j’ai des photos:

 

An centre (3) une toute petite Liliacée, la Tofieldie à calicule,  pour Linné en 1792 Anthericum calyculatum L. (Sp.Pl. 447). C’est un synonyme de l’actuel Tofieldia calyculata (L.) Wahlenb. Linné la rapproche de l'Ossifrage brise-os (Narthecium ossifragum).

Texte de Linné de fin-Juin: « Sur la colline nommée Wollerim, j'ai rencontré une petite espèce très rare d'Asphodèle, avec des fleurs blanches en épi rond (Anthericum calyculatum). Les feuilles sont disposées sur le dos l'une de l'autre, équitantes (: ce terme en botanique qualifie les feuilles pliées longitudinalement, qui se font face et se chevauchent) comme chez l'Asphodèle des marais »

Tofieldia calyculata (L.) Wahlenb. (Planche 10 au centre), puis, en photo vers Jausiers dans le Mercantour.
Tofieldia calyculata (L.) Wahlenb. (Planche 10 au centre), puis, en photo vers Jausiers dans le Mercantour.
Tofieldia calyculata (L.) Wahlenb. (Planche 10 au centre), puis, en photo vers Jausiers dans le Mercantour.

Tofieldia calyculata (L.) Wahlenb. (Planche 10 au centre), puis, en photo vers Jausiers dans le Mercantour.

A gauche de la planche 10, (1) la Scheuchzérie des tourbières,  Scheuchzeria palustris L. (Sp.Pl. 482) est un nom accepté actuellement. Mes photos ont été prises dans les tourbières de Frasnes, mais je n’ai que les fruits.

 « A une petite distance dans les marais j'ai trouvé le petit jonc fleuri de Bauhin, le ‘Juncoidi affinis’ de Scheuchzer, (Scheuchzeria palustris L.). Le calice est composé de six feuilles oblongues pointues, réfléchies et permanentes. Pétales inexistants… Capsules à deux valves, avec une graine dans chaque capsule. Feuilles concaves, engainant la partie inférieure de la tige. »

Scheuchzeria palustris L. en fruits dans les tourbières de Frasnes.
Scheuchzeria palustris L. en fruits dans les tourbières de Frasnes.

Scheuchzeria palustris L. en fruits dans les tourbières de Frasnes.

Une mention spéciale peut être faite pour la Linnée boréale, que Linné tient dans sa main sur tous les portraits. Elle est représentée sur la planche 12, c’est le n°4. En 1792, Linné l’énonce modestement «Planta nostra Tabula XII. Figura 4», mais aussitôt lui reconnait le nom de Linnaea borealis et nous reporte pour preuve au n° 880 du Species Plantarum. En fait un confrère et ami hollandais, Johan Frederik Gronovius, avait déjà pris l’initiative de baptiser cette plante Linnaea borealis et Linné confirme surement avec plaisir cette appellation dans le Species Plantarum. Au vu du texte ci-dessous, dans son journal il avait déterminé de prime abord une espèce du genre Campanula.

Le 14 Mai : « Une quantité de grosses pierres gisaient sur le bord de la route, que le gouverneur de la province avait fait déterrer afin de réparer la chaussée. Elles ressemblaient à un amas de ruines, et étaient couvertes de Campanula serpyllifolia (= Linnæa borealis), dont les pousses et les feuilles verdoyantes étaient entrelacées avec celles du lierre (Hedera Helix). »

Comme il serait dommage de ne pas l’admirer en couleur voici une planche tirée de « Flora regni Borussici : flora des Königreichs Preussen oder Abbildung und Beschreibung der in Preussen wildwachsenden Pflanzen » (1833-1844) par Albert Gottfried Dietrich, et Johann Friedrich Klotzsch. (Remarquez que Gronovius est bien cité comme auteur dans la légende)

La Linnée boréale, (planche 12, au centre) puis dans "Flora regni Borussici"
La Linnée boréale, (planche 12, au centre) puis dans "Flora regni Borussici"

La Linnée boréale, (planche 12, au centre) puis dans "Flora regni Borussici"

 Le 17 Mai : « A un quart de mille du relais de poste, sur la gauche, se dresse la plus haute montagne de Medelpad, selon les habitants, qui s'appelle Norby Kullen, ou plus exactement Norby Knylen. Elle est en effet d'une hauteur très considérable ; et étant désireux de l'examiner plus minutieusement, je me suis rendu à Norby, où j'ai attaché mon cheval à une ancienne pierre monumentale runique, et, accompagné d'un guide, j’ai gravi la montagne sur son côté gauche. Il y avait là beaucoup de plantes peu communes, comme la Fumaria bulbosa minima, la Campanula serpyllifolia (= Linnæa borealis), l’Adoxa moschatellina , etc., toutes en plus parfait état que je ne les avais jamais vues auparavant. »

Toujours sur la planche 12 de la « Flora Lapponica », le Cypripedium figurant à droite (n°5) nommé par Linné Cypripedium bulbosum L. en 1792 (Sp.Pl. 1347)… c’est la mythique Calypso  (Calypso bulbosa (L.) Oakes), mais je n’ai pas trouvé d’extrait sur cette belle orchidée dans son journal…

Voici pour finir sur la planche 1, l’Andromède à feuilles de polium (Andromeda polifolia L.), dont le nom de genre a été donné par Linné à la suite de ces observations, comme il l’explique dans le texte poétique qu’il rédige le 12 Juin (soyez indulgent sur cette traduction suédois/anglais/français !):

Andromeda polifolia L. sur la planche 1, à droite, puis dans "Flora regni Borussici"
Andromeda polifolia L. sur la planche 1, à droite, puis dans "Flora regni Borussici"

Andromeda polifolia L. sur la planche 1, à droite, puis dans "Flora regni Borussici"

« Le Chamædaphne de Buxbaum était à cette époque dans sa plus grande beauté, décorant les terrains marécageux d'une manière des plus agréables. Les fleurs sont rouge sang avant leur éclosion, mais lorsqu'elles ont atteint leur pleine maturité, la corolle est de couleur chair. Il est rare que l'art d'un peintre puisse imiter avec autant de bonheur la beauté d'un beau teint féminin ; encore moins qu'une couleur artificielle sur le visage lui-même puisse soutenir la comparaison avec cette charmante fleur. En la contemplant, je ne pouvais m'empêcher de penser à Andromède telle qu'elle est décrite par les poètes ; et plus je méditais sur leurs descriptions, plus elles me semblaient applicables à la petite plante que j'avais devant moi, de sorte que si ces écrivains l'avaient vu, ils n'auraient guère pu inventer une fable plus appropriée.

