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Botazoom, Botanique et Iconographie

Botazoom, Botanique et Iconographie

Ce blog est destiné aux curieux de botanique. En s’appuyant sur les photos que j’ai pu faire en voyage, et sur de l’iconographie ancienne, il rentre un peu dans les détails qui m’ont permis d’identifier une espèce, mais son contenu doit être considéré comme celui d’une botaniste amateur !

Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Botanique, #voyages

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de cette pointe de littoral sableux qui se trouve au nord du cap Leucate et qui miraculeusement est restée assez sauvage, bien que côté littoral, la plage soit plus fréquentée, surtout par les kitesurfeurs qui ne sont pas les amis des amateurs d’oiseaux. Mais la pointe des Coussoules, classée sur toute la zone Natura 2000, reste assez protégée faisant partie du Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée.

Sur la hauteur du Cap, côté nord, une belle bâtisse de pierre a été restaurée, la Redoute de la Franqui ; de là, je pouvais voir toute la surface des Coussoules en contrebas et au premier plan le Grau de La Franqui, qui en défend un peu l’accès côté mer et qui est resté naturel : il n’a pas été canalisé, comme celui de Port-Leucate par exemple.

la Redoute de la Franqui, puis la vue sur le Grau de La Franqui et les Coussoules
la Redoute de la Franqui, puis la vue sur le Grau de La Franqui et les Coussoules

la Redoute de la Franqui, puis la vue sur le Grau de La Franqui et les Coussoules

La pointe sableuse (un lido), peu accessible aux voitures, est coincée entre la mer et l’étang de La Palme (une lagune côtière méditerranéenne), dont l’accès est très limité de ce côté par la présence de la voie ferrée. Des Cannes de Provence et un grand Pin d’Alep, que je connais couché depuis plus de vingt ans gardent l’entrée de la petite route piétonnière qui traverse les Coussoules.

La zone est parsemée de légers reliefs dunaires alternant avec des trous d’eau saumâtre cernés de Tamaris et de la très pointilliste Soude ligneuse (Suaeda vera Forssk. ex J.F.Gmel.).

Le pin d'Alep et la Soude ligneuse
Le pin d'Alep et la Soude ligneuse

Le pin d'Alep et la Soude ligneuse

Les dépressions des sansouires au sol salé accueillent des fourrés de plantes halophiles ; la Salicorne glauque (Arthrocnemum macrostachyum (Moric.) K.Koch), le Jonc piquant (Juncus acutus L.),  et parfois une belle espèce menacée, le Limoniastre ou Grand Statice (Limoniastrum monopetalum (L.) Boiss.) qui fleurit en été. Je n’ai pas pu  identifier pour la même raison les différentes espèces de Saladelle ou Lavande de mer (Limonium sp.), qui en Mars ne sont présentes sur le site qu’à l’état de rosettes.

Le Jonc aigu et la Salicorne glauque, puis le Limoniastre côté mer
Le Jonc aigu et la Salicorne glauque, puis le Limoniastre côté mer

Le Jonc aigu et la Salicorne glauque, puis le Limoniastre côté mer

Des chemins bordant de plus grandes roselières permettent d’apercevoir les passereaux de passage. J’ai été surprise de trouver des figuiers comme noyés dans la phragmitaie.

En bordure des roselières, on trouve dès Mars au sol une flore assez commune comme l’Euphorbe des moissons (Euphorbia segetalis L.), le Laiteron délicat (Sonchus tenerrimus L.) ici visité par une abeille ou cette grande rosette de Molène sinuée (Verbascum sinuatum L.). 

Euphorbe des Moissons, Laiteron délicat et Molène sinuée
Euphorbe des Moissons, Laiteron délicat et Molène sinuée
Euphorbe des Moissons, Laiteron délicat et Molène sinuée
Euphorbe des Moissons, Laiteron délicat et Molène sinuée

Euphorbe des Moissons, Laiteron délicat et Molène sinuée

En bordure des chemins, on peut tomber sur la Jusquiame blanche (Hyoscyamus albus L.) ou la Lavatère arborescente aussi nommée Mauve royale (Malva arborea (L.) Webb & Berthel.) qui possède parfois des troncs conséquents.

Jusquiame blanche et Lavatère arborescenteJusquiame blanche et Lavatère arborescente
Jusquiame blanche et Lavatère arborescente

Jusquiame blanche et Lavatère arborescente

Dans les portions plus sableuses, des embryons de dunes fixées, qui sont peu piétinées, j’ai appris à reconnaître une petite composée bulbeuse, le Crépis bulbeux (Sonchus bulbosus (L.) N.Kilian & Greuter), l’étonnante Mercuriale tomenteuse (Mercurialis tomentosa L.) et j’ai retrouvé avec plaisir le petit Fumeterre en épis (Platycapnos spicata (L.) Bernh.) que je connaissais de Catalogne.

Le Crépis bulbeux, la Mercuriale tomenteuse et le Fumeterre en épis
Le Crépis bulbeux, la Mercuriale tomenteuse et le Fumeterre en épis
Le Crépis bulbeux, la Mercuriale tomenteuse et le Fumeterre en épis

Le Crépis bulbeux, la Mercuriale tomenteuse et le Fumeterre en épis

Pour finir, devant la présence de nombreux pieux plantés dans le sable et de quelques rameaux de vignes, je me suis demandé si des vignes avaient réellement existé là et oui ! en effet, mais une forte submersion suite à un coup de vent en 1982 a détruit ces vignes. Pour ma part, j’espère vivement que la protection  d’une zone classée Natura 2000, empêchera toute tentative de reconquête sur ce point ! Et vous qu’en pensez-vous ?

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Fleurs, #Botanique, #iconographie

Pour faire suite à mon article récent sur les Narcisses qui sont des Amaryllidacées à paracorolle, en voici quelques autres qui possèdent de surcroit des filets d’étamines soudés à la paracorolle et la dépassant, ce qui leur donne une allure très particulière. On retrouve cette structure chez les Pancraces et dans deux genres plus exotiques : les Eucharis et les Hymenocallis.

Le Pancrace maritime (Pancratium maritimum L.), est une belle espèce des côtes sableuses d’un blanc immaculé ; sa paracorolle  est ornée en périphérie d’une douzaine de larges dents et entre ces dents, six longs filets d’étamines courbent gracieusement leurs anthères vers le cœur, sans doute pour délivrer aisément leur pollen aux visiteurs par exemple le Sphinx du Liseron (Agrius convolvuli) qui serait le plus probable. La chenille de la Noctuelle du Pancrais (Brithys pancratii Cyrillo) est plus intéressée d’un point de vue gastronomique comme vous le constatez sur mes photos prises en Galice sur la côte.

La Noctuelle du Pancrais sur le Pancrace maritime en Galice
La Noctuelle du Pancrais sur le Pancrace maritime en Galice

La Noctuelle du Pancrais sur le Pancrace maritime en Galice

Bien qu’il existe de nombreuses représentations anciennes de ce Pancrace maritime, je préfère m’en tenir à la belle gravure de Pierre Joseph Redouté dans son ouvrage sur Les Liliacées, car j’y reconnais bien l’espèce.

 

Le Lis de l’Annonciation, sous le nom scientifique d’Eucharis grandiflora Planch. & Linden (1854), figure dans la Flore illustrée des phanérogames de Guadeloupe et de Martinique, de Jacques Fournet. Ce dernier le déclare assez commun sur toutes les Antilles, et dit qu’il préfère des situations ombragées comme c’était bien le cas sur le sentier des troisièmes chutes du Carbet où je l’ai photographié. La mention qu’il ajoute : « parfois échappé » donne toutefois l’impression qu’il s’agit surtout d’une belle plante des jardins créoles… et d’ailleurs maintenant on classe cet Eucharis dans les hybrides et son nom, de ce fait, a un peu changé : Eucharis x grandiflora Planch. & Linden.

