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Botazoom, Botanique et Iconographie

Botazoom, Botanique et Iconographie

Ce blog est destiné aux curieux de botanique. En s’appuyant sur les photos que j’ai pu faire en voyage, et sur de l’iconographie ancienne, il rentre un peu dans les détails qui m’ont permis d’identifier une espèce, mais son contenu doit être considéré comme celui d’une botaniste amateur !

Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Botanique, #Fleurs, #iconographie

Ceux d’entre vous qui me suivent ne seront pas surpris si une fois de plus je me reporte au texte fondateur de Carl Linné : le Species Plantarum. Il se trouve que je n’ai pas encore abordé une série d’œillets qui ont en commun d’être disposés agrégés en haut de la tige, et voyant que dans le texte de Linné, ils figuraient regroupés en début du chapitre dédié aux Dianthus sous la rubrique générale « Dianthus flores aggregati », j’y ai vu un appel pour ce nouvel article !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’œillet arméria (Dianthus armeria L.), n’est pas rare du tout mais il passe inaperçu, ses petits pétales étroits pointillés de blanc sont pourtant bien élégants ; il est doté de bractées très longues et fines, vertes et velues au contraire de l’œillet des Chartreux Dianthus carthusianorum L. dont les bractées scarieuses sont brunes, plus larges et assez brusquement terminées par une pointe au sommet. Ci-dessous Dianthus armeria , puis Dianthus carthusianorum.

L’Œillet armeria est illustré, magnifié et toutes ses parties détaillées dans  la « Deutschlands flora » (1798-1855) auteurs : Sturm, J., Sturm, J.W. On y trouve aussi une étude semblable pour l’Œillet des Chartreux.

« Deutschlands flora » (1798-1855) auteurs : Sturm, J., Sturm, J.W. , Dianthus armeria puis Dianthus carthusianorum
« Deutschlands flora » (1798-1855) auteurs : Sturm, J., Sturm, J.W. , Dianthus armeria puis Dianthus carthusianorum

« Deutschlands flora » (1798-1855) auteurs : Sturm, J., Sturm, J.W. , Dianthus armeria puis Dianthus carthusianorum

Ce bel Œillet des Chartreux trouvé sur le Mont Olympe (mention en bas à droite), fut peint par Ferdinand Bauer, c’est une étude préparatoire à l’aquarelle pour la Flora Graeca de John Sibthorp, peut-être est-ce lui ou Sibthorp qui a signalé en bas à gauche une correction à apporter : les pétales doivent porter quelques poils ! 

Dianthus carthusianorum, pour la Flora Graeca de John Sibthorp, dessin de Ferdinand Bauer

Dianthus carthusianorum, pour la Flora Graeca de John Sibthorp, dessin de Ferdinand Bauer

Cet Œillet figure enfin sur les belles planches de la flore du Royaume de Prusse « Flora regni Borussici » (1832-1844), auteur : A.G.Dietrich, et on le trouve aussi sur une planche (pl 2039) du Curtis’s Botanical Magazine.

 « Flora regni Borussici » (1832-1844), auteur : A.G.Dietrich; puis pl 2039 du Curtis’s Botanical Magazine.
 « Flora regni Borussici » (1832-1844), auteur : A.G.Dietrich; puis pl 2039 du Curtis’s Botanical Magazine.

« Flora regni Borussici » (1832-1844), auteur : A.G.Dietrich; puis pl 2039 du Curtis’s Botanical Magazine.

Aux deux vrais Dianthus, Dianthus armeria L. (l’œillet arméria) et Dianthus carthusianorum L. (l’œillet des Chartreux), on peut ajouter Dianthus barbatus L. (l'Œillet barbu), plus commun dans les jardins que dans la nature (c’est une espèce vulnérable dans son habitat naturel). Ces trois-là figurent toujours de nos jours en début de la clé d’identification de la Flora Gallica.

 

Je n’ai pas de photo pour l’Œillet barbu, dont les feuilles sont plus larges que sur l’œillet des Chartreux et les têtes florales plus fournies et globuleuses. Voici ci-contre un morceau d’un vélin attribué à Madeleine Basseporte (1701-1780), protégée de Madame de Pompadour et auteur de superbes vélins détenus maintenant par la BNF et par la Morgan Library.

 

Une autre peinture de Hans Simon Holtzbecker provient du Gottorfer Codex (1649-1659), car cet Œillet barbu est depuis le moyen-âge un ornement des jardins.

La classification linnéenne, ci-dessus, si elle semblait pertinente à l’époque ne l’est plus aujourd’hui car l’Œillet prolifère, autrefois nommé Dianthus prolifer, puis Tunica prolifera (L.)Scop., ne fait plus partie des Œillets, mais du genre Petrorhagia, c’est Petrorhagia prolifera (L.)P.W.Ball & Heywood.

 

 

 

Une aquarelle originale de Georg Dyonisius Ehret provenant d’une collection d’originaux détenue par la Morgan Library and Museum, représente ce Dianthus prolifer L.

 Dianthus prolifer L. par Georg Dyonisius Ehret

Dianthus prolifer L. par Georg Dyonisius Ehret

Il fut peint aussi par Ferdinand Bauer, c’est une étude préparatoire à l’aquarelle pour la Flora Graeca de John Sibthorp. Dans la nature, il est parfois abondant, parfois sa couleur est plus vive et il semble uniflore comme sur la planche de Bauer, mais il s’agit bien du même !

Dianthus prolifer pour la Flora Graeca de John Sibthorp, par Ferdinand Bauer

Dianthus prolifer pour la Flora Graeca de John Sibthorp, par Ferdinand Bauer

Les dessins et aquarelles originaux de la Flora Graeca par Ferdinand Bauer ont été numérisés par les Bibliothèques Bodleian, de l’Université d'Oxford, je les remercie de m’avoir autorisée à vous montrer ces deux Œillets.

https://digital.bodleian.ox.ac.uk/collections/flora-and-fauna-graeca/

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