Andromède est représentée par eux comme une vierge aux charmes les plus exquis et les plus incomparables ; mais ces charmes ne demeurent dans leur perfection qu'autant qu'elle conserve sa pureté virginale, ce qui s'applique aussi à la plante, qui se prépare à célébrer ses noces. Cette plante est toujours fixée sur une petite butte verte au milieu des marais, comme Andromède elle-même était enchaînée à un rocher dans la mer, qui baignait ses pieds, tout comme l'eau douce le fait pour les racines de la plante. Des dragons et des serpents venimeux l'entouraient, comme les crapauds et autres reptiles qui fréquentent la demeure de son modèle végétal, lorsqu'ils s'accouplent au printemps, jettent de la boue et de l'eau sur ses feuilles et ses branches. De même que la vierge affligée baisse son visage rougissant sous l'effet d'une affliction excessive, de même la fleur rosée pend sa tête et devient de plus en plus pâle jusqu'à ce qu'elle se dessèche. C'est pourquoi, comme cette plante forme un nouveau genre, j'ai choisi pour elle le nom d'Andromède. »

 

Voici donc la fraiche Andromède dans le Jura en 2005, ayant vaincu sa timidité après la floraison, la capsule redresse bien la tête.

Sur la planche 1, l’Andromède à feuilles de polium, connue de France est celle de droite (n°2), qu’il nomme en 1792 Andromeda polifolia L. (Sp.Pl. 564), mais trois autres Andromeda (d’après Linné, à l'époque) entourent une Diapensia au centre.

Le n°3 est l’Andromeda caerulea de Linné (Sp.Pl. 563) devenu Phyllodoce caerulea (L.) Bab., très rare dans les Pyrénées, mais surtout dans le grand Nord.

Le n°4, Andromeda hypnoides (Sp.Pl. 563) de Linné est devenu Cassiope hypnoides (L.) D.Don, il a une répartition circumpolaire tout comme le n° 5, Cassiope tetragona (L.) D.Don  que Linné avait d’abord nommée Andromeda tetragona (Sp.Pl. 563).

 

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Botanique, #iconographie, #Botanistes

Me voilà encore à vous montrer des images d’un ouvrage de Nikolaus Joseph Jacquin, (1727-1817) ce célèbre botaniste autrichien qui passa l’essentiel de de son existence à Vienne où, il dirigera le Jardin botanique de l’Université. Son apport à la connaissance des plantes aussi bien européennes qu’américaines fut considérable, par le biais de très beaux ouvrages, aidé en cela par des peintres très doués comme, (dans leur ordre d’intervention) : Franz Anton von Scheidel, Joseph Hofbauer puis Franz et Ferdinand Bauer.

De cet ouvrage de 1773, la « Flora austriaca », j’ai extrait des planches qui me séduisaient et dont je connaissais les sujets, ayant rencontré ces plantes dans leur milieu naturel, ce qui me permet comme d’habitude d’ajouter en contrepoint quelques photos que j’en ai faites.

Le Cormier (Sorbus domestica), Flora austriaca (v5) et en photo en Sarthe
Le Cormier (Sorbus domestica), Flora austriaca (v5) et en photo en Sarthe

Le Cormier (Sorbus domestica), Flora austriaca (v5) et en photo en Sarthe

La « Flora austriaca » est une somme de cinq volumes, qui se composent d’une soixantaine de pages de textes (numérotées en chiffres romains), puis d’une centaine de planches en couleurs heureusement numérotées mais pas légendées. Ce n’est donc pas si facile de s’y retrouver ! Avec le numéro de la planche on peut se reporter au texte qui indique d’abord tous les synonymes : c’est malheureusement la seule chose que je comprends car le reste du texte est en latin conformément à la tradition botanique. Les synonymes sont indispensables car Nikolaus Joseph Jacquin se référait certes à Linné, mais beaucoup de plantes ont depuis perdu leur appellation linnéenne.  

La Fraxinelle (Dictamnus albus), Flora austriaca (v5) et en photo dans un jardin alpin
La Fraxinelle (Dictamnus albus), Flora austriaca (v5) et en photo dans un jardin alpin

La Fraxinelle (Dictamnus albus), Flora austriaca (v5) et en photo dans un jardin alpin

Le sous-titre précis de la « Flora austriaca » traduit, serait : « Reproduction d’une sélection de plantes poussant à l’état sauvage dans l’archiduché d’Autriche, coloriées d’après nature et accompagnées de descriptions et de synonymes ».

L'Oreille d'Ours (Primula lutea Vill. susp lutea), Flora austriaca (v5) et en photo au col de la Colombière
L'Oreille d'Ours (Primula lutea Vill. susp lutea), Flora austriaca (v5) et en photo au col de la Colombière

L'Oreille d'Ours (Primula lutea Vill. susp lutea), Flora austriaca (v5) et en photo au col de la Colombière

Donc, la « Flora austriaca » est riche de 500 illustrations réalisées en gravure taille-douce sur cuivre par des graveurs restés anonymes. Pour cet ouvrage, il est reconnu que presque tous les dessins d’origine sont de Franz Anton von Scheidl.

La Clématite des Alpes (Atragene alpina), Flora austriaca (v3) et en photo dans le Mercantour.
La Clématite des Alpes (Atragene alpina), Flora austriaca (v3) et en photo dans le Mercantour.

La Clématite des Alpes (Atragene alpina), Flora austriaca (v3) et en photo dans le Mercantour.

