Situé sur une pointe de l’ile de Batz, ce jardin botanique fondé il y a cent ans environ par Georges Delaselle, bien protégé par le Gulf Stream, abrite de nombreuses espèces originaires de l’hémisphère Sud. Voici un bref aperçu après une visite au mois de Septembre mais il faudrait le voir aussi à d’autres saisons !
De grands Cyprès de Lambert (Cupressus macrocarpa) plantés dès la création du jardin, et qui sont devenus extrêmement présents sur toute la côte bretonne autrefois très dénudée, ont créé une protection et un écrin pour les plantes fragiles.
Dans un jardin exotique de cette côte, il n’est pas surprenant de trouver le Palmier à Chanvre (Trachycarpus fortunei) et de beaux groupes de Cordylines (Cordyline australis) mais devant le Cocotier du Chili (Jubaea chilensis) réputé plus sensible au froid, j’étais admirative. Le voir ainsi, bien mis en valeur avec assez de recul, fait plaisir car il est installé dans la partie de pelouse qui abrite quelques vestiges archéologiques.
En ce mois de Septembre le secteur un peu ombragé de la palmeraie qui suit la nécropole, nous a offert quelques floraisons spectaculaires :
- Le Boulos (Sonchus palmensis) une Astéracée des Iles Canaries.
- Une Acanthacée sud-américaine, Justicia carnea Lindl. figure en plusieurs endroits du jardin
- Une Solanacée à clochette bleue velue originaire de Colombie : Iochroma cyanea (Lindl.) M.L. Green.
Voici maintenant une superbe liane Polémoniacée originaire du Mexique que j’ai mitraillée de photos, la Cobée grimpante (Cobaea scandens).
Vers la pointe de l’Ile, le jardin comporte une partie dégagée réservée à des plantes de plein soleil comme des cactées, des succulentes et des graminées et il offre de beaux points de vue sur la côte et sur Roscoff.
En revenant par le centre du jardin, j’ai d’abord croisé la route d’une imposante chilienne, le Tabac du diable ou Tupa (Lobelia tupa).
Puis dans un secteur consacré aux plantes des terres australes, j’ai eu le plaisir de voir un arbuste que je ne connaissais que par les livres, un Banksia (Banksia integrifolia), dont les fruits sont aussi spectaculaires que les fleurs mais celles-ci n’étaient pas encore bien ouvertes.
Ce genre dédié à Sir Joseph Banks fut représenté de façon magistrale par Ferdinand Bauer, après le voyage en Australie (1801-1805) sous la direction de Matthew Flinders, commandant de l’Investigator, et avec le naturaliste Robert Brown. Je vous montre ici le Banksia coccinea car dans mes livres, il figure en bonne place sous deux formes. Voici d’abord la peinture originale de Bauer réalisée d’après ses notes pour l’Amirauté britannique au retour du voyage ; ces planches à l'aquarelle sont maintenant au British Museum.
Dans un second temps Ferdinand Bauer, déçu de ne pas voir paraître l’important ouvrage prévu sur l’expédition, a réalisé une série de fines gravures sur cuivre qu’il a lui-même rehaussé de couleurs d’après ses notes prises sur place, très précises et comportant des codes chiffrés innombrables qui définissent des nuances subtiles de couleurs.
Ferdinand Bauer « Illustrationes florae Novae Hollandiae »
De nombreuses fois depuis, de talentueuses illustratrices australiennes ont représenté le genre Banksia.
Pour finir, voici le lien sur le site du Jardin Georges Delaselle et son histoire:
http://www.jardin-georgesdelaselle.com/03_historique_FR/historique1_FR.html