Le Lis de l’Annonciation, (Eucharis grandiflora) en Guadeloupe
Le Lis de l’Annonciation, (Eucharis grandiflora) en Guadeloupe

Le Lis de l’Annonciation, (Eucharis grandiflora) en Guadeloupe

Dans l’illustration qui suit, tirée d’une publication de 1888, The Garden, vol. 34  : il s’agirait d’Eucharis amazonica dont le site très sérieux gbif.org fait un synonyme d’Eucharis grandiflora 

 https://www.gbif.org/fr/species/101307876

Le fait est qu’il lui ressemble en tous points !

Toujours dans The Garden, vol. 9 de 1876, on trouve l’illustration d’une espèce très proche : Eucharis candida Planch. & Linden, qui fait partie de la Flore du Panama et de la Colombie mais s’échappe aussi les jardins.

 

Hymenocallis caribaea (L.) Herb. , figure aussi dans la Flore des Antilles de Fournet avec des noms vernaculaires comme Lis blanc ou Lis à l’huile. Linné l’avait dénommé Pancratium caribaeum L., ce qui peut aisément se comprendre tant la morphologie de ces Amaryllidacées est proche. Pour parler de la grande tige non feuillée des Lis en général, on utilise le terme botanique de scape. Au sommet du scape, enveloppées en début de floraison dans une spathe à deux valves qui se déchire, se trouvent huit à dix fleurs directement insérées (sans pédicelles) mais le tube de la corolle très long rend ce détail peu sensible.

Hymenocallis caribaea (L.) Herb. au Nord de Basse-Terre en Guadeloupe
Hymenocallis caribaea (L.) Herb. au Nord de Basse-Terre en Guadeloupe

Hymenocallis caribaea (L.) Herb. au Nord de Basse-Terre en Guadeloupe

 

Il est évoqué par M.E.Descourtilz dans sa Flore pittoresque et médicale des Antilles, vol. 8 (1829) sous l’appellation linnéenne Pancratium caribaeum L. avec le nom vernaculaire de Pancrais des Antilles ou Pancrais odorant. Descourtilz lui reconnait une odeur suave et exquise proche de celle de la vanille. Il mentionne que l’oignon de ce lis des Antilles est utile en mélange avec de la graisse de porc (la mantègue) pour confectionner des ‘cataplasmes résolutifs et maturatifs’. Le dessin de Théodore Descourtilz ne donne pas une idée exacte de la longueur spectaculaire de toutes les pièces de la corolle.

 

 

 

Cet aspect est mieux rendu dans les deux illustrations suivantes du Curtis’s Botanical Magazine.

Hymenocallis caribaea (L.) Herb. dans le Curtis's botanical magazine, vol. 36 (1812)

 

 

Et une autre vue en format vertical dans le Curtis's botanical magazine, vol. 21 (1805).

 

 

 

 

 

 

Pierre Joseph Redouté, dans Les Liliacées, vol. 6 (1805), représente cet Hymenocallis sous le nom donné par Jacquin : Pancratium declinatum Jacq. En effet, Jacquin considérait que la tige se courbait en fin de floraison sans que le poids des fleurs ou la faiblesse de la tige ne le justifient.

L'Hymenocallis de P.J. Redouté et la photo en fin de floraison (Nord de Basse-Terre)
L'Hymenocallis de P.J. Redouté et la photo en fin de floraison (Nord de Basse-Terre)

L'Hymenocallis de P.J. Redouté et la photo en fin de floraison (Nord de Basse-Terre)

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Arbustes, #Fleurs, #voyages

Le Plateau de Leucate:

Bournerias nous dit : « La surface du plateau de Leucate est un lapiaz battu par les vents » avec par endroits « des placages d’argile de décalcification ». J’ai bien observé, juste derrière le phare, ce lapiaz spectaculaire parcouru de trous et de fissures très profonds au fond desquels s’est formé un sol argileux qui accueille d’abord une petite graminée, le Brachypode rameux puis la Badasse, la Salsepareille, et l’Aphyllante.

Un article de mon ancien blog détaille un peu mieux ça: http://aquarelle-bota-clairefelloni.over-blog.com/article-sur-le-plateau-de-leucate-73017022.html

Parmi les buissons qui occupent le plateau de Leucate, on ne peut éviter le très agressif Genêt épineux (Genista scorpius (L.) DC.) et bien protégé dans ses épines s’insinue parfois le petit Polygala des rochers (Polygala rupestris) qui présente entre deux ailes à peine ouvertes son petit toupet rosé.

Le Polygala des rochers circule dans le Genêt épineux.
Le Polygala des rochers circule dans le Genêt épineux.

Le Polygala des rochers circule dans le Genêt épineux.

Je craignais si tôt en saison de ne voir que peu de floraisons, mais parmi les nombreuses espèces buissonnantes qui colonisent ce plateau caillouteux, j’ai rencontré un autre arbrisseau fleuri de petites corolles bleues et au feuillage hérissé de poils raides, le Grémil ligneux (Lithodora fruticosa (L.) Griseb.).

 

La Camélée à trois coques (Cneorum tricoccum L.) fleurit tôt également, sa présence est bien connue dans cette région.

L’espèce est illustrée dans le tome 2 de la Flore médicale de Chaumeton. Le nom commun français de Garoupe ne semble plus être utilisé. Ainsi, d’après l’auteur, les feuilles de Garoupe réduites en cataplasmes étaient appliquées sur l’abdomen des hydropiques ou bien on en exprimait puis réduisait le suc pour former un extrait hydragogue… « Purgatif violent », « Médicament héroïque », les termes utilisés donnent un peu le frisson !

Ill: Flore médicale. Tome 2 / décrite par MM. Chaumeton, Poiret, Chamberet ; illustrée par J. Turpin,...

La Camélée à trois coques (Cneorum tricoccum L.)

La Camélée à trois coques (Cneorum tricoccum L.)

Sur le Pla de Crouzal:

 

La Tulipe méridionale qu’il est si émouvant de voir parsemée sur les plateaux calcaires de l’Aude (les Pla), surtout quand elle côtoie des touffes de Bec-de-grue des pierriers (Erodium foetidum (L.) L'Hér.) est une sous-espèce de la Tulipe sauvage qu’on trouve plus au Nord de la France. Il s’agit donc de Tulipa sylvestris subsp. australis (Link) Pamp. Ces dimensions sont plus réduites et surtout les tépales sont ornés à l’extérieur d’une ligne centrale rouge qui n’existe pas sur la Tulipe sauvage type dont les trois tépales extérieurs sont plutôt lavés de vert.

Le  charmant Bec-de-grue des pierriers est très localisé, en France ses données sont regroupées entre Gruissan et Opoul-Perillos. Les fleurs sont assez grandes pour un Erodium et le feuillage très découpé forme des coussins poilus d’un vert glauque argenté.

Le Bec-de-grue des pierriers (Erodium foetidum (L.) L'Hér.) et Tulipa sylvestris subsp. australis (Link) Pamp.
Le Bec-de-grue des pierriers (Erodium foetidum (L.) L'Hér.) et Tulipa sylvestris subsp. australis (Link) Pamp.

Le Bec-de-grue des pierriers (Erodium foetidum (L.) L'Hér.) et Tulipa sylvestris subsp. australis (Link) Pamp.