Gentiane croisette (Gentiana cruciata L.), Flora austriaca (v4), rare dans le nord-ouest de la France
Gentiane croisette (Gentiana cruciata L.), Flora austriaca (v4), rare dans le nord-ouest de la France

Gentiane croisette (Gentiana cruciata L.), Flora austriaca (v4), rare dans le nord-ouest de la France

Nikolaus Joseph Jacquin déclare dans ses écrits que Scheidl est le premier illustrateur auquel il fit appel et qui l’accompagna dans ses randonnées alpines et il vante sa grande efficacité. Aucun des ouvrages de Jacquin ne porte sur les planches-mêmes, de signatures des dessinateurs comme des graveurs.

Aucun… sauf peut-être pour quelques précieuses pages de titre, comme cette aquarelle unique, signée Franz Bauer pour le « Selectarum stirpium americanarum Historia ». Je n’aurai guère l’occasion autrement de montrer ce frontispice majestueux, enrichi de nombreux papillons (un peu anachroniques car ce sont des papillons européens!). En fait, il s’agit d’une version tardive et luxueuse contenant de nouvelles illustrations adaptées des planches que Nikolaus Joseph Jacquin avait réalisées de A à Z après  son voyage de jeunesse en Amérique, c’est un sujet déjà abordé sur ce blog. Voir cet article :

http://botazoom.over-blog.com/2020/06/selectarum-stirpium-americanarum-historia.html

Page de garde par Franz Bauer pour « Selectarum stirpium americanarum Historia » édition de 1780

Page de garde par Franz Bauer pour « Selectarum stirpium americanarum Historia » édition de 1780

Il existe plusieurs pages de titres différentes pour ce « Selectarum stirpium americanarum Historia » dans sa version remaniée de 1780. Les autres sont moins ouvragées mais valent bien le coup d’œil !

Je n’ai trouvé en ligne que deux autres frontispices, celui de New-York (Digital Public Library of America), qui serait signé de Ferdinand Bauer :

 https://digitalcollections.nypl.org/items/944f8c8c-5f1f-6a9c-e040-e00a18067faf

Un autre exemplaire est visible à la Bibliothèque nationale de Colombie : https://www.wdl.org/fr/item/8982/

Page de garde par Ferdinand Bauer pour « Selectarum stirpium americanarum Historia » (New-York)

Page de garde par Ferdinand Bauer pour « Selectarum stirpium americanarum Historia » (New-York)

Page de garde pour « Selectarum stirpium americanarum Historia » édition de 1780 (Colombie)

Page de garde pour « Selectarum stirpium americanarum Historia » édition de 1780 (Colombie)

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Botanique, #iconographie, #Botanistes

Nikolaus Joseph Jacquin (1727-1817), après un voyage de jeunesse aux Caraïbes, dont je vous ai déjà parlé, voir: Selectarum stirpium americanarum historia,  passe l’essentiel de son existence en Autriche à Vienne où, invité par l’impératrice Marie-Thérèse puis l’empereur François Ier, il dirige le Jardin botanique. Son apport à la connaissance des plantes européennes est alors considérable, par le biais de très beaux ouvrages, comme le « Icones plantarum rariorum », et le « Flora austriaca » où j’ai trouvé de nombreuses orchidées d’Europe. Il est presque contemporain de Karl von Linné (1707-1778), mais bien qu’il se réfère souvent au Systema Naturae de Linné, on trouve dans ses ouvrages des appellations qui lui sont propres et ne sont pas forcément admises par Linné. 

« Icones plantarum rariorum »

Le « Icones plantarum rariorum », de Jacquin est un recueil en 3 volumes qui contient pas moins de 648 planches colorées, il est illustré principalement au début par Joseph Hofbauer (1832-1878), puis par les frères Bauer. Jusque vers 1786 c’est Franz Bauer (1758–1840) qui travaille pour Jacquin, puis  c’est Ferdinand Bauer (1760–1826), jusque vers 1788, et enfin Johannes Scharf (1765–1794) ; les gravures elles-mêmes étant attribuées à Jakob Adam.

La mise en couleurs finale moins bien maitrisée reste anonyme et elle s’avère parfois un peu bizarre comme sur l’Orchis mâle, Orchis mascula Jacq. (T1, pl 180) ou sur Orchis moravica Jacq. (T1, pl 182), bien pâlichon sur la gravure, qui est l’actuel  Orchis purpurea Huds.

(En orange: les appellations propres à Jacquin)

 

Trois espèces dans la systématique des orchidées sont assez proches mais à peu près à cette époque deviennent bien distinctes, l’Orchis militaire (Linné 1753), l’Orchis singe (Lamarck 1779) et l’Orchis pourpre (Hudson 1762). 

 

Orchis moravica Jacq. ci-dessous, est une appellation de Jacquin de 1784 ; il avait probablement voulu différencier cette plante de son Orchis fusca Jacq., qu’on trouve dans la « Flora austriaca »,  et dans diverses flores anciennes, alors que l’Orchis pourpre et l’Orchis militaire n’étaient pas encore bien distingués. Le nom donné plus tôt par Hudson pour l’Orchis pourpre en 1762 a la priorité et devient le nom reconnu.

Il faut dire que devant certains spécimens présumés « Pourpre » en Dordogne, je ne savais plus trop à quoi j’avais affaire, voyez l’éventail de variations sur les photos qui suivent… mais la pâleur extérieure du casque chez l’Orchis militaire reste un bon critère pour faire la différence avec un Orchis pourpre. De plus, la présence de nombreux hybrides ne facilite pas l’identification !

Trois Orchis pourpre, de la Dordogne et du Lot.
Trois Orchis pourpre, de la Dordogne et du Lot.
Trois Orchis pourpre, de la Dordogne et du Lot.

Trois Orchis pourpre, de la Dordogne et du Lot.

Orchis militaire, en Dordogne.

Orchis militaire, en Dordogne.

« Flora austriaca »

Ci-dessus, l'Orchis pourpre de la "Flora austriaca" que Jacquin nomme Orchis fusca Jacq.

