Le Plateau de Leucate:
Bournerias nous dit : « La surface du plateau de Leucate est un lapiaz battu par les vents » avec par endroits « des placages d’argile de décalcification ». J’ai bien observé, juste derrière le phare, ce lapiaz spectaculaire parcouru de trous et de fissures très profonds au fond desquels s’est formé un sol argileux qui accueille d’abord une petite graminée, le Brachypode rameux puis la Badasse, la Salsepareille, et l’Aphyllante.
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Un article de mon ancien blog détaille un peu mieux ça: http://aquarelle-bota-clairefelloni.over-blog.com/article-sur-le-plateau-de-leucate-73017022.html
Parmi les buissons qui occupent le plateau de Leucate, on ne peut éviter le très agressif Genêt épineux (Genista scorpius (L.) DC.) et bien protégé dans ses épines s’insinue parfois le petit Polygala des rochers (Polygala rupestris) qui présente entre deux ailes à peine ouvertes son petit toupet rosé.
Je craignais si tôt en saison de ne voir que peu de floraisons, mais parmi les nombreuses espèces buissonnantes qui colonisent ce plateau caillouteux, j’ai rencontré un autre arbrisseau fleuri de petites corolles bleues et au feuillage hérissé de poils raides, le Grémil ligneux (Lithodora fruticosa (L.) Griseb.).
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La Camélée à trois coques (Cneorum tricoccum L.) fleurit tôt également, sa présence est bien connue dans cette région.
L’espèce est illustrée dans le tome 2 de la Flore médicale de Chaumeton. Le nom commun français de Garoupe ne semble plus être utilisé. Ainsi, d’après l’auteur, les feuilles de Garoupe réduites en cataplasmes étaient appliquées sur l’abdomen des hydropiques ou bien on en exprimait puis réduisait le suc pour former un extrait hydragogue… « Purgatif violent », « Médicament héroïque », les termes utilisés donnent un peu le frisson !
Ill: Flore médicale. Tome 2 / décrite par MM. Chaumeton, Poiret, Chamberet ; illustrée par J. Turpin,...
Sur le Pla de Crouzal:
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La Tulipe méridionale qu’il est si émouvant de voir parsemée sur les plateaux calcaires de l’Aude (les Pla), surtout quand elle côtoie des touffes de Bec-de-grue des pierriers (Erodium foetidum (L.) L'Hér.) est une sous-espèce de la Tulipe sauvage qu’on trouve plus au Nord de la France. Il s’agit donc de Tulipa sylvestris subsp. australis (Link) Pamp. Ces dimensions sont plus réduites et surtout les tépales sont ornés à l’extérieur d’une ligne centrale rouge qui n’existe pas sur la Tulipe sauvage type dont les trois tépales extérieurs sont plutôt lavés de vert.
Le charmant Bec-de-grue des pierriers est très localisé, en France ses données sont regroupées entre Gruissan et Opoul-Perillos. Les fleurs sont assez grandes pour un Erodium et le feuillage très découpé forme des coussins poilus d’un vert glauque argenté.
Le Bec-de-grue des pierriers (Erodium foetidum (L.) L'Hér.) et Tulipa sylvestris subsp. australis (Link) Pamp.
Erodium petraeum Willd. , qu’on peut voir figurer dans la Flora graeca de John Sibthorp, illustrée par Ferdinand Bauer, est synonyme de l’Erodium foetidum. L’image que j’ai recadrée, vient de la Bodleian Library Sherard: https://digital.bodleian.ox.ac.uk/collections/flora-and-fauna-graeca/
Erodium petraeum Willd. , un ancien nom pour le Bec-de-grue des pierriers (Erodium foetidum (L.) L'Hér.)
Parmi les cailloux il n’est pas rare de tomber sur l’Iris nain (Iris lutescens) et sur de petites orchidées précoces, par exemple, j’ai vu l’Ophrys jaune (Ophrys lutea) et aussi l’Ophrys bécasse (Ophrys scolopax).