Erodium petraeum Willd. , qu’on peut voir figurer dans la Flora graeca de John Sibthorp, illustrée par Ferdinand Bauer, est synonyme de l’Erodium foetidum. L’image que j’ai recadrée, vient de la Bodleian Library Sherard: https://digital.bodleian.ox.ac.uk/collections/flora-and-fauna-graeca/

Erodium petraeum Willd. , un ancien nom pour le Bec-de-grue des pierriers (Erodium foetidum (L.) L'Hér.)

Erodium petraeum Willd. , un ancien nom pour le Bec-de-grue des pierriers (Erodium foetidum (L.) L'Hér.)

Parmi les cailloux il n’est pas rare de tomber sur l’Iris nain (Iris lutescens) et sur de petites orchidées précoces, par exemple, j’ai vu l’Ophrys jaune (Ophrys lutea) et aussi l’Ophrys bécasse (Ophrys scolopax).

Iris nain, Ophrys jaune et Ophrys bécasse
Iris nain, Ophrys jaune et Ophrys bécasse
Iris nain, Ophrys jaune et Ophrys bécasse

Iris nain, Ophrys jaune et Ophrys bécasse

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Fleurs, #iconographie, #voyages

De retour d’une escapade dans l’Aude aux environs de Leucate, j’ai eu envie de faire un petit tour d’horizon de mes découvertes méditerranéennes en matière de Narcisses car c’était la saison idéale pour les étudier sur le vif.

 

Deux mots sur ces Amaryllidacées : Comme chez les Liliacées, trois sépales et trois pétales sont remplacés par six tépales pétaloïdes, mais en plus, au cœur de la fleur, une couronne ou paracorolle, émerge du cœur, restant soudée à la base, aux six tépales externes étalés, souvent plus pâles que  la couronne centrale. La forme de cette couronne varie selon les espèces, parfois en coupe simple, parfois en cloche, en cornet évasé ou bien courte et frisottée. La spathe, est la bractée d’où émerge la fleur. La fleur d’abord dressée dans sa spathe, bascule, formant un angle avec la tige, puis se redresse pour la fructification.

Le Narcisse douteux (Narcissus dubius Gouan), ravissante petite espèce toute blanche, n’a de douteux que le nom! Sensiblement de la même taille, il est encore plus précoce que le Narcisse de Requien ou Narcisse à feuilles de jonc (Narcissus assoanus Dufour) de la première photo; ils sont tous deux visibles fin Mars sur le plateau de Leucate.

Le Narcisse douteux (Narcissus dubius Gouan) sur le plateau de Leucate.
Le Narcisse douteux (Narcissus dubius Gouan) sur le plateau de Leucate.

Le Narcisse douteux (Narcissus dubius Gouan) sur le plateau de Leucate.

Le Narcisse douteux (Narcissus dubius Gouan), figure dans l’ouvrage de P.J.Redouté, « Les Liliacées » (1802-1816) vol. 7 (1805).

Ce Narcisse ne diffère pas seulement du Narcisse à feuilles de jonc (Narcissus assoanus Dufour) par la couleur des corolles mais aussi par les feuilles qui sont planes et rubanées chez le Narcisse douteux alors qu’elles se tiennent assez droites du fait de leur forme en gouttière chez le Narcisse à feuilles de jonc.

Le Narcisse à feuilles de jonc  (Narcissus assoanus Dufour) semble moins exigeant et plus répandu dans les terrains rocailleux du Midi ; mes photos sont prises sur un col des Corbières et sur un des plateaux calcaires (le Pla de Crouzal), qu’on rencontre du côté d’Opoul non loin des lignées d’éoliennes qui dominent tout le secteur.

Le Narcisse de Requien ou Narcisse à feuilles de jonc (Narcissus assoanus Dufour) sur le pla de Crouzal

Le Narcisse de Requien ou Narcisse à feuilles de jonc (Narcissus assoanus Dufour) sur le pla de Crouzal

Le Narcisse tazetta (Narcissus tazetta L.) nommé encore Narcisse à bouquet, Narcisse de Constantinople fleurit aussi en Mars, j’en ai admiré de belles populations aux abords de l’étang du Canet, dans le Roussillon. Jaillissant de la spathe, les fleurs en bouquet plus fourni, mais à peine plus grandes que les deux premières espèces mesurent entre 2 et 4 cm de diamètre et portent au cœur une couronne jaune d'or en forme de coupe ronde (pas un cornet). 

Le Narcisse tazetta ou Narcisse à bouquet (Narcissus tazetta L.) aux abords de l’étang du Canet.
Le Narcisse tazetta ou Narcisse à bouquet (Narcissus tazetta L.) aux abords de l’étang du Canet.

Le Narcisse tazetta ou Narcisse à bouquet (Narcissus tazetta L.) aux abords de l’étang du Canet.

Je me souviens avec plaisir de la Trompette de Méduse (Narcissus bulbocodium L.), vue fin Avril en Espagne sur la Sierra de Gredos en compagnie du safran printanier alors qu’autour subsistaient encore des névés. Plus récemment je l’ai revue en Algarve dans la réserve de Ria Formosa près d’Olhao, donc plus au Sud mais aussi plus tôt en saison, en Février. 

 

La Trompette de Méduse (Narcissus bulbocodium L.), sur la Sierra de Gredos puis en Algarve
La Trompette de Méduse (Narcissus bulbocodium L.), sur la Sierra de Gredos puis en Algarve

La Trompette de Méduse (Narcissus bulbocodium L.), sur la Sierra de Gredos puis en Algarve

Question iconographie, une des plus belles planches à mon idée fait partie du « Gottorfer Codex », une œuvre danoise en quatre volumes, conservée dans la collection royale du Musée national d'art de Copenhague. Commandée par Frederick III, duc de Holstein-Gottorp entre 1649 et 1659, elle illustre le large éventail des plantes acclimatées dans les jardins ducaux du château de Gottorf dans le duché de Schleswig. Les plantes y sont peintes à la gouache sur du vélin (parchemin de veau) par Hans Simon Holtzbecker de Hambourg.

Gouache sur du vélin, dans le « Gottorfer Codex » (1649-1659) par Hans Simon Holtzbecker.

Gouache sur du vélin, dans le « Gottorfer Codex » (1649-1659) par Hans Simon Holtzbecker.

Vous reconnaissez en partie basse la Trompette de Méduse (Narcissus bulbocodium L.), avec sa couronne en entonnoir. En haut à gauche se trouve le Narcisse Tazetta (Narcissus tazetta L.) à côté le Narcissus orientalis, aux tépales crème est en fait une variante du Tazetta ; celui de droite avec ses trois fleurs plus grandes pourvues d’une couronne courte plus orangée, ressemble davantage au Narcisse des poètes, mais je ne suis pas sûre de pouvoir y mettre un nom correct car il existe d’autres espèces proches plus orientales et de nombreux hybrides furent obtenus tôt dans l’histoire des jardins avec des appellations très variables.

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Botanique, #iconographie, #Fleurs, #voyages

Pour ces Malcolmies, la confusion récente des noms latins m’a un peu déconcertée ! Ce sont des crucifères à fleurs roses munies de longues siliques dont l’extrémité n’est pas cornue comme c’est le cas des Matthioles, et dont les feuilles sont entières. L’observation du stigmate bien pointu au cœur de la fleur permet de différencier les Juliennes (Hesperis) des Malcolmies. Et les Malcolmies sont couvertes d’une pilosité fournie qui, à la loupe, révèle des poils ramifiés comme on le sent peut-être sur cette photo de Malcolmia africana.