On trouve de nombreuses espèces d’orchidées dans les quatre tomes de la « Flora austriaca », dont les dessins d’origine sont de Franz Anton von Scheidel (1731-1801).  Les planches n’étant pas légendées mais simplement numérotées, il faut se référer au texte en première partie des fascicules. Pour certaines, les noms donnés là par Jacquin ne se retrouvent guère par la suite ; par exemple, pour l’Orchis moucheron ou Gymnadénie à long éperon, son Orchis ornithis Jacq. (T2, pl 138) est nommé par Linné Gymnadenia conopsea L. Là aussi les fleurs sont restées blanches sur la gravure!

 

Orchis moucheron (Gymnadenia conopsea L.) dans le Queyras

Orchis moucheron (Gymnadenia conopsea L.) dans le Queyras

Avec l’Orchis globuleux, Orchis globosa L. (T3, pl 265), rebaptisé Traunsteinera globosa (L.) Rchb. et la Nigritelle ou l’Orchis vanille, Satyrium nigrum L. (T4,  pl 368), récemment renommée Gymnadenia nigra (L.) Rchb.f., on peut voir qu’il respectait en revanche des noms déjà donnés par Linné, ceux-ci ne seront modifiés que par la suite. (Photos prise en Juillet dans les Alpes).

 

L'Orchis globuleux (Traunsteinera globosa (L.) Rchb. ) sur le Revard, au dessus du lac du Bourget.

L'Orchis globuleux (Traunsteinera globosa (L.) Rchb. ) sur le Revard, au dessus du lac du Bourget.

 Nigritelle ou Orchis vanille (Gymnadenia nigra (L.) Rchb.f.), dans le Queyras.

Nigritelle ou Orchis vanille (Gymnadenia nigra (L.) Rchb.f.), dans le Queyras.

Le Limodore à feuilles avortées, que Linné avait nommé Orchis abortiva L. (T2, pl 193) a été rebaptisé Limodorum abortivum (L.) Sw. Sur la planche de la « Flora austriaca », les fleurs ne sont pas rehaussées de rose. C’est vrai que cette plante n’est que peu colorée mais c’est surtout le vert de la chlorophylle qui lui manque car elle dépend d’un champignon présent dans le sol et qu’elle parasite. Le plus souvent les tiges du Limodore sont d’un brun ou plutôt d’un gris violacé très typique et seules les fleurs sont plus vivement colorées de violet pourpre. (Photos de Mai en Dordogne).

Limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum (L.) Sw.) en Dordogne.
Limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum (L.) Sw.) en Dordogne.

Limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum (L.) Sw.) en Dordogne.

Voici pour finir avec un pas de côté, des planches d’un autre ouvrage un peu postérieur, la "Flore du Royaume de Hanovre" de Georg Friedrich Wilhelm Meyer, publié en 1854.

L’Orchis militaire (Orchis militaris L.) y est bien différencié de l’Orchis pourpre (Orchis purpurea Huds.), encore sous son nom d’Orchis fusca Jacq. Ils figurent tous deux dans ce beau recueil. Et pendant que nous y sommes voilà dans cette même flore sous leurs anciens noms linnéens l’Orchis mâle (Orchis mascula (L.) L.) et l’Orchis bouffon (Anacamptis morio (L.) R.M.Bateman, Pridgeon & M.W.Chase), car ces planches sont de grande qualité!

Quatre orchidées de la Flore du Royaume de Hanovre de Georg Friedrich Wilhelm Meyer (1854)
Quatre orchidées de la Flore du Royaume de Hanovre de Georg Friedrich Wilhelm Meyer (1854)
Quatre orchidées de la Flore du Royaume de Hanovre de Georg Friedrich Wilhelm Meyer (1854)
Quatre orchidées de la Flore du Royaume de Hanovre de Georg Friedrich Wilhelm Meyer (1854)

Quatre orchidées de la Flore du Royaume de Hanovre de Georg Friedrich Wilhelm Meyer (1854)

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Botanique, #iconographie, #Fleurs, #Botanistes

Les nombreuses orchidées que nous avons photographiées en Dordogne récemment m’ont donné envie de faire des recherches iconographiques sur le sujet et comme je m’y attendais un peu, de nombreuses approximations et confusions anciennes rendent tout inventaire des illustrations difficile. D’ailleurs, la famille des Orchidées reste en constante évolution jusqu’à maintenant quant à sa nomenclature.

Limitée par l’accès difficile à certaines images et les difficultés du latin, j’ai choisi un seul ouvrage bien numérisé : « Plantarum seu stirpium icones » (1581) de Matthias de l’Obel. On avance là d’un bon cran dans la connaissance des orchidées puisqu’il existe dans cette parution 44 bois gravés présentés par paire, mais il y a surement des redites et au final, 14 environ sont clairement identifiables. Je vous montre les planches plus lisibles dans cet ouvrage mais il vient en fait juste après un autre « Plantarum seu Stirpium historia » également de Matthias de l’Obel (1576) dans lequel a œuvré  un savant belge, Cornelius Gemma, sans doute le premier à défricher cette grande famille des Orchidées d’Europe. Les mêmes bois gravés d’après les dessins de Pieter van der Borcht, figurent dans plusieurs ouvrages de cette époque, de Rembert Dodoens, Charles de l’Ecluse et Matthias de l’Obel.

Les  espèces qui suivent figurant dans le Plantarum seu stirpium icones (1581) de Matthias de l’Obel sont suivies de ces mêmes espèces photographiées en Mai en Dordogne. Ces quelques espèces ne prêtent guère à controverse : elles sont faciles à distinguer et ne sont pas très rares. La morphologie typique des parties souterraines permettait d’établir tôt des genres différents notamment entre les « Couillons de chien » (traduction commune du grec Cynosorchis pour tous les ouvrages de l’époque traduits en français) et les « Palma-christi » de Pierandrea Matthioli (les Dactylorhiza aux racines digitées) mais beaucoup de confusions persisteront un temps et les descriptions s’attardent trop peu sur la morphologie des fleurs.

