Le botaniste dit de préférence : Cypripedium calceolus L. et Corallorhiza trifida Châtel.
Le Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus L.) est certainement l’orchidée la plus spectaculaire de notre flore de France et de ce fait une des plus menacées de cueillette ou même d’arrachage, c’est pourquoi ses stations restent confidentielles. Je me contenterai de dire que mes photos ont été prises il y a longtemps (à l’époque des diapositives !), dans les Gorges du Tarn d’une part, et d’autre part en 2019 dans les Bauges, dans les deux cas sur des pentes raides ombragées.
Quelques autres noms évocateurs comme Soulier de la Vierge, Pantoufle de Notre-Dame se retrouvent dans la littérature. De nombreuses et belles illustrations ont été réalisées pour cette vedette des orchidées ! j’en ai choisi seulement quelques-unes.
Dans le « Recueil des plantes Gravées par ordre du Roi Louis XIV » de Denis Dodart (vol. 2), édité en 1788, on retrouve le Sabot de Vénus sous le simple nom de Soulier, la planche a été dessinée et gravée à l’eau-forte par Nicolas Robert, peintre en miniature du roi Louis XIV. Il peint à l’origine pour la première collection de Vélins de Gaston d’Orléans qui devient par la suite collection de Vélins du Roi (475 vélins sont de sa main) puis la collection actuelle des Vélins du Museum.
A peu près à la même époque, on retrouve également une belle planche gravée à l’eau forte dans « Historia stirpium indigenarum Helvetiae inchoata », par Albrecht von Haller, (tome 2 pl 43), publié à Berne en 1768.
Dans ce recueil figure aussi la fameuse Racine de corail (Corallorhiza trifida Châtel.), une étrange toute petite espèce que j’ai eu le bonheur de découvrir dans un humus épais au pied de mes Sabot de Vénus des Gorges du Tarn.
Les illustrations ne sont pas signées, cependant certains noms sont cités par exemple C.J. Rollinus (comme dessinateur et graveur), qui semble avoir collaboré à plusieurs reprises pour des ouvrages d’Albrecht von Haller, plus souvent consacrés à l’anatomie humaine.
Cypripedium calceolus, puis Corallorhiza trifida Châtel. dans « Historia stirpium indigenarum Helvetiae inchoata »
En 1833, un botaniste allemand, Albert Gottfried Dietrich, fait représenter Cypripedium calceolus L. parmi les 864 planches de sa « Flora regni Borussici » vol 1, pl 24.
Ci-contre, Moritz Michael Daffinger (1790-1849) a peint quelques très belles miniatures de flore, il était peintre sur porcelaine à la manufacture de Vienne mais par ailleurs, son œuvre est surtout celle d’un portraitiste.
Ci-dessous, une gravure sur un dessin de Pancrace Bessa (élève de P.J.Redouté) figure dans l’Herbier général de l’amateur (1816), de Jean-Louis-Auguste Loiseleur-Deslongchamps. Dans le texte joint, l’auteur donne le nom vernaculaire de Sabot des Alpes, et parle d’un parfum de ‘fleur d’orange’.
A cette époque, il explique comment il parvient à le cultiver depuis 7 à 8 ans en terre de bruyère en prenant garde d’y toucher le moins possible. De nos jours, la culture in vitro permet d’en obtenir de jeunes plants à cultiver dans nos jardins, chez des horticulteurs spécialisés car le prélèvement dans la nature est interdit. C’est une espèce protégée en France sur le plan national.
La Racine de corail (Corallorhiza trifida Châtel.), est protégée également dans l’Est de la France où se situent ses stations. Elle est si menue et discrète que cette protection concerne surtout les milieux qui l’abritent. Son nom lui vient du grec koralion (corail) et rhiza (racine) en l’occurrence plutôt un rhizome ; il faut une loupe pour détailler les fleurs ! Mes diapos scannées ne sont pas très piquées, mais pas sûr que j’aurai l’occasion d’améliorer, il faudrait déjà la trouver !