 

Malcolmia africana en 2007 vers Tramaced (province de Huesca)

Malcolmia africana en 2007 vers Tramaced (province de Huesca)

Dans la Flora Gallica de 2014 qui reste ma référence actuelle, figurent 4 Malcolmies : Malcolmia africana  (L.) R. Br., Malcolmia ramosissima (Desf.) Gennari, Malcolmia littorea (L.) R. Br. et Malcolmia flexuosa cette dernière, la Julienne de Mahon semblant surtout jardinée ou échappée de jardins.

Malcolmia flexuosa (ill. ci-dessus) figure dans la Flora Graeca de John Sibthorp, localisée à Chypre. (Sibthrop, J., Smith, J.E., Flora Graeca (1806-1840)

 

 Malcolmia maritima (L.) R. Br., nommée aussi la Julienne de Mahon ou la Giroflée de Mahon, est la plus connue des jardiniers mais je n’ai pas de photos à vous montrer ! Elle figurait sous ce nom dans la flore de l’Abbé Coste et dans la flore de Bonnier mais n’est citée qu’à part en note dans la Flora Gallica de 2014 : il semble que bon nombre de mentions de cette plante relève plutôt de Malcolmia flexuosa ou bien d’une hybridation flexuosa/maritima, car la véritable Malcolmia maritima (L.) R. Br. est une plante sauvage des Balkans.

Malcolmia maritima (L.) R. Br. apparaît dans un des premiers Curtis’s Botanical magazine, sous le nom de Cheiranthus maritimus, et Curtis raconte : « Chez nous, il était de coutume pour les jardiniers et les pépiniéristes de distinguer cette espèce par le nom de Virginia Stock, un nom très impropre, car elle se trouve être originaire de la côte méditerranéenne » (mais plutôt Grèce et Albanie). La principale beauté de cette fleur dit Curtis en 1792, vient de la couleur rouge vif des corolles qui se nuance de pourpre violine au bout de quelques jours et l’intérêt réside aussi dans sa petite taille mais sa prolifique floraison d’annuelle.

Virginia Stock est toujours le nom usuel anglais pour la Giroflée de Mahon et son utilisation dans les jardins est courante en bordures ou en tapis.

Je l’ai trouvée aussi dans un volume tardif de 1915 de la Flora Batava de Jan Kops.

Cheiranthus maritimus = Malcolmia maritima (L.) R. Br. dans le Curtis’s Botanical magazine

Cheiranthus maritimus = Malcolmia maritima (L.) R. Br. dans le Curtis’s Botanical magazine

Malcolmia maritima (L.) R. Br. dans la Flora Batava de Jan Kops en 1915

Malcolmia maritima (L.) R. Br. dans la Flora Batava de Jan Kops en 1915

Mais revenons-en à celles que j’ai vues !

Malcolmia africana  (L.) R. Br., la Malcolmie d’Afrique, comme son nom ne l’indique pas forcément était assez bien connue depuis longtemps en France dans le Midi. Le fait qu’elle ait conservé longtemps le même nom jusqu’à récemment, permet de retrouver trace de sa présence dans des flores assez anciennes comme celle de l’Abbé Coste (1906), celle de Gaston Bonnier (1908) ou « les 4 flores de la France » de P. Fournier (1947). Je pense néanmoins que l’utilisation des pesticides a pratiquement éradiqué cette plante comme la plupart des adventices des champs cultivés de France et je l’ai prise en photo, en fait,  en Espagne, dans la province de Huesca en 2007.

 

Celle pour laquelle je peux montrer à la fois photos et gravure ancienne est Malcolmia littorea (L.) R. Br., la Malcolmie des côtes ou Julienne des sables (possible des Bouches du Rhône aux Pyrénées). Elle  est illustrée (ci-dessous) dans le Curtis's botanical magazine (1800-1948) vol. 78 (1852) t. 4672.

Dans le texte joint, Curtis relate que la plante peut être traitée en annuelle dans un jardin anglais comme ils l’ont fait avec des graines envoyées du Portugal, mais que dans le Midi, elle peut former de vrais buissons avec des tiges lignifiées, ce que j’ai pu constater au Sud du Portugal sur le littoral. Les photos sont prises aux environs de Tavira, en 2018.

Malcolmia littorea (L.) R. Br. à Tavira (Sud du Portugal)
Malcolmia littorea (L.) R. Br. à Tavira (Sud du Portugal)

Malcolmia littorea (L.) R. Br. à Tavira (Sud du Portugal)

J’ai photographié la délicate petite Malcolmia triloba (L.) Spreng., à deux reprises en Andalousie puis en Algarve, dans le Parc naturel de Ria Formosa. Elle ne figure pas dans la Flora Gallica (2014) ou plutôt est notée « signalée par erreur » sur le territoire français.

 Malcolmia triloba (L.) Spreng. dans le Parc naturel de Ria Formosa (Sud du Portugal)
 Malcolmia triloba (L.) Spreng. dans le Parc naturel de Ria Formosa (Sud du Portugal)

Malcolmia triloba (L.) Spreng. dans le Parc naturel de Ria Formosa (Sud du Portugal)

On ne trouve guère d’illustration ancienne plaisante pour elle mais en fouillant dans l’Herbier Linnéen, je l’ai retrouvée sous le nom de Cheiranthus trilobus avec cet exemplaire : http://linnean-online.org/7665/ (je me suis permis de recadrer et raviver un peu l’image !)

 Sur Tela Botanica, apparaît un autre nom de genre: Markus-kochia, qu’on retrouve aussi sur Wikimédia.

Il est possible d’y voir des photos des espèces que j’avais notées comme Malcolmia littorea https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Marcus-kochia_littorea

et Malcolmia triloba  https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Marcus-kochia_triloba

Pour compliquer encore les choses on trouve aussi pour ces deux espèces un nouveau nom de genre : Pseudomalcolmia. Pour ces diverses raisons, sur les deux Malcolmies ci-dessus qui traditionnellement étaient des Cheiranthus, il est difficile de s’y retrouver dans les illustrations anciennes !

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Botanique, #Fleurs, #iconographie

Voici une petite plante assez particulière endémique des Pyrénées, qui déroute par son allure sans doute parce qu’il s’agit d’une très rare représentante européenne de la famille frileuse des Gesneriacées (dans nos intérieurs figurent les Gloxinia, Saintpaulia, Streptocarpus). Alors que certaines fleurs montagnardes sont dites des ‘reliques’ de la dernière glaciation de l’ère quaternaire, la Ramonde des Pyrénées (Ramonda myconi (L.) Rchb.), encore plus ancienne serait bizarrement au contraire un vestige de l’ère tertiaire caractérisée par une chaleur quasi-tropicale ; elle aurait donc réussi à survivre au passage de la dernière glaciation.

Ramonda myconi au Jardin botanique de Genève

Ramonda myconi au Jardin botanique de Genève

Le genre Ramonda comporte deux autres espèces qui sont dans le même cas car à peu près situées sur la même latitude, dans les Balkans, ce sont : Ramonda nathaliae et Ramonda serbica. Cette dernière est douée d’une faculté précieuse de reviviscence, c’est-à-dire que semblant complètement desséchée, elle peut se réhydrater et en l’espace d’une douzaine d’heures reprendre vie ! C’est la « fleur de phénix serbe » (traduction approximative du serbe !) illustrée ci-dessous, représentée dans le Curtis's botanical magazine (1800-1948), vol. 144 (1918).