L’Orchis mâle (Orchis mascula L.) et l’Orchis bouffon (Orchis morio L.) « Plantarum seu stirpium icones » (1581) de Matthias de l’Obel

L’Orchis mâle (Orchis mascula L.) et l’Orchis bouffon (Orchis morio L.) « Plantarum seu stirpium icones » (1581) de Matthias de l’Obel

L’Orchis mâle (Orchis mascula L.)

On peut voir en haut la mention de Cornelius Gemma pour la détermination. A gauche c’est l’Orchis mâle avec déjà à cette époque des appellations variées ; celle de Leonhart Fuchs, Orchis mas angustifolia ressemble bien au nom actuel Orchis mascula (L.) L. En fait Linné l’avait, avant de se raviser, classé comme une variété d’Orchis morio (Orchis morio var. mascula) et on peut en voir l’origine dans le nom de Cynosorchis Morio figurant là à gauche !

Orchis mâle en Dordogne

Orchis mâle en Dordogne

Le Cynosorchis Morio femina à droite est devenu Orchis morio L. puis plus récemment Anacamptis morio (L.) R.M.Bateman, Pridgeon & M.W.Chase. C’est en français l’Orchis bouffon. La photo que j’ai prise en Catalogne représente en fait une sous-espèce encore parfois contestée, Orchis morio subsp. picta, plus délicat et élancé de silhouette et plus méditerranéen. Maintenant c’est Anacamptis morio subsp. picta (Loisel) Jacquet & Scappat dont le nom français serait l’Orchis peint.

Orchis morio subsp picta en Catalogne sur la Sierra de Mongri

Orchis morio subsp picta en Catalogne sur la Sierra de Mongri

Ophrys insectifera L. dans « Plantarum seu stirpium icones » (1581) de Matthias de l’Obel

Ophrys insectifera L. dans « Plantarum seu stirpium icones » (1581) de Matthias de l’Obel

L’Ophrys mouche (Ophrys insectifera L.) : des appellations désuètes synonymes figurent au crayon, par exemple en bas Ophrys muscifera Huds. (1762). Je ne suis pas parvenue à trouver qui a ajouté les mentions manuscrites sur ce volume, propriété du Jardin botanique du Missouri (Bibliothèque Peter H. Raven) mais elles sont, de toute façon, plus récentes que le petit ajout à l’encre en haut : Orchis Serapias tertius D. Le D. représente l'auteur, Rembert Dodoens et le même bois gravé figure effectivement sous ce nom dans « Remberti Dodonaei ... Stirpium historiae pemptades sex, sive libri XXX ».

Ophrys insectifera L. en Dordogne

Ophrys insectifera L. en Dordogne

L’Orchis incarnat, (Dactylorhiza incarnata (L.) Soó, 1962) est une de ces espèces au tubercule digité que Pierandrea Matthioli nommait Palma-Christi, très tôt différencié par les anciens bien que la mention au crayon sur la gauche montre que Linné le nommait encore Orchis latifolia L., en 1754. Dans son Species plantarum de 1753, Linné différencie quand même  les « Orchis Bulbis palmatis » et dans cette section on retrouve cet Orchis latifolia subdivisé lui-même en 4 sous-espèces. Je pense sans certitude que mon Dactylhoriza incarnata est nommé par lui d’abord : Orchis palmata palustris latifolia, avant de devenir en 1755 : Orchis incarnata L.

La mention à l’encre en haut de l’estampe ci-contre du « Plantarum seu stirpium icones » (1581) de Matthias de l’Obel est Satyrium basilicum foliosum D.

En effet, Rembert Dodoens fait figurer la même gravure sous ce nom dans son « Stirpium historiae pemptades sex, sive libri XXX ». Il donne un nom français : Satyrion royal qu’on retrouve aussi dans la traduction de Charles de L’Ecluse « Histoire des plantes » 1557.

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les orchidées de Linné, un PDF intéressant :

https://sfola.fr/wordpress/wp-content/uploads/2018/05/Les_orchidees_de_Linne.pdf

Ce Dactylhoriza incarnata est assez aisé à identifier car son inflorescence est rythmée par de longues bractées en boucle dépassant même le sommet de l’épi. Je l’ai trouvé avec plaisir dans une petite prairie humide à côté des Eyzies de Tayac.

Le Dactylorhiza incarnata de Dodoens dans "Stirpium historiae pemptades sex"

Le Dactylorhiza incarnata de Dodoens dans "Stirpium historiae pemptades sex"

Dactylorhiza icarnata (L.) Soó, en Dordogne

Dactylorhiza icarnata (L.) Soó, en Dordogne

La Néottie nid d’oiseau (Neottia nidus-avis L.) Cette petite espèce dépourvue de chlorophylle et dotée de racines très particulières a très vite été identifiée sans problème. On constate sur les mentions crayonnées que le souci était plutôt de la classer dans le bon genre… En 1753, Linné la nomme Ophrys nidus-avis (au crayon à gauche), puis Crantz la baptise  en 1769 : Epipactis nidus-avis,  et son nom final, Neottia nidus-avis (L.) Rich., 1817, montre qu’un genre a été créé pour elle. C’est un pléonasme car Neotteia en grec signifie déjà nid !

La Neottia nidus-avis de « Plantarum seu stirpium icones » (1581) de Matthias de l’Obel

La Neottia nidus-avis de « Plantarum seu stirpium icones » (1581) de Matthias de l’Obel

Neottia nidus-avis L. en Dordogne

Neottia nidus-avis L. en Dordogne

Beaucoup à dire et à montrer sur ce sujet des orchidées de France, ce sera pour un prochain article!

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Arbustes, #Botanique, #iconographie, #Botanistes

Dans l’Himalayan journal, de  Joseph Dalton Hooker (1817-1911), quelques paragraphes sont consacrés plus spécifiquement aux Rhododendrons qu’il a rencontrés. J’en profite aujourd’hui pour placer ces commentaires (traduction approximative !) en regard des superbes gravures réalisées par Walter Hood Fitch (1817-1892).

