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Botazoom, Botanique et Iconographie

Botazoom, Botanique et Iconographie

Ce blog est destiné aux curieux de botanique. En s’appuyant sur les photos que j’ai pu faire en voyage, et sur de l’iconographie ancienne, il rentre un peu dans les détails qui m’ont permis d’identifier une espèce, mais son contenu doit être considéré comme celui d’une botaniste amateur !

Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Fleurs, #voyages, #iconographie, #Botanique

Deux espèces parmi les cinq Germandrées que j’ai vues en Ardèche se trouvaient dans l’élément qui leur convient: le rocher ou des éboulis de roches. Il s’agit de la Germandrée Petit-chêne (Teucrium chamaedrys L.)

et de la Germandrée des montagnes (Teucrium montanum L.), ci-dessous.

Ces deux espèces, vues au Nord de la Loire seraient des données intéressantes mais là, rien de spectaculaire !

ci-dessus, la Germandrée jaune (Teucrium flavum L.), en revanche est plus strictement méditerranéenne ; celle-ci se trouvait dans les falaises et éboulis des gorges de l’Ardèche, à peu près dans sa limite nord de répartition.

Dans la famille des Labiées, la corolle doit s’observer à la loupe ; chez les Germandrées la lèvre supérieure est carrément absente, tout le contraire des Lamiers qui eux portent de belles casquette ! On peut bien voir néanmoins sur cette photo de la Germandrée jaune deux longs lobes dressés de chaque côté qui seraient des vestiges de cette lèvre supérieure, déjà réduite à une très courte languette fendue en deux dans le genre Ajuga.

Un dernier groupe de Germandrées est assez vite distingué du fait de l’allure de petites boules velues de ses inflorescences. Voici ci-dessous la Germandrée tomenteuse (Teucrium polium L.).

Cette dernière figure avec la Germandrée Petit-chêne sur la belle eau-forte de Claude Aubriet ci-dessous.

Eau-forte de Claude Aubriet pour « Institutiones rei herbariae » de Joseph Pitton de Tournefort

Eau-forte de Claude Aubriet pour « Institutiones rei herbariae » de Joseph Pitton de Tournefort

Pour un célèbre ouvrage de botanique datant de 1700 « Institutiones rei herbariae » de Joseph Pitton de Tournefort, Claude Aubriet a représenté avec précision 451 planches de détails floraux qui doivent selon l’opinion de l’auteur, suffire pour répertorier et classer la flore connue. Il invente le concept de genre, et sa classification sera une base pour le travail  ultérieur de Linné. Mais son système de classification dit Système artificiel, trouve assez vite ses limites, car il ne considère aucun autre organe de la plante et du coup il ne reconnait pas la division basique entre monocotylédones et dicotylédones pourtant déjà révélée avant lui : c’est le Système naturel qui aura du mal à s’imposer car s’il est plus logique, il nécessite des connaissances plus approfondies, il est donc plus difficile à utiliser. Voyez comme même de nos jours certains ouvrages basiques (mais ce ne sont pas réellement des flores !) font voisiner pissenlit et bouton d’or sous prétexte qu’ils sont tous deux jaunes ; c’est un peu le même phénomène : l’aspect pratique prend le dessus…

Il faut bien dire pour les Labiées, que beaucoup de renseignements sont donnés par la seule observation détaillée de la fleur, par exemple le Marrube noir (Ballota nigra L.), seule espèce en France du genre Ballota se reconnait plutôt à ses calices développés et élargis en étoile rigides, regroupés en verticilles fournis.

 

Le Marrube noir (Ballota nigra L.)

Le Marrube noir (Ballota nigra L.)

Mais comparez avec les calices en verticilles également du Calament clinopode (Clinopodium vulgare L.) ci-dessous, ils sont ici très velus et leurs pointes fines sont recourbées.

Chez la Marlolaine sauvage ou Origan (Origanum vulgare L.), les nombreuses bractées rougeâtres imbriquées qui couvrent le calice sont un élément facile à repérer ainsi que les quatre étamines saillantes à anthères pourpres.

Les différentes espèces de Galeopsis sont difficiles à distinguer ; en gros il s’agit de l’Ortie royale ; je me suis risquée à nommer celui-ci Galeopsis angustifolia Hoffm. D’une façon générale le tube de la corolle est long et saillant, deux gibbosités marquent le pliage de la lèvre inférieure.

Toutes les photos de cet article sont encore ardéchoises, mais bientôt je vous emmène du côté d’Annecy !

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E
Je ne connaissais aucune de ces labiées. C'est fort intéressant de compléter ses connaissances avec toi. Amitiés
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C
Les labiées sont de petites fleurs discrètes qui passent souvent imaperçues; en ce moment on ne trouve pas grand chose de fleuri par ici sauf un peu le matin de bonne heure!