Cette Ramonda serbica Pancic, dont les feuilles sont un peu plus petites, plus ovales et plus pâles fut cultivée dès le siècle dernier en Angleterre à Kew Gardens aussi bien que Ramonda miconi. L’article mentionne aussi Ramonda nathaliae rapportant que sa fleur porte des anthères plus longues mais surtout que la corolle est tétramère (quatre pétales au lieu de cinq dans la Ramonde des Pyrénées).

Toujours dans le Curtis's botanical magazine (1800-1948), vol.108 (1882), on peut admirer une autre Gesneriacée des Balkans : Haberlea rhodopensis, dont la corolle est plus campanulée.

On peut la voir dans cette belle promenade en Bulgarie de Josette Puyo : Promenade en Bulgarie

  

Dans le texte joint à cette gravure, texte signé J.D.H. (Joseph Dalton Hooker), est citée une dernière Gesneriacée de ce secteur: Ramondia heldrichii qui serait très localisée sur le Mont Olympe ; elle est maintenant connue sous le nom de Jancaea heldreichii (Boiss.) Boiss.

Ci-dessus elle apparaît dans Monographiae phanerogamarum prodromi (1878-1896) de Candolle (Alphonse et Casimir), sous son ancien nom de Ramondia heldrechii.

Mais revenons à notre Ramondie pyrénéenne !

L’aspect déroutant de la Ramonde des Pyrénées est assez bien résumé par cette phrase de Loiseleur-Deslonchamps dans l’Herbier général de l’amateur en 1839: « La Ramondie des Pyrénées a, jusqu’à un certain point, le port des Primevères, la fleur des Verbascum, les feuilles de la Bourrache et le fruit des Gentianées ». De quoi perdre son latin, non ?

Loiseleur-Deslongchamps, J.L.A., Herbier général de l’amateur. Deuxième Série, vol. 1 (1839)

Il est amusant à ce propos de voir quels noms lui sont donnés au 18ème siècle :

Dans le « Recueil des plantes gravées par ordre du roi Louis XIV » de Denis Dodart (1788), vol.3, pl.264, la Ramondie porte un nom assez fantaisiste : « Sanicle velue des Alpes à feuilles de Bourrache », alors qu’elle est inconnue des Alpes et n’a en commun avec la Sanicle ni les feuilles ni l’inflorescence ! La planche, superbe, est dessinée par Nicolas Robert et gravée par Louis de Chatillon. Il existe une version rehaussée de couleurs de ce recueil qui est catastrophique bien qu’historique à cause de la qualité du pigment vert. A voir là pour s’en désoler : http://mertzdigital.nybg.org/digital/collection/p15121coll13/id/4786/rec/10

« Recueil des plantes gravées par ordre du roi Louis XIV » de Denis Dodart

« Recueil des plantes gravées par ordre du roi Louis XIV » de Denis Dodart

Toujours au 18ème siècle, période de nomenclature pré-linnéenne, la Ramonde des Pyrénées est aussi baptisée Verbascum foliis lanatis radicalibus, scapo nudo, comme on peut le voir sur la gravure de Georg Dyonisius Ehret (1750).

Trew, C.J., Ehret, G.D., Plantae selectae (1750-1773) vol. 6 (1750) t. 57

Trew, C.J., Ehret, G.D., Plantae selectae (1750-1773) vol. 6 (1750) t. 57

La pilosité rousse sur les feuilles est assez bien visible sur mes photos catalanes ; la plante en fin de floraison était difficile d’accès, perchée en hauteur dans le rocher. J’ai dû zoomer beaucoup, mais c’était tout de même la première fois que je pouvais la voir dans son environnement naturel! Les autres photos ont été prises au jardin botanique de Genève, en extérieur et les fleurs sont plus fraiches.

Ramonde des Pyrénées, côté Catalogne
Ramonde des Pyrénées, côté Catalogne

Ramonde des Pyrénées, côté Catalogne

Au Jardin botanique de Genève

Au Jardin botanique de Genève

On peut aussi la voir au jardin alpin du Muséum d’Histoire naturelle à Paris, voyez ici sa localisation :

https://www.jardindesplantesdeparis.fr/fr/aller-plus-loin/collections-plantes-animaux/ramondie-pyrenees-2845

Une bien jolie phrase, qui pourrait d’ailleurs coller aussi bien pour le Saintpaulia est prêtée au comte de Bouillé, notée par Jacques Labarère dans la revue « Pyrénées » (n°86), la Ramondie y est qualifiée de « Joyau d’améthyste enchâssé dans du velours ».

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Arbres, #iconographie, #Botanique

Le Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum), figure dans la Flora Gallica mais il y est classé comme espèce plantée et échappée, tendant à se naturaliser, car il s’agit d’une introduction ancienne (1615, à Paris, par Bachelier). L’espèce, originaire des Balkans, s’est intégrée peu à peu dans notre environnement campagnard. La gravure ci-dessous décrit donc pour son auteur une espèce arrivée récemment ; elle est d’Abraham Bosse (1602-1676), un maître de l’eau forte au 17ème siècle ; il travaille ici pour le « Recueil des plantes dessinées et gravées par ordre du roi Louis XIV » de Denis Dodart (Pl.96).

Si vous avez observé les Marronniers plantés en ville, vous avez sûrement remarqué des individus aux belles grappes de fleurs d’un rose parfois vif : il s’agit du Marronnier à fleurs rouges (Aesculus x carnea) un hybride résultant du croisement de notre Marronnier d’Inde avec le Pavier rouge ou Marronnier de Virginie (Aesculus pavia), une espèce plus petite venue de l’Est des Etats-Unis. Le Pavier rouge ne porte aucune épine sur ses bogues, les feuilles sont composées de cinq folioles seulement. Sur l’hybride, les bogues, quand on en trouve, sont très peu épineuses ; les feuilles comptent en général cinq folioles. Aesculus carnea  ‘Briotii’  est  une variété de cet hybride obtenue aux pépinières du Trianon (Versailles) en 1858 ; théoriquement, vous ne lui trouverez pas de fruits car l’espèce est dite stérile.

Dans la Flora Gallica, ce marronnier a maintenant droit de cité au titre de véritable espèce : Aesculus carnea Hayne, 1822, dit le Marronnier rouge mais une mention précise : Allotétraploïde dérivé de A. hippocastaneum et de A. pavia.

Le Pavier rouge (Aesculus pavia), dont les fleurs restent assez tubulaires apporte la couleur rose vif à l’hybride mais la belle corolle déployée et frisottée de ‘Briotii’ vient sans doute de sa parenté avec le Marronnier d’Inde. Pour les plantations d’alignement urbaines, outre la plus séduisante couleur de ce Marronnier à fleurs rouges (Aesculus x carnea), il est apprécié aussi pour sa taille plus modérée, sa résistance meilleure aux maladies et au dessèchement précoce du feuillage en été, et enfin sa fertilité moindre voire nulle (moins ou pas de marrons au sol). De fait, cet arbre est maintenant souvent  planté en ville.

Un très beau Marronnier à fleurs rouges était visible en Mai 2013 au Parc Montsouris, mais également plusieurs sujets de Pavier jaune (Aesculus flava), je n’y suis pas retournée depuis ! Nous avons pu voir  très nettement le point de greffe sur les troncs car ils sont souvent greffés sur le Marronnier d’Inde. Ce Pavier jaune, très décoratif mais moins planté en Europe est originaire de l’Est des Etats-Unis. Son feuillage se pare de belles couleurs orangées à l’automne ; les fruits sont toxiques. Les corolles florales comme chez le Pavier rouge, restant plus fermées que chez les Marronniers, l’épi floral est peut-être un peu moins séduisant.