Ce magnifique in-folio est sorti  en 1851: « The Rhododendrons of Sikkim-Himalaya » avec son père, Sir William Jackson Hooker,(1785-1865) comme co-auteur.

WH.Fitch disposait pour peaufiner la composition de ses planches, de descriptions et de croquis de terrain partiellement mis en couleurs et d’une très bonne précision botanique par Joseph Dalton Hooker. Plusieurs envois à Londres pendant son séjour au Népal, ont permis à cet ouvrage d’être réalisé dans un temps record, sans attendre le retour définitif  de JD.Hooker pour le mettre en œuvre.

Vol 1, p 220, en Nov.1848, Chapitre IX, Est du Népal

J'étais, le 25 novembre, équipé pour le voyage à Wallanchoon, avec un guide et des bottes de neige pour ceux que j'emmenais avec moi.

Le chemin s'étendait au nord-ouest de la vallée, qui devint densément boisée de Sapin argenté et de Genévrier; nous montâmes progressivement, traversant de nombreux ruisseaux issus de ravines latérales, et franchissant d'énormes masses de rochers. Bientôt des Rhododendrons à feuilles persistantes remplacèrent les sapins, poussant dans une profusion inconcevable, surtout sur les pentes exposées au sud-est, sans autres arbustes ou végétation arborescente, mais parsemés de Rosiers, Spirées, Genévriers nains, Bouleaux rabougris, Saules, et Chèvrefeuilles.

Ce qui m’a surpris, plus que la prévalence des buissons de rhododendrons, était le nombre d'espèces de ce genre, facilement reconnaissables par la forme de leurs capsules, la forme et le revêtement laineux des feuilles; aucun n'était en fleur, mais j'ai fait une riche récolte de graines. À 12 000 pieds (3700m), la vallée était sauvage, ouverte, et large, les pentes des montagnes étaient revêtues de buissons de rhododendrons vert foncé; la rivière coulait rapidement, interrompue par des chutes ici et là…

Des Rhododendrons nains aux feuilles fortement parfumées (R. anthopogon et R. setosum), et en abondance, un petit Andromède, avec des tiges ligneuses et des branches touffues, donnaient un aspect de lande à bruyère aux flancs des collines. La prévalence des lichens, commune à ce pays et à l'Écosse, qui colorait les roches, ajoutait une caractéristique supplémentaire à la ressemblance avec le paysage des Highlands écossais.

Rhododendron setosum, 1851, dans "Les Rhododendrons du Sikkim-Himalaya" J.D.Hooker, W.J.Hooker, W.H.Fitch

Rhododendron setosum, 1851, dans "Les Rhododendrons du Sikkim-Himalaya" J.D.Hooker, W.J.Hooker, W.H.Fitch

Vol 1, p 250, en Déc. 1848, Chapitre XI, Nango mountain

Nous avons passé la nuit à quelques kilomètres au-dessous de la grande moraine, dans une pinède (altitude 3300 m) en face de la gorge qui mène au col de Kambachen…

La route traverse le Yangma qui mesure environ quinze pieds de large (4 à 5 m), et monte immédiatement vers le sud-est, sur une moraine rocheuse, recouverte d'un épais fourré de rhododendrons, de sorbiers, d'érables, de pins, de bouleaux, genévriers, etc… le sol était couvert de flocons argentés d'écorce de bouleau, et de celle de Rhododendron Hodgsoni, aussi délicate que du papier de soie, et de couleur chair pâle. Je n'avais jamais rencontré cette espèce auparavant, et je fus étonné par la beauté de son feuillage, qui était d'un beau vert brillant, avec des feuilles de seize pouces (40 cm) de long.

Rhododendron Hodgsoni,  1851, dans "Les Rhododendrons du Sikkim-Himalaya" J.D.Hooker, W.J.Hooker, W.H.Fitch

Rhododendron Hodgsoni, 1851, dans "Les Rhododendrons du Sikkim-Himalaya" J.D.Hooker, W.J.Hooker, W.H.Fitch

Toujours à propos du même Rhododendron Hogsoni, dans le Vol 2, p.199, en Nov.1949, Chapitre XXV, Effects of frost on foliages. Chola Pass:

La nuit était brillante et étoilée: la température minimum tomba à 27 ° (-3° C), un fort vent du nord-est souffla dans la vallée, et il y eut une épaisse gelée blanche, qui fit que les yaks noirs se trouvèrent complètement poudrés. Les larges feuilles de R.Hodgsoni se recourbèrent, du fait de  l'expansion du liquide gelé dans la couche de cellules de la surface supérieure de la feuille, qui est exposée au plus grand froid du rayonnement nocturne. Le soleil les restaure un peu, mais plus l'hiver avance, plus elles s’enroulent irrémédiablement et pendent aux extrémités des branches.

Vol 1, p 272, en Déc. 1848, Chapitre XII, Yalloong valley, Kubra (Est Nepal)

Regardant vers l'est j'avais une vue splendide sur la large masse neigeuse de Kubra, bloquant, pour ainsi dire, la tête de la vallée par un écran blanc. Descendant à environ 3000 m, l'Abies Brunoniana est apparu, ainsi que de beaux pieds de Rhododendron Falconeri de 12 m de haut, et avec des feuilles longues de 48 cm! La partie supérieure de la vallée était peuplée d'Abies Webbiana.

Rhododendron falconeri, 1851, dans "Les Rhododendrons du Sikkim-Himalaya" J.D.Hooker, W.J.Hooker, W.H.Fitch

Rhododendron falconeri, 1851, dans "Les Rhododendrons du Sikkim-Himalaya" J.D.Hooker, W.J.Hooker, W.H.Fitch

Vol 2, p 150, en Oct. 1849, Chapitre XXIII, Tungu

Dans ces régions, beaucoup de mes chèvres et chevreaux moururent, de la mousse à la bouche et avec des grincements des dents. J'ai découvert ici la cause : leur consommation de feuilles du Rhododendron cinnabarinum («Kema Kechoong», Lepcha: Kema signifiant Rhododendron). Cette espèce seule est considérée comme toxique; et lorsqu'elle est utilisé pour alimenter un feu, elle fait gonfler le visage et s’enflammer les yeux; ce que j'ai observé à plusieurs reprises.