Aesculus flava au parc Montsouris
Aesculus flava au parc Montsouris

Aesculus flava au parc Montsouris

Un autre Aesculus originaire encore du sud-est des Etats-Unis est parfois visible dans nos jardins mais il convient de bien contrôler l’espace qu’on lui accorde. En effet, il ne forme pas vraiment de tronc, il se présente plutôt comme un grand buisson en nappe dont les branches sortent directement du sol: il s’agit du Pavier blanc (Aesculus parviflora). Les inflorescences ne manquent pas  de charme avec de longues étamines qui donnent à l’épi floral un aspect de goupillon flou.

Aesculus parviflora dans un jardin sarthois
Aesculus parviflora dans un jardin sarthois

Aesculus parviflora dans un jardin sarthois

Deux botanistes et explorateurs, André Michaux puis son fils François-André Michaux (1770-1855), ont grandement contribué à la connaissance des Paviers américains. C’est le père qui introduit le Pavier blanc (Aesculus parviflora) en France et le fils qui envoie des graines du Marronnier à fleurs rouges au jardin des Plantes à Paris ; l’arbre y fleurit pour la première fois en 1815.

Presque tous les arbres d’Amérique du Nord, sont inventoriés par le fils dans son ouvrage « Histoire des arbres forestiers de l’Amérique septentrionale », j’y ai trouvé Aesculus flava (mon Pavier jaune du parc Montsouris) sous le nom de Pavia lutea, dont la synonymie n’est pas très claire.

En effet, Michaux dans le texte traite aussi d’Aesculus glabra, disant que les deux espèces surnommées toutes deux « Buckeye » sont bien des espèces différentes qui peuvent prêter à confusion. Il décide de nommer Aesculus glabra plus précisément ‘Ohio buckeye’ et aussi ‘American horse chesnut’ pour bien le différencier à la fois du Marronnier d’inde (Aesculus hippocastanum) auquel il ressemble assez et du Pavier jaune (Aesculus flava). Je ne connais pas de visu cet Aesculus glabra et il n’est pas illustré dans le livre de Michaux mais je l’ai trouvé dans « Plantes rares du Jardin de Genève » (1825-1827), d’Augustin Pyramus de Candolle avec une allure assez conforme aux photos qu’on peut en trouver maintenant.

Aesculus rubicunda est un synonyme d'Aesculus glabra Willd. (http://www.theplantlist.org/)

 

Voici des illustrations de deux des espèces américaines dans un ouvrage inachevé un peu plus tardif : « Plates prepared between the years 1849 and 1859, to accompany a report on the forest trees of North America » par Asa Gray, 1810-1888

Asa Gray fut un professeur d’Harvard, botaniste américain spécialiste des plantes nord-américaines, connu également pour sa correspondance avec Charles Darwin et son enthousiasme pour les thèses de ce dernier sur l’Origine des espèces.

Isaac Sprague (1811-1895), après avoir assisté John James Audubon qui a même baptisé un passereau en son honneur : le pipit de Sprague (Anthus spragueii), a illustré de nombreuses publications de botanique d’Asa Gray.

Les deux planches dessinées par Isaac Sprague: Aesculus parviflora et Aesculus pavia
Les deux planches dessinées par Isaac Sprague: Aesculus parviflora et Aesculus pavia

Les deux planches dessinées par Isaac Sprague: Aesculus parviflora et Aesculus pavia

Aesculus discolor est un synonyme d'Aesculus pavia L. (http://www.theplantlist.org/)

Ce rapport sur les arbres forestiers d'Amérique du Nord n’a jamais connu de parution intégrale, ces planches font partie du fragment de l'œuvre projetée par le Dr Gray, les planches portent les numéros destinés à l'œuvre originale. Il devait figurer aussi des dessins détaillés de coupes au microscope, l’ampleur du projet le fait d’abord se répartir sur plusieurs années puis finalement abandonner du fait du coût bien supérieur aux prévisions initiales. Les planches sont léguées à la Smithsonian Institution au décès d’Asa Gray et paraîtront ainsi sans aucun support de texte. Il aurait été bien dommage qu’elles restent dans des cartons car je trouve que ces planches de Sprague sont joliment composées, simples et claires à la fois.

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Fleurs, #iconographie

Il existe à l’Université de Varsovie, dans les Archives du Jardin botanique, une belle série de peintures à l’eau sur papier de soie japonais, représentant des Pivoines japonaises.

Paeonia 'Hanagesho', n°4 de la série 1

Paeonia 'Hanagesho', n°4 de la série 1

Cet ensemble fait partie d’une importante collection de représentations botaniques de toutes natures (des gravures, des lithographies mais parfois d’anciennes photos ou même des pages issues de publications diverses comme le Curtis’s Botanical Magazine par exemple). Tout cela a été rassemblé par le père Władysław Michał Zaleski (1852-1925), prêtre catholique, patriarche latin d'Antioche, et délégué apostolique en Inde. Je n’entrerai pas dans le détail de son parcours de missionnaire, qui l’a mené dans tout le continent asiatique (Chine, Japon, Indochine, Java et Philippines). Sachons seulement qu’il a aussi œuvré comme un chercheur en botanique et collectionné petit à petit les 32 190 illustrations que compte maintenant cet ensemble qu’il avait nommé « Flore tropicale » et qui maintenant porte le nom d’Iconotheca Botanica. Pour notre plaisir la collection est numérisée et accessible maintenant sur une base de données : Floratheca

Paeonia 'Hana-no-sato' est un cultivar de Paeonia lactiflora, n°10 de la série 1, et  Paeonia 'Hinodesekai' est un cultivar de Paeonia lactiflora ,  n°11 de la série 1
Paeonia 'Hana-no-sato' est un cultivar de Paeonia lactiflora, n°10 de la série 1, et  Paeonia 'Hinodesekai' est un cultivar de Paeonia lactiflora ,  n°11 de la série 1

Paeonia 'Hana-no-sato' est un cultivar de Paeonia lactiflora, n°10 de la série 1, et Paeonia 'Hinodesekai' est un cultivar de Paeonia lactiflora , n°11 de la série 1

Les différentes pièces de la collection sont scannées sans critères de sélection d’intérêt et maintenant qu’il existe de très bonnes numérisations par ailleurs pour les pages des publications botaniques du 19ème siècle et aussi de bien meilleures photographies qu’à l’époque du père Zaleski ; il faut débusquer dans cette collection les vrais originaux : ces pivoines  et quelques autres genres peints sur papier japonais comme des magnolias et des nénuphars… En fait je n’ai pas fait le tour !

Pour arriver directement sur les pivoines de la première série; il y en a 27, dont 19 du groupe lactiflora et une du groupe suffruticosac’est ici :

http://www.ogrod.uw.edu.pl/floratheca/?locale=en#filter&p=40

Dans la deuxième série, il y a 47 aquarelles; 19 pivoines du groupe suffruticosaet c’est ici : http://www.ogrod.uw.edu.pl/floratheca/?locale=en#filter&p=45

Cela fait donc un total de 74 aquarelles, toutes très subtiles et charmantes !

Paeonia 'Kumoi-zuru', n° 4 de la série 2, et Paeonia 'Toki-wazu' groupe de Paeonia suffruticosa, n° 25 de la série 2
Paeonia 'Kumoi-zuru', n° 4 de la série 2, et Paeonia 'Toki-wazu' groupe de Paeonia suffruticosa, n° 25 de la série 2

Paeonia 'Kumoi-zuru', n° 4 de la série 2, et Paeonia 'Toki-wazu' groupe de Paeonia suffruticosa, n° 25 de la série 2

Les quelques images que vous voyez ont été un peu contrastées, j’ai atténué le gaufrage des plis dans le fond quand il était trop visible et effacé au moins le tampon d’inventaire sans oser tout supprimer… Le tampon rectangulaire (à l’envers) indique : Iconotheca botanica ex libris Em. W.ZALESKII Patriarché Antiochensis ; et le rond : Département de système des plantes, Université de Varsovie.

Les dimensions indiquées 36 x 28 cm suggèrent que les pivoines sont représentées grandeur nature.

Beaucoup de ces cultivars anciens ont un historique très flou et j’ai eu du mal à retrouver quelques liens prouvant qu’elles sont encore reconnues sous les noms cités ; pour celles qui suivent, comme c’était possible, j’ai ajouté quelques liens.

Paeonia 'Fuji-mine' est un cultivar de Paeonia lactiflora, n°2 de la série 1. On trouve surtout trace de ‘Fuji-no-mine’ qui semble être équivalent…

http://www.paeo.de/aaa/10031.html

Paeonia 'Kameno-kegoromo' est un cultivar de Paeonia lactiflora, n°13 de la série 1, son historique sur : http://www.paeo.de/aaa/00427.html

Paeonia 'Some Ganoko' est un cultivar de Paeonia lactiflora, n°14 de la série 1 http://www.paeo.de/aaa/04649.html

Paeonia 'Kamada-Fuji', n° 3 de la série 2. Un petit historique de cette pivoine du groupe suffruticosa ici : http://www.paeo.de/aaa/00293.html

Paeonia 'Yaso-okina' (groupe suffruticosa), n°2 de la série 2. http://www.paeo.de/aaa/02431.html

Paeonia 'Gabisan' (groupe suffruticosa), n°39 de la série 2.  http://www.paeo.de/aaa/02436.html

Paeonia 'Mikasa-yama' (groupe suffruticosa), n°45 de la série 2. http://www.paeon.de/aaa/01653.html

Paeonia 'Akashi-gata' , n° 31 de la série 2. Cette suffruticosa existe chez Rivière mais est-ce bien la même… https://pivoinesriviere.com/produit/akashigata/

Paeonia 'Yoyo-no-homare' , groupe de Paeonia suffruticosa, n° 1 de la série2

https://pivoinesriviere.com/produit/yoyo-no-homare/

Et pour finir, un clin d’œil à Bénédicte de Foucaud qui poursuit cette belle tradition de cultiver et aussi de rassembler une collection d’illustrations sur les pivoines au Château de Sourches :

https://www.chateaudesourches.com/conservatoire-de-la-pivoine/​​​​​​​​​​​​​​

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #Fleurs, #Botanique, #iconographie

Chez les carlines les feuilles sont très épineuses mais la tige elle-même n’est pas hérissée de piquants. Sur le capitule, les nombreux fleurons (ou fleurs tubulées) du centre sont entourés d’une couronne de fausses ligules qui sont en fait les bractées internes de l’involucre qui se retournent élégamment.

Ces fausses ligules bien visibles (sauf chez une espèce rare du genre : C. gummifera) ont d’ailleurs une texture plus coriace et nacrée, bien différente de la fragilité d’une ligule (‘pétale’ de la marguerite par exemple) qui ne trompe pas. C’est ce qui les différencie principalement des autres genres dans la famille des Astéracées et plus précisément dans la tribu des Cardueae qui regroupe tous les chardons et cirses de notre flore.

Les bractées externes de l’involucre portent en revanche des divisions latérales sur toute leur longueur (pennatipartites à pennatiséquées) et tous ces petits segments sont épineux, on distingue ces bractées externes des feuilles hautes de la tige car leur courbure emboite la forme du capitule.

La couleur de ces fausses ligules est plus variable qu’on le penserait : jaune très pâle sur la Carline vulgaire (Carlina vulgaris L.), d’un jaune plus franc chez la Carline à feuilles d’acanthe (Carlina acanthifolia All.), d’un superbe blanc nacré sur la Carline acaule (Carlina acaulis subsp. caulescens (Lam.) Schübl. & G.Martens), elles sont roses sur la Carline laineuse (Carlina lanata L.).

 

Carlina vulgaris est très commune, ici, sur les anciennes ardoisières de Trélazé près d'Angers
Carlina vulgaris est très commune, ici, sur les anciennes ardoisières de Trélazé près d'Angers

Carlina vulgaris est très commune, ici, sur les anciennes ardoisières de Trélazé près d'Angers

La Carline à feuilles d’acanthe, Cardabelle, Chardousse ou encore Baromètre, (mais ce dernier nom vernaculaire s’applique presque autant aux autres carlines) se rencontre fréquemment sur les Causses. Une fois bien secs, les grands capitules (10 à 15 cm de diamètre) blonds et très légers sont emportés par le vent. Le revers de ses feuilles est assez glauque presque blanchâtre.

Carlina acanthifolia, sur les Causses
Carlina acanthifolia, sur les Causses
Carlina acanthifolia, sur les Causses

Carlina acanthifolia, sur les Causses

Cette Carline acaule ci-dessous, a été prise en photo sur le Mont Ventoux. Le nom commun de Baromètre pour les carlines vient du fait que les capitules s’étalent ou se referment selon l’humidité ambiante. On peut consommer le cœur de ce capitule en bouton, comme l’artichaut, mais je m’en voudrais de faire une telle cueillette !

Carlina acaulis, sur le Mont Ventoux

Carlina acaulis, sur le Mont Ventoux

La Carline laineuse que j’ai eu le plaisir de trouver sur la plaine steppique de Crau ne pousse que sur des terrains arides et pierreux. Son capitule est de taille plus modeste comme celui de la Carline vulgaire mais il est plus rare !

Carlina lanata, sur la plaine de Crau
Carlina lanata, sur la plaine de Crau

Carlina lanata, sur la plaine de Crau

Voici maintenant une belle carline espagnole dont les fausses ligules ont une teinte caramel autour d’une boule fournie de fleurons jaune d’or, photographiée en Galice. C’est très probablement une Carlina corymbosa mais en Espagne il existe trois sous-espèces, et celle-ci semble un peu différente de la sous-espèce française (subsp. corymbosa), de toute façon très méditerranéenne.

Carlina corymbosa, en Galice
Carlina corymbosa, en Galice
Carlina corymbosa, en Galice

Carlina corymbosa, en Galice

Deux illustrations pour C.corymbosa et C.lanata se trouvent dans le volume 9 de 1837 de la « Flora Graeca », par John Sibthorp, James Edward Smith,  John Hawkins et John Lindley; ouvrage illustré et gravé par Ferdinand Bauer, James Sowerby, James de Carle Sowerby, et John White.

Carlina corymbosa et Carlina lanata, dans la Flora graeca, de John Sibthorp (1837)
Carlina corymbosa et Carlina lanata, dans la Flora graeca, de John Sibthorp (1837)

Carlina corymbosa et Carlina lanata, dans la Flora graeca, de John Sibthorp (1837)

Pour la belle Carline acaule, j’ai trouvé une eau-forte dans le « Recueil des plantes gravées par ordre du roi Louis XIV », de Dodart (1788). Nicolas Robert, y représente Carlina acaulos magno flore, ce qui correspond de nos jours à la Carline acaule.