Rhododendron cinnabarinum, 1851, dans "Les Rhododendrons du Sikkim-Himalaya" J.D.Hooker, W.J.Hooker, W.H.Fitch

Rhododendron cinnabarinum, 1851, dans "Les Rhododendrons du Sikkim-Himalaya" J.D.Hooker, W.J.Hooker, W.H.Fitch

Vol 2, p 197, en Nov. 1849, Chapitre XXV, Laghep

Une longue marche sur une crête très raide et étroite nous a menés par une bonne route à Laghep, un refuge en pierre (alt. 3200 m) sur un plat très étroit. J’ai été bien occupé à la récolte de graines de rhododendrons, dont j’ai trouvé vingt-quatre sortes ce jour-là et le jour suivant.

Celles-ci se sont présentées dans l'ordre croissant suivant, commençant à 1800 mètres :

 R. Dalhousiae; R. vaccinioides; R. camelliaeflorum; R. arboreum.

Au-dessus de 2500 mètres:

R. argenteum; R. Falconeri; R. barbatum; R, Campbelliae; R. Edgeworthii; R. niveum;  R. Thomsoni; R. cinnabarinum ; R. glaucum.

Au-dessus de 3200 mètres:

R. lanatum; R. virgatum ; R. campylocarpum; R.ciliatum; R. Hodgsoni; R. campanulatum.

Au-dessus de 3600 mètres:

R. lepidotum; R. fulgens; R. Wightianum; R. anthopogon; R. setosum.

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #iconographie, #voyages, #Botanique, #Paysages, #Botanistes

Joseph Dalton Hooker présente ses notes d’un naturaliste, au Bengale, puis dans l’Himalaya du Sikkim et du Népal en 1854, dans  une publication en deux tomes : « Himalayan Journals ». Il commence cet ouvrage par une dédicace à Charles Darwin : « by his affectionate friend ».

Compte tenu de l’aimable intérêt du Baron Humbolt porté à son projet et aussi des encouragements de son non moins célèbre père (Sir William Hooker, qui dirige les jardins royaux de Kew), il obtient une vraie mission gouvernementale pour son voyage aux Indes qui durera trois ans.

Le Sikkim est alors la région choisie car encore très ignorée par les botanistes et l’auteur est aussi attiré là par le Kinchinjunga (orthographe de l’époque) qu’il considère comme le plus haut sommet connu. Le Kangchenjunga perdra cette première position en 1852, il n’est plus que le troisième.

Dans sa préface, J.D.Hooker présente Brian H. Hodgson, naturaliste, ethnologue et résident (administrateur colonial) depuis 1820 au Népal, comme son indispensable guide durant ses deux années au Sikkim où il fut accueilli et bienvenu chez lui à Darjeeling.

le Kinchin-junga vu du bungalow de Brian H. Hodgson à Darjeeling

le Kinchin-junga vu du bungalow de Brian H. Hodgson à Darjeeling

Le Kinchin-junga figure sur cette vue au début du premier tome depuis la maison  d’Hodgson. Ils voyageront ensemble dans ces régions et deviendront de vrais amis. Hodgson admettait volontiers qu’il était plus spécialisé dans les oiseaux et les mammifères, mais l’esprit toujours très ouvert à de nouvelles découvertes. Un des rhododendrons de la collection inventoriée par Hooker portera son nom et un genre de cucurbitacées également (Hodgsonia heteroclita), mais ils feront l’objet d’autres articles !

Hooker voyagera et collectera beaucoup de plantes aussi durant l’année 1850 dans l’est du Bengale, à Chittagong, Silhet et dans les monts Khasia avec un collègue botaniste, Thomas Thomson quand celui-ci reviendra d’une autre expédition botanique dans le Tibet et le Nord-Ouest de l’Himalaya, si bien qu’à eux deux ils ramènent en Angleterre  en 1851 un herbier de 6000 à 7000 échantillons et au final rédigeront ensemble la Flora indica.

Thomson, qu’il remercie là pour ses aides diverses, relectures et avis sur l’adaptation à l’anglais des noms communs régionaux des plantes, dirigera ensuite en 1855 le jardin botanique de Calcutta où leurs collections seront rapatriées.

Les illustrations de l’ Himalayan Journals  sont tirées de dessins originaux de J.D.Hooker, adaptés par des lithographes et des graveurs sur bois. Il affirme dans sa préface avoir essayé de ne pas caricaturer en exagérant les pentes et les hauteurs des sommets himalayens, ce qui présente en effet une vraie difficulté quand on embrasse un large panorama comme on peut en juger sur ce point de vue depuis Donkia pass.

Vue du Tibet et des lacs de Cholamoo depuis Donkia Pass, cliquez dessus!

Vue du Tibet et des lacs de Cholamoo depuis Donkia Pass, cliquez dessus!

 

Le texte original en anglais qui paraît-il est passionnant, n’est pas pour moi d’un abord très facile mais j’ai essayé de ne pas faire de contresens en le consultant au sujet des quelques illustrations qui figurent ici.

Old Tamarind trees, Maddaobund en Février 1848

Les vieux tamarins de cette illustration sont des Tamarindus indica vus sur le site de Maddaobund dans le Béhar, difficilement atteint en progressant à dos d’éléphant et sans rencontrer de tigres ou d’ours qui d’après la population locale ne pullulent pas… mais J.D.Hooker semble douter de leur sincérité !

Clasping roots of Wightia en Mai 1848, en montant vers le Tonglo, entre Népal et Sikkim.

De grandes plantes ligneuses grimpantes enveloppent totalement et cachent souvent l'arbre qu'elles renferment, dont les branches s'élèvent bien au-dessus de leur houppier. Là, J.D.Hooker parle d’un phénomène rare d’anastomose soit de greffe naturelle entre deux espèces différentes par coalescence des branches latérales du support et des racines aériennes de l’espèce grimpante et cite une étrange hémi-épiphyte, la Wightia dont il a esquissé un dessin au campement.