A mon avis la gravure de Nicolas Robert évoque plus la Carline à feuilles d’acanthe qui elle, est vraiment acaule, car ce n’est pas le cas du moins en France pour la Carlina acaulis L. subsp. caulescens (Lam.) Schübl. & G.Martens ; la sous espèce acaulis n’étant pas présente en France. Dans la légende, les fleurs sont d’ailleurs décrites comme jaune pâle et d’autre part, les feuilles présentent des limbes élargis qui ne correspondent guère à une description actuelle de la Carline acaule.

Recueil des plantes gravées par ordre du roi Louis XIV, dessin et gravure de Nicolas Robert

Recueil des plantes gravées par ordre du roi Louis XIV, dessin et gravure de Nicolas Robert

Sur cette autre représentation de Carlina acaulos magno flore qui se trouve dans « Thesaurus rei herbariae », de Georg Wolfgang Knorr (1750-1772), en revanche, on a bien une vraie tige (même un peu longue !), et des feuilles très épineuses et pennatiséquées comme il se doit pour cette espèce.

"Thesaurus rei herbariae", de Georg Wolfgang Knorr

"Thesaurus rei herbariae", de Georg Wolfgang Knorr

On trouve au sujet de la Carline acaule quelques notes anciennes de Cazin, (Traité des plantes médicinales, 1868) sur :

https://uses.plantnet-project.org/fr/Carline_(Cazin_1868)

Il nous y apprend entre autres détails, que « Les chèvres la recherchent, les vaches et les autres bestiaux la négligent ».

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Publié le par Claire Felloni
Publié dans : #voyages, #Botanique

Une ou deux visites annuelles en avril 2015, 2016, 2018 et 2019 sur ce petit massif catalan me procurent de quoi alimenter cet article sur un aspect de la flore printanière ibérique.

La Sierra de Montgri, est située dans le Baix Emporda, en Catalogne ; c’est un massif de calcaire en trois buttes proche de la côte qu’on reconnait de loin. Ici, elle est vue du Sud, depuis une zone d’anciennes rizières au bord du Daro (les Basses d’en Coll).

Entre Torroella de Montgri et l’Escala, s’étend une zone de « Dunes continentales » formées par déplacement et entassement, par le fait de la  tramontane, des sables déposés par les rivières Fluvià, Muga, et Ter qui se jettent dans le golfe de Roses. Le phénomène aurait été aggravé par le détournement du cours du Ter à l’époque féodale. Elles sont recouvertes au 19ème siècle d'une forêt méditerranéenne pour les stabiliser, principalement des Pins d’Alep et des Pins Parasol qu’on a pu installer seulement quand d’autres herbacées et arbustives avaient fixé les sables.

C’était surprenant de retrouver perchés en hauteur un pied de Pancrace maritime (Pancratium maritimum L.) dont on peut voir ici le fruit, ainsi que l’Orcanette des teinturiers (Alkanna tinctoria), ci-dessous, deux espèces que d’ordinaire je trouverais plutôt sur la plage.

Nous sommes montés depuis Torroela par une petite route qui grimpe en lacets serrés à travers cette pinède clairsemée qui laisse passer la lumière.

On peut y trouver l’Hélianthème des Apennins (Helianthemum apenninum) ci-dessus, ainsi qu’une belle variété de petites orchidées du genre Ophrys, dont j’hésite à donner les noms exacts sauf pour l’Ophrys guêpe (Ophrys tenthredinifera) qui lui ne pose pas de problème de détermination. L’Homme pendu (Aceras anthropophorum (L.) Ait. f.) et l’Orchis maculé (Neotinea maculata (Desf.) Stearn) complètent le programme orchidées de ces balades.

 

Ophrys guêpe, Homme-pendu, Orchis maculé
Ophrys guêpe, Homme-pendu, Orchis maculé
Ophrys guêpe, Homme-pendu, Orchis maculé

Ophrys guêpe, Homme-pendu, Orchis maculé

Deux Ophrys du groupe 'fusca', et un du groupe 'sphegodes'
Deux Ophrys du groupe 'fusca', et un du groupe 'sphegodes'
Deux Ophrys du groupe 'fusca', et un du groupe 'sphegodes'

Deux Ophrys du groupe 'fusca', et un du groupe 'sphegodes'

Au pied des Cistes cotonneux (Cistus albidus), on tombe parfois sur une étrange petite boule rouge vif, c’est le Cytinet (Cytinus sp.), une plante parasite spécifique des Cistes de la famille des Rafflesiacées.

 

On peut aussi accéder au sommet calcaire en contournant la sierra par le chemin de l'ermitage  de Santa  Catharina ; encore de nombreuses orchidées, et les Iris nains (Iris  lutescens)  bleus ou jaune pâle sont fréquents au bord du chemin ainsi que l’Ail rose (Allium roseum).

 

 

L'ensemble du site vu d'en haut, au fond du vallon l’Ermitage Santa Catharina.

L'ensemble du site vu d'en haut, au fond du vallon l’Ermitage Santa Catharina.

Les Iris nains (Iris  lutescens)  bleus ou jaune pâle et  l’Ail rose (Allium roseum).   
Les Iris nains (Iris  lutescens)  bleus ou jaune pâle et  l’Ail rose (Allium roseum).   
Les Iris nains (Iris  lutescens)  bleus ou jaune pâle et  l’Ail rose (Allium roseum).   

Les Iris nains (Iris  lutescens)  bleus ou jaune pâle et l’Ail rose (Allium roseum).  

Sur le site ont été restaurés des abris en pierres sèches déjà colonisés par la Garance voyageuse.

Dans la rocaille entre les cailloux se répand une petite Bugrane (Ononis minutissima) et une autre fabacée encore plus petite et dont les fruits sont amusants à observer, le Fer à cheval cilié (Hippocrepis multisiliquosa L. subsp. ciliata (Willd.) Maire)

Ononis minutissima

Ononis minutissima

Fer à cheval cilié (Hippocrepis multisiliquosa L. subsp. ciliata (Willd.) Maire).

Fer à cheval cilié (Hippocrepis multisiliquosa L. subsp. ciliata (Willd.) Maire).

 

En montant au sommet par un vallon fleuri, de belles populations de Grand Muflier (Antirrhinum majus) en début de floraison ponctuent les pentes contrastant avec les pointillés jaune des Calicotomes et en haut, une vue magnifique sur toute la région se dévoile depuis un plateau couvert de Romarin, de Cistes et de Chêne kermès

D’un côté la frange côtière formant le grand arc du golfe de Roses fermée au fond par la chaine des Albères et de l’autre le château de Mongri sur son mamelon, au fond du vallon l' Ermitage Santa Catharina.

Vue sur le grand arc du golfe de Roses

Vue sur le grand arc du golfe de Roses

Le château de Mongri sur son mamelon

Le château de Mongri sur son mamelon

Le sol rocailleux sur la hauteur est parsemé  de Narcisses à feuilles de jonc, d'Iris nains (iris lutescens), et de petites Valérianes tubéreuses (Valeriana tuberosa). Au pied d’un gros bouquet d‘Euphorbes Characias j’ai pris cette photo de la première fleur de l’année de la Laitue vivace (Lactuca perennis).

La Valériane tubéreuse

La Valériane tubéreuse

La Laitue vivace

La Laitue vivace

Les bouquetins fréquentent les pentes autour de l'Ermitage Santa Catharina

Les bouquetins fréquentent les pentes autour de l'Ermitage Santa Catharina

Comme vous pouvez le voir ci-dessus, sur les Carnets naturalistes sarthois de mon compagnon, on peut voir de la faune catalane  en abondance! 

En 2020, pas de balade sur la Sierra de Mongri ! Peut-être en 2021 ?

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