Il s’agit très probablement de Wightia speciosissima, dont j’ai trouvé une belle représentation dans Wallich, N., Plantae Asiaticae Rariores (1830-1832).

Wightia speciosissima, dans Wallich, N., Plantae Asiaticae Rariores (1830-1832).

Wightia speciosissima, dans Wallich, N., Plantae Asiaticae Rariores (1830-1832).

Tambur valley , Est du Népal 

Vue grandiose prise depuis le village de Chingtam (altitude environ 1500 mètres) situé sur un éperon rocheux à l’ouest dominant de 600 m le court supérieur de la vallée encaissée, flanquée de collines bien cultivées. Emergeant à quinze miles au Nord, les hautes montagnes aux faces escarpées striées de neige et les sommets plus bas couronnés de sapins argentés à silhouette tabulaire qui contrastent avec la luxuriance tropicale des alentours.

Le second tome de l’ Himalayan journals s’ouvre sur une lithographie représentant des névés dans la vallée de Th’lonock avec au premier plan un pied de Rhododendron en fleurs et au fond le Kinchin-junga.

Les Rhododendrons ont été un sujet enthousiasmant d’étude pour Joseph Dalton Hooker durant ce voyage et un magnifique in-folio en est ressorti  en 1851 « The Rhododendrons of Sikkim-Himalaya » avec son père, (Sir William Jackson Hooker,1785-1865) comme co-auteur et Walter Hood Fitch pour des illustrations superbes.

A bientôt pour vous en montrer quelques planches !

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #iconographie, #Arbustes, #voyages, #Botanique, #Botanistes

Nikolaus Joseph Jacquin (1727-1817) fut certes un grand botaniste, mais il fut aussi un excellent dessinateur , ce qui n’est pas obligatoire pour un botaniste qui peut se contenter de faire des herbiers, mais cela donne plus d’intérêt aux dessins et croquis qu’il a pu faire de plantes exotiques ‘in situ’. C’était plutôt une exception à une époque où de nombreux dessins et gravures étaient reconstruits d’après des herbiers et les souvenirs de l’observateur parfois appuyés par des croquis très sommaires pris sur le vif.

Jacquin est envoyé ses études à peine achevées aux Caraïbes pour inventorier et rapporter des plantes destinées à enrichir la serre du parc de Schönbrunn. On peut voir sur la carte tenue par deux indiens Caraïbes, entourés d’un décor exubérant, que Jacquin a visité les iles de Cuba, de la Jamaïque, de Saint-Domingue et de la Martinique.

Le frontispice de Selectarum stirpium americanarum historia

Le frontispice de Selectarum stirpium americanarum historia

Pour « Selectarum stirpium americanarum historia » Nikolaus Joseph Jacquin, âgé de 27 ans a produit ces gravures conformes à des dessins précis faits sur place. Il semble qu’il a voulu s’en tenir assez strictement à ce qu’il avait noté et ces planches gravées à son retour des Caraïbes, que certains trouvent un peu trop ‘brutes de décoffrage’, moi, je leur trouve beaucoup de simplicité et d’exactitude. On peut sentir l’importance qu’il accordait à cette démarche en observant sa signature par exemple sur cette Canne d’eau (Costus spicatus) : Jacquin ad vivum delineavit. Par la suite, au cours de sa longue vie, il saura s’entourer de dessinateurs de grand talent qui bien sûr donneront des planches plus raffinées que celles-ci…

 

La Canne d'eau (Costus spicatus) en Guadeloupe

La Canne d'eau (Costus spicatus) en Guadeloupe

Le reste de son existence se passera en Autriche où invité par l’impératrice Marie-Thérèse, il dirigera le Jardin botanique de Vienne. Son apport à la connaissance des plantes aussi bien européennes qu’américaines sera considérable, par le biais de très beaux ouvrages, aidé en cela par des peintres très doués comme d’abord Franz Anton von Scheidel (1731-1801) pour le  « Hortus botanicus Vindobonensis », et le « Flora austriaca ».

Le « Icones plantarum rariorum » est illustré principalement au début (Vol. 1 and vol. 2 fasc. 1–4) par Joseph Hofbauer (1832-1878), puis par les frères Bauer. Jusque vers 1786 c’est Franz Bauer (1758–1840) qui travaille pour Jacquin, puis  c’est Ferdinand Bauer (1760–1826), jusque vers 1788.

Deux autres dessinateurs ont travaillé avec Jacquin et Scheidel pour « Plantarum rariorum horti caesarei schoenbrunnensis » (1767-1797-1804): Johannes Scharf (1765–1794) et Martin Sedelmayer (1766–1799).

Les graveurs n’ont guère laissé leur nom sur les planches et encore moins les petites mains qui rehaussaient de couleurs toutes ces gravures en noir et blanc.

J’ai à mon habitude choisi quelques planches pour lesquelles je disposais de photos prises sur place à La Réunion ou en Guadeloupe.

Ci-dessus les fruits et les fleurs du Palétuvier gris (Conocarpus erectus L.)  de la famille des Combretacées, les fleurs sont de petits pompons crème que j’ai bien vu cette fois. En 2017 j’avais vu les fruits que Fournet dans sa Flore illustrée des phanérogames de Guadeloupe et de Martinique dit semblables à de petites pommes de pin mais qu’il nomme plus botaniquement des « drupes squamuliformes », sur Grande-Terre à la Pointe des Châteaux. C’est un arbre typique des lisières de mangrove ou des plages humides.

A La Réunion j’avais admiré un grand et vieux Tamarinier (Tamarindus indica L.) de la famille des Fabacées ; il donne les fameuses gousses dures  comestibles et médicinales.

J’avais trouvé très élégantes les fleurs de la Solanacée ci-dessous, plus grandes que celles de notre Douce-amère ; c’est le Bois teurtre ou en créole le Pikannyé (Solanum racemosum Jacq. ou Solanum bahamense L